Les mauritaniens ont tranché dimanche dernier à l’issu d’un scrutin calme et serein qui a vu près de 70% des 1.043 000 inscrits accomplir leur devoir citoyen. Sidi Mohammed Ould Cheikh Abdallahi sous les couleurs des « indépendants » et Ahmed ould Daddah du Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) ont été appelés à s’affronter dimanche 25 mars prochain pour savoir qui des deux, sera le 6ème président de la Mauritanie. Les deux hommes dans leur camp respectif se sont mis aussitôt les résultats provisoires connus, à l’œuvre en appelant à l’alliance et au soutien à leur candidature. Et c’est le temps des manœuvres
Hadramé, appelons comme ça, un Beydanne, (un maure blanc), ne se gène pas. Il va droit au but. « Parce que ton téléphone est toujours occupé, « yakhessy » (exclamation ou ponctuation, c’est selon en langue Hassania Ndlr), je suis venu directement à la maison », lance-t-il, les salamalecs expédiés à la vitesse grand V, à Ibrahima Moctar Sarr, le porte drapeau des négro-africains dans son salon où devisent quelques proches.
L’homme savoure son excellent score de dimanche dernier. Pour un coup d’essai, c’était en effet un véritable coup de maître. Se payant le luxe de battre un ancien président, Mohamed Khouna Ould Haïdalla dont la candidature ne récoltant que 1,73% des votes de dimanche 11 mars, semble celle de trop, Sarr Ibrahima avec ses 7, 94% se sait désormais incontournable dans le landerneau politique mauritanien.
Dégustant en intimité cette prouesse électorale, lui qui n’avait ni appareil politique sophistiqué, ni grands moyens, il buvait les paroles de son ami le griot qui chante ses hauts faits, pour quelques minutes seulement, car le devoir l’appelle, il doit s’adresser à ses électeurs, ses frères de race et à sa nation dans un point de presse convoqué par son directoire de campagne.
Quand Hadramé est entré en coup de vent, bousculant, tel un ouragan tout sur son passage et lui imposant quasiment une discussion via le téléphone avec Zeine ould Zeindane, l’autre candidat surprise de la présidentielle, sorti 3ème du lot avec 15, 27% de suffrages exprimés.
« Ecoutez », déclare-t-il, la suite dans les idées, à Ibrahima Sarr, « toi, Messaoud Boulkher et Zeindane, vous représentez toute la Mauritanie. Messaoud porte les couleurs de Haratines, Tu portes celle des négro-africains et Zeindane celle des Haytanies (Beydanne-Maures blancs). Zeindane qui veut nouer une alliance forte avec toi et qui m’envoie, pense qu’il faut que tous les trois, vous formiez une alliance forte et que vous négociez d’une seule voix avec les candidats au deuxième tour ».
Joignant le geste à la parole, il appelle Zeidane et le « connecte » avec Ibrahima Sarr qui n’a pas le temps de dire ouf. Les deux hommes se parlent au téléphone séance tenante et se promettent de se rencontrer ultérieurement. Hadramé veut être présent à cette rencontre, il ne veut pas se la faire raconter. L’assistance rigole et Ibrahima Sarr lui rétorque gentiment, « mais Hadramé quand deux présidents se parlent, les ministres se mettent à la touche… » Le messager ou celui qui s’est autoproclamé messager quitte les lieux. Sarr Ibrahima s’en va à sa conférence de presse. Ce cas dont nous avons été témoin, n’est point isolé.
Depuis dimanche 11 mars au soir, sitôt les résultats provisoires connus, les camps des candidats malheureux sont pris d’assaut. C’est le temps des manœuvres. Ahmed Daddah membre de la coalition de l’opposition pendant les élections législatives et locales de l’année dernière, la Cfcd, cherche à activer ce réseau. Ses émissaires font le tour des « camarades-alliés », parmi lesquels Messaoud ould Boulkher de l’App, Mohamed ould Maouloud de l’Ufp, Saleh ould Hanenna de Hatem… Il veut également ratisser large et avoir dans son camp Sarr Ibrahima qui n’était dans la coalition.
Le porte étendard des négro-africains se veut lui, clair : « Je n’ai pas de préférence entre les deux candidats en lice » . Il ne signe pas de chèque en blanc. Celui des candidats à la présidentielle, martèle-t-il pour que nul n’en ignore, « qui accepte de discuter sur la base d’un programme qui prendrai totalement et sans équivoque le programme que nous avons défendu et qui se résume : à la résorption du passif humanitaire, de la résolution du dossier des déportés, de la solution des questions nationales, notamment les indemnisations, les réparations des spoliées, la question de la terre, de l’eau, et surtout de la cohabitation. Toute question qui résolue, devrait déboucher sur la réconciliation par le biais d’un consensus national. Dans ce cadre l’Etat devrait demander publiquement pardon et les victimes de pardonner conformément à l’Islam… »
Une préoccupation qu’il partage certainement avec le « chevalier » des Haratines, Messaoud Ould Boulkher. Des « exigences » que le candidat qui dit « rassurer », c’est son slogan de campagne, Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, qui a obtenu 24,79% des suffrages de dimanche dernier, dit avoir bien décryptées et qu’il assure comprendre et accepter. Il s’y ajoute que Sidi Mohamed ould Cheikh se veut lui aussi, l’incarnation d’une Mauritanie plurielle et unie, ouverte au changement.
source : Sud Online (Sénégal) via cridem
Hadramé, appelons comme ça, un Beydanne, (un maure blanc), ne se gène pas. Il va droit au but. « Parce que ton téléphone est toujours occupé, « yakhessy » (exclamation ou ponctuation, c’est selon en langue Hassania Ndlr), je suis venu directement à la maison », lance-t-il, les salamalecs expédiés à la vitesse grand V, à Ibrahima Moctar Sarr, le porte drapeau des négro-africains dans son salon où devisent quelques proches.
L’homme savoure son excellent score de dimanche dernier. Pour un coup d’essai, c’était en effet un véritable coup de maître. Se payant le luxe de battre un ancien président, Mohamed Khouna Ould Haïdalla dont la candidature ne récoltant que 1,73% des votes de dimanche 11 mars, semble celle de trop, Sarr Ibrahima avec ses 7, 94% se sait désormais incontournable dans le landerneau politique mauritanien.
Dégustant en intimité cette prouesse électorale, lui qui n’avait ni appareil politique sophistiqué, ni grands moyens, il buvait les paroles de son ami le griot qui chante ses hauts faits, pour quelques minutes seulement, car le devoir l’appelle, il doit s’adresser à ses électeurs, ses frères de race et à sa nation dans un point de presse convoqué par son directoire de campagne.
Quand Hadramé est entré en coup de vent, bousculant, tel un ouragan tout sur son passage et lui imposant quasiment une discussion via le téléphone avec Zeine ould Zeindane, l’autre candidat surprise de la présidentielle, sorti 3ème du lot avec 15, 27% de suffrages exprimés.
« Ecoutez », déclare-t-il, la suite dans les idées, à Ibrahima Sarr, « toi, Messaoud Boulkher et Zeindane, vous représentez toute la Mauritanie. Messaoud porte les couleurs de Haratines, Tu portes celle des négro-africains et Zeindane celle des Haytanies (Beydanne-Maures blancs). Zeindane qui veut nouer une alliance forte avec toi et qui m’envoie, pense qu’il faut que tous les trois, vous formiez une alliance forte et que vous négociez d’une seule voix avec les candidats au deuxième tour ».
Joignant le geste à la parole, il appelle Zeidane et le « connecte » avec Ibrahima Sarr qui n’a pas le temps de dire ouf. Les deux hommes se parlent au téléphone séance tenante et se promettent de se rencontrer ultérieurement. Hadramé veut être présent à cette rencontre, il ne veut pas se la faire raconter. L’assistance rigole et Ibrahima Sarr lui rétorque gentiment, « mais Hadramé quand deux présidents se parlent, les ministres se mettent à la touche… » Le messager ou celui qui s’est autoproclamé messager quitte les lieux. Sarr Ibrahima s’en va à sa conférence de presse. Ce cas dont nous avons été témoin, n’est point isolé.
Depuis dimanche 11 mars au soir, sitôt les résultats provisoires connus, les camps des candidats malheureux sont pris d’assaut. C’est le temps des manœuvres. Ahmed Daddah membre de la coalition de l’opposition pendant les élections législatives et locales de l’année dernière, la Cfcd, cherche à activer ce réseau. Ses émissaires font le tour des « camarades-alliés », parmi lesquels Messaoud ould Boulkher de l’App, Mohamed ould Maouloud de l’Ufp, Saleh ould Hanenna de Hatem… Il veut également ratisser large et avoir dans son camp Sarr Ibrahima qui n’était dans la coalition.
Le porte étendard des négro-africains se veut lui, clair : « Je n’ai pas de préférence entre les deux candidats en lice » . Il ne signe pas de chèque en blanc. Celui des candidats à la présidentielle, martèle-t-il pour que nul n’en ignore, « qui accepte de discuter sur la base d’un programme qui prendrai totalement et sans équivoque le programme que nous avons défendu et qui se résume : à la résorption du passif humanitaire, de la résolution du dossier des déportés, de la solution des questions nationales, notamment les indemnisations, les réparations des spoliées, la question de la terre, de l’eau, et surtout de la cohabitation. Toute question qui résolue, devrait déboucher sur la réconciliation par le biais d’un consensus national. Dans ce cadre l’Etat devrait demander publiquement pardon et les victimes de pardonner conformément à l’Islam… »
Une préoccupation qu’il partage certainement avec le « chevalier » des Haratines, Messaoud Ould Boulkher. Des « exigences » que le candidat qui dit « rassurer », c’est son slogan de campagne, Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, qui a obtenu 24,79% des suffrages de dimanche dernier, dit avoir bien décryptées et qu’il assure comprendre et accepter. Il s’y ajoute que Sidi Mohamed ould Cheikh se veut lui aussi, l’incarnation d’une Mauritanie plurielle et unie, ouverte au changement.
source : Sud Online (Sénégal) via cridem