Cridem au cœur des bannis de leur pays. Les réfugiés mauritaniens vivants le long du fleuve Sénégal dans des camps de fortune même s’ils souhaitent retourner chez eux après vingt-six années d’exil, souhaitent le faire la tête haute. Leur terre d’accueil qui est un pays de droit leur reconnait « un caractère d’étrangers paisibles ».
Toutefois la durée du séjour est devenus un véritable casse-tête pour les autorités sénégalaises (et maliennes) de même que pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés –HCR- et l’Office Africain pour le Développement et la Coopération –OFADEC-, qui se trouvent confrontés à « une absence de volonté du pays d’origine de recueillir ses fils » souligne un cadre de cette structure.
Ces propos renvoient aux contributions du Dr Oïga Abdoulaye parues récemment dans votre site. L’ancien directeur général de la Caisse de Sécurité Sociale résume avec une rare objectivité la conspiration qui a abouti à l’épuration ethnique de même que le parti Tawassoul qui le confirme dans son document sur « L’Unité Nationale ».
La lutte pour le retour au pays natal continue de susciter moult questionnements tant auprès des autorités sénégalaises confrontées à l’absence d’un retour d’ascenseur de la Mauritanie.
En octobre et novembre 2014, la structure onusienne qui était à Bakel pour « une situation de recensements des réfugiés mauritaniens » pour l’établissement de « cartes de réfugiés à l’image des refugiés des départements de Podor, Dagana, Saint-Louis et Dakar ».
Dans le Bakel en face de Gouraye, les présidents des sites à savoir Samba Yidé et Samba Niamé, estiment à plus de 600 mauritaniens vivants à Bakel en face de leur pays, ils ont préféré souligner au HCR « que l’Etat mauritanien fait du dilatoire, parce que avec le pays hôte, vous ne pouvez pas organiser notre retour dans notre pays quand notre Etat se désintéresse totalement de nous depuis deux décennies, c’est lui qui devait être présent ».
Les réfugiés de Bakel ont rappelé que c’est le président Sidy Ould Cheikh Abdallahi « qu’une réelle volonté de retour était entamée, il a été démis pour cette audace ». Face à cette nébuleuse, le HCR qui leur avait proposé la nationalité sénégalaise s’est vu confronté à une fin de non-recevoir. « Nous ne renoncerons à notre nationalité, si aussi nous pesons par notre présence réinstallez-nous dans un pays tiers » soulignera Samba Yidé.
Dans le Matam, le Bosséa est connu pour sa fermeté, la rencontre qui s’est tenue dans la commune de kanel a vu la participation de 9 villages qui lancé au HCR et son affidé l’Ofadec que pour le retour en Mauritanie, « il sera conditionné par un noir à la tête du pays pour un retour massif de notre part ». Il n’y a pas eu un seul candidat pour le retour au pays.
Mais comme l’a mentionné Oïga Abdoulaye dans sa contribution, la tactique de l’épuration a été une réussite totale pour la Mauritanie à l’encontre de sa composante noire. Les réfugiés mauritaniens sont depuis deux décennies écartelés entre deux pays, car le temps aidant, ils ont eu des enfants avec des femmes sénégalaises avec des enfants qui étudient dans ce pays. Une réalité qui pèse beaucoup sur le cas des fonctionnaires dont une portion congrue a été réintégrée alors que « les autres trinquent » disent les réfugiés de Matam.
Ceux parmi eux qui sont de retour ne sauraient le démentir. Plus organisés que leurs compatriotes retournés au pays les réfugiés mauritaniens au Sénégal se rencontrent tous les deux mois pour échanger de la situation du pays confie Thierno Sow, président de site et qui n’est autre que le petit fils d’Aly Dia de Rosso, un nom qui fait corps avec cette ville.
Le 28 novembre dernier, l’Organisation de la Coordination des associations des réfugiés mauritaniens (OCRMS), à travers ses présidents de sites au Sénégal s’était retrouvée à Donaye-Tarédji « pour une prière aux victimes d’Inal et un rappel des évènements ». Les imams sénégalais présents à la rencontre ont tous prié pour une bonne réussite de la rencontre avant que Amadou Sy, président du site : Antenne Dabaye et imam de surcroit ne revienne sur certains passages du livre d’Ahmadou Sy : l’Enfer d’Inal.
C’est Mamadou Djiby Tall du camp des réfugiés de Kadione qui va en effectuer la lecture et la traduction en pulaar. Ce livre qui est aujourd’hui l’objet d’un film « mémoire noire » résume à lui seul « ce que notre pays et une partie de l’opinion internationale veulent cacher au monde en pure perte, mais c’est oublier que c’est Dieu qui est vérité ».
Le président Moussa Ciré Sy du camp de Donaye est lui revenu sur leur terre spoliée, avant d’encourager les présidents de sites à toujours maintenir de pareilles rencontres « pour que nos enfants sachent ». Les 32 délégations présentes ont tenu à dire aux HCR du Sénégal, que la solution de ce différent dépend de la Mauritanie a souligné le représentant de la CORMS de Dakar Mamadou Lamine Bâ.
Un exposé détaillé de la situation des réfugiés mauritaniens de la vallée, sur leur « réinsertion dans le pays hôte, leur rapatriement en RIM, où leur naturalisation » vont aboutir à la création d’une coordination départementale « pour régler avec les deux interlocuteurs du moment –Sénégal et HCR/Ofadec, tous les problèmes des réfugiés mauritaniens vivants au Sénégal et ceux du Mali, oubliés par tous », a souligné le porte-parole de la délégation de Dakar.
Le public a eu droit aussi à un résumé des trois réunions au Sénégal ayant pour but d’aboutir au recensement général des réfugiés mauritaniens au Sénégal : A Richard-Toll sous la présidence de Mme Emmanuelle du Haut-Commissariat aux Réfugiés avec les chefs de sites, le 19 janvier 2014, à Saint-Louis, et le 18 juin 2014 avec le HCR et l’Ambassade des USA au Sénégal. Si la volonté demeure du côté du pays de la téranga, du côté mauritanien on reste indifférent.
C’est ce que les présidents des différents sites n’ont pas manqué de souligner à la rencontre de Saint-Louis avec l’Etat du Sénégal et le HCR. C’était le 4 décembre dernier. Le Colonel d’armée Edouard MBengue, chargé du dossier Rapatriés, Déportés et Réfugiés au Sénégal, de Mme Oulimata Gaye chargée de la protection au HCR/Sénégal, de Magatte Seck, assistant Protection, Budget, et organisation de Ibrahima Thiadoum de l’Ofadec et de 15 présidents de sites du département de Podor.
La rencontre de Saint-Louis « à trait aux conclusions des recensements de Bakel et de Matam » Si on doit consolider les avantages et corriger les erreurs jusqu’ici d’un travail effectué, le recensement des refugiés sera jumelé avec la confection d’une carte d’identité de réfugiés, note le procès-verbal dont copie est parvenue à votre site. Ce recensement de 2015 tient compte des réfugiés décédés loin de leur terre natale, mais aussi tient compte des refugiés retournés en Mauritanie, le recensement des enfants sans leur père avec une pièce de refugié.
Car plusieurs enfants du fait du long exil, se sont scolarisés au Sénégal et leurs parents sont retournés, leur scolarité a été compromise du fait de deux systèmes académiques différents. Un autre pion de la conspiration réussie d’épuration ethnique que relate en filigrane Oïga Abdoulaye.
Le Sénégal veut tout faire pour en retour avoir « une concertation avec le HCR-Mie pour faciliter au réfugié mauritanien une fois de retour de recouvrer ses droits de citoyen de plein exercice ». Tel n’est pas encore le cas en tout cas. Si cette éventualité devrait avoir le feu vert de ceux qui ont bannis les leurs, le HCR-Sénégal aidera toujours selon le P.V. à hauteur de 150 dollars par tête d’adulte, soit 75.000 F CFA et 100 dollars par enfant (50.000 F CFA) en plus des frais de vaccination et de transport.
Un choix difficile, quant au sait que des mauritaniens ont eu de meilleurs opportunités de ce pays après avoir vu leur carrière détruite dans leur propre pays. Du côté du Sénégal, on a fait savoir aux présidents des sites que les accords entre les deux pays n’ont pas abouti « pour avoir des papiers mauritaniens aux trois quarts des réfugiés retournés », une réalité qui hypothèque un rapatriement vers un pays qui visiblement ne veut plus de vous. Une réalité que semble avoir compris les réfugiés de Matam.
Une réalité bien visible et que l’on du mal à cacher dans un pays où ces manquements constatés n’ont jamais fait l’objet d’une enquête afin d’en déterminer la responsabilité. Qui vivra verra.
ADN
Rédaction Cridem
Source: CRIDEM
Toutefois la durée du séjour est devenus un véritable casse-tête pour les autorités sénégalaises (et maliennes) de même que pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés –HCR- et l’Office Africain pour le Développement et la Coopération –OFADEC-, qui se trouvent confrontés à « une absence de volonté du pays d’origine de recueillir ses fils » souligne un cadre de cette structure.
Ces propos renvoient aux contributions du Dr Oïga Abdoulaye parues récemment dans votre site. L’ancien directeur général de la Caisse de Sécurité Sociale résume avec une rare objectivité la conspiration qui a abouti à l’épuration ethnique de même que le parti Tawassoul qui le confirme dans son document sur « L’Unité Nationale ».
La lutte pour le retour au pays natal continue de susciter moult questionnements tant auprès des autorités sénégalaises confrontées à l’absence d’un retour d’ascenseur de la Mauritanie.
En octobre et novembre 2014, la structure onusienne qui était à Bakel pour « une situation de recensements des réfugiés mauritaniens » pour l’établissement de « cartes de réfugiés à l’image des refugiés des départements de Podor, Dagana, Saint-Louis et Dakar ».
Dans le Bakel en face de Gouraye, les présidents des sites à savoir Samba Yidé et Samba Niamé, estiment à plus de 600 mauritaniens vivants à Bakel en face de leur pays, ils ont préféré souligner au HCR « que l’Etat mauritanien fait du dilatoire, parce que avec le pays hôte, vous ne pouvez pas organiser notre retour dans notre pays quand notre Etat se désintéresse totalement de nous depuis deux décennies, c’est lui qui devait être présent ».
Les réfugiés de Bakel ont rappelé que c’est le président Sidy Ould Cheikh Abdallahi « qu’une réelle volonté de retour était entamée, il a été démis pour cette audace ». Face à cette nébuleuse, le HCR qui leur avait proposé la nationalité sénégalaise s’est vu confronté à une fin de non-recevoir. « Nous ne renoncerons à notre nationalité, si aussi nous pesons par notre présence réinstallez-nous dans un pays tiers » soulignera Samba Yidé.
Dans le Matam, le Bosséa est connu pour sa fermeté, la rencontre qui s’est tenue dans la commune de kanel a vu la participation de 9 villages qui lancé au HCR et son affidé l’Ofadec que pour le retour en Mauritanie, « il sera conditionné par un noir à la tête du pays pour un retour massif de notre part ». Il n’y a pas eu un seul candidat pour le retour au pays.
Mais comme l’a mentionné Oïga Abdoulaye dans sa contribution, la tactique de l’épuration a été une réussite totale pour la Mauritanie à l’encontre de sa composante noire. Les réfugiés mauritaniens sont depuis deux décennies écartelés entre deux pays, car le temps aidant, ils ont eu des enfants avec des femmes sénégalaises avec des enfants qui étudient dans ce pays. Une réalité qui pèse beaucoup sur le cas des fonctionnaires dont une portion congrue a été réintégrée alors que « les autres trinquent » disent les réfugiés de Matam.
Ceux parmi eux qui sont de retour ne sauraient le démentir. Plus organisés que leurs compatriotes retournés au pays les réfugiés mauritaniens au Sénégal se rencontrent tous les deux mois pour échanger de la situation du pays confie Thierno Sow, président de site et qui n’est autre que le petit fils d’Aly Dia de Rosso, un nom qui fait corps avec cette ville.
Le 28 novembre dernier, l’Organisation de la Coordination des associations des réfugiés mauritaniens (OCRMS), à travers ses présidents de sites au Sénégal s’était retrouvée à Donaye-Tarédji « pour une prière aux victimes d’Inal et un rappel des évènements ». Les imams sénégalais présents à la rencontre ont tous prié pour une bonne réussite de la rencontre avant que Amadou Sy, président du site : Antenne Dabaye et imam de surcroit ne revienne sur certains passages du livre d’Ahmadou Sy : l’Enfer d’Inal.
C’est Mamadou Djiby Tall du camp des réfugiés de Kadione qui va en effectuer la lecture et la traduction en pulaar. Ce livre qui est aujourd’hui l’objet d’un film « mémoire noire » résume à lui seul « ce que notre pays et une partie de l’opinion internationale veulent cacher au monde en pure perte, mais c’est oublier que c’est Dieu qui est vérité ».
Le président Moussa Ciré Sy du camp de Donaye est lui revenu sur leur terre spoliée, avant d’encourager les présidents de sites à toujours maintenir de pareilles rencontres « pour que nos enfants sachent ». Les 32 délégations présentes ont tenu à dire aux HCR du Sénégal, que la solution de ce différent dépend de la Mauritanie a souligné le représentant de la CORMS de Dakar Mamadou Lamine Bâ.
Un exposé détaillé de la situation des réfugiés mauritaniens de la vallée, sur leur « réinsertion dans le pays hôte, leur rapatriement en RIM, où leur naturalisation » vont aboutir à la création d’une coordination départementale « pour régler avec les deux interlocuteurs du moment –Sénégal et HCR/Ofadec, tous les problèmes des réfugiés mauritaniens vivants au Sénégal et ceux du Mali, oubliés par tous », a souligné le porte-parole de la délégation de Dakar.
Le public a eu droit aussi à un résumé des trois réunions au Sénégal ayant pour but d’aboutir au recensement général des réfugiés mauritaniens au Sénégal : A Richard-Toll sous la présidence de Mme Emmanuelle du Haut-Commissariat aux Réfugiés avec les chefs de sites, le 19 janvier 2014, à Saint-Louis, et le 18 juin 2014 avec le HCR et l’Ambassade des USA au Sénégal. Si la volonté demeure du côté du pays de la téranga, du côté mauritanien on reste indifférent.
C’est ce que les présidents des différents sites n’ont pas manqué de souligner à la rencontre de Saint-Louis avec l’Etat du Sénégal et le HCR. C’était le 4 décembre dernier. Le Colonel d’armée Edouard MBengue, chargé du dossier Rapatriés, Déportés et Réfugiés au Sénégal, de Mme Oulimata Gaye chargée de la protection au HCR/Sénégal, de Magatte Seck, assistant Protection, Budget, et organisation de Ibrahima Thiadoum de l’Ofadec et de 15 présidents de sites du département de Podor.
La rencontre de Saint-Louis « à trait aux conclusions des recensements de Bakel et de Matam » Si on doit consolider les avantages et corriger les erreurs jusqu’ici d’un travail effectué, le recensement des refugiés sera jumelé avec la confection d’une carte d’identité de réfugiés, note le procès-verbal dont copie est parvenue à votre site. Ce recensement de 2015 tient compte des réfugiés décédés loin de leur terre natale, mais aussi tient compte des refugiés retournés en Mauritanie, le recensement des enfants sans leur père avec une pièce de refugié.
Car plusieurs enfants du fait du long exil, se sont scolarisés au Sénégal et leurs parents sont retournés, leur scolarité a été compromise du fait de deux systèmes académiques différents. Un autre pion de la conspiration réussie d’épuration ethnique que relate en filigrane Oïga Abdoulaye.
Le Sénégal veut tout faire pour en retour avoir « une concertation avec le HCR-Mie pour faciliter au réfugié mauritanien une fois de retour de recouvrer ses droits de citoyen de plein exercice ». Tel n’est pas encore le cas en tout cas. Si cette éventualité devrait avoir le feu vert de ceux qui ont bannis les leurs, le HCR-Sénégal aidera toujours selon le P.V. à hauteur de 150 dollars par tête d’adulte, soit 75.000 F CFA et 100 dollars par enfant (50.000 F CFA) en plus des frais de vaccination et de transport.
Un choix difficile, quant au sait que des mauritaniens ont eu de meilleurs opportunités de ce pays après avoir vu leur carrière détruite dans leur propre pays. Du côté du Sénégal, on a fait savoir aux présidents des sites que les accords entre les deux pays n’ont pas abouti « pour avoir des papiers mauritaniens aux trois quarts des réfugiés retournés », une réalité qui hypothèque un rapatriement vers un pays qui visiblement ne veut plus de vous. Une réalité que semble avoir compris les réfugiés de Matam.
Une réalité bien visible et que l’on du mal à cacher dans un pays où ces manquements constatés n’ont jamais fait l’objet d’une enquête afin d’en déterminer la responsabilité. Qui vivra verra.
ADN
Rédaction Cridem
Source: CRIDEM