Le 07 octobre a été déclaré par plusieurs mouvements alter mondialistes journée internationale de mobilisation pour les droits des personnes migrantes. Pour marquer l’événement, l’AMDH (Association Mauritanienne pour les Droits de l’Homme) a tenu un point de presse le même jour à Nouakchott
Le 29 septembre 2005, un demi-millier de subsahariens, candidats à l’immigration clandestine, prennent d’assaut le grillage métallique, haut de six mètres, qui séparent le Maroc de Ceuta, une enclave espagnole. Bilan : cinq morts et plusieurs blessés. C’est en référence à ce drame que le Forum Social Polycentrique de Bamako, le Forum Social Européen d’Athènes, le Forum Social Mondial de Madrid sur les Migrations et la Conférence Non gouvernementale euro africaine de Rabat ont choisi de faire du 07 octobre une journée de mobilisation pour les droits des personnes migrantes.
L’Association Mauritanienne pour la Défense des Droits de l’Homme (AMDH), affiliée à la FIDH, plaide pour un traitement humain des questions liées aux flux migratoires. Les organisations de défense des droits de l’Homme estiment que les mesures visant à lutter contre l’immigration portent atteintes aux droits fondamentaux, notamment à la liberté de circulation.
Dans le communiqué de presse de l’AMDH rendu publique, le 07 octobre, journée internationale de mobilisation pour les droits des personnes migrantes, il est écrit que " les restrictions actuelles à la liberté de circulation portent principalement atteinte aux droits des plus pauvres ainsi que des victimes de violations graves des droits humains et de persécution." Pour l’AMDH, l’entêtement de certains Etats à adopter des lois restrictives à la liberté de circulation, favorisent la montée de mouvements extrémistes.
L’AMDH s’élève également contre les notions d’immigration sélective ou " choisie ", " la liberté de circulation et le droit de s’établir dans le pays de son choix étant des droits universels non dérogeables. " Cette immigration sélective favorise " la fuite des cerveaux qui constituent un frein au développement des Etats du Sud. "
L’intérêt que porte l’AMDH aux respects des droits des personnes migrantes s’explique par le statut de pays de transit de la Mauritanie. Depuis 2006, elle est devenue le point de passage de milliers de subsahariens à destination de l’Europe. C’est pourquoi, selon l’AMDH, la Mauritanie subit " d’énormes pressions des Etats de l’Union européenne en général et de l’Espagne en particulier qui a signé avec elle un traité pour l’ouverture d’un centre de rétention à Nouadhibou. Selon la Présidente de l’AMDH, Me Fatimata M’baye, la Mauritanie ne doit pas être victime de ces flux migratoires et la solution est le rapatriement direct des candidats à l’immigration clandestine vers leurs pays d’origine.
L’AMDH demande à, l’Union européenne et au gouvernement des Etats occidentaux de mettre fin à l’idéologie sécuritaire et répressive qui oriente aujourd’hui leur politique de migration discriminatoire visant certaines populations tels que les Maghrébins, les Africains, les latinos et quelques pays de l’Est.
Pour un traitement des questions migratoires conforme aux droits humains, l’AMDH propose : l’annulation des accords de réadmission des personnes expulsées, la fermeture de tous les camps de rétention, l’application complète de tous les instruments de protection internationale afin de ne pas réduire le droit d’asile à une simple fiction, l’octroi à tous les réfugiés statutaires d’une complète liberté de circulation et d’installation et la refonte des politiques migratoires sur la base des principes humanitaires et des droits fondamentaux.
Khalilou Diagana
khalioubi@yahoo.fr
source: Nouakchott info