Le bilan des attaques terroristes qui ont frappé la capitale atteint 128 morts et 237 blessés, dont 80 très grièvement.
L'état d'urgence est en vigueur dans tout le pays, un deuil national de trois jours est décrété.
Les dirigeants du monde entier témoignent de leur solidarité et appellent à combattre le terrorisme.
Barack Obama a été le premier chef d’Etat à réagir aux attaques du 13 novembre, avant même François Hollande. Visage fermé, le président américain a pris la parole depuis la Maison Blanche alors que les attaques n’étaient pas encore finies vendredi soir. Ces attentats « ne sont pas seulement une attaque contre Paris » mais « une attaque contre toute l’humanité et nos valeurs universelles », a déclaré M. Obama dans une allocution solennelle. En français dans le texte, le chef de l’Etat américain a cité la devise « Liberté, égalité, fraternité » pour rappeler qu’elles ne sont « pas seulement des valeurs françaises mais des valeurs que nous partageons tous ».
A l’unisson du président américain, les réactions de toute la planète ont afflué dans la nuit. Angela Merkel, la chancelière allemande, qui avait défilé à quelques centaines de mètres du Bataclan lors de la manifestation du 11 janvier contre les attentats de Charlie Hebdo, s’est dite « bouleversée ». « Choqué » également, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui avait lui aussi fait partie de ce cortège.« La France est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle n’est pas seule. Ce combat est le combat de tous les Européens, et de tous les peuples du monde libre », a défendu le président du Conseil européen, Donald Tusk.
David Cameron, le premier ministre britannique, a promis de faire « tout ce que nous pouvons pour venir en aide ». Et l’Italie est « ensemble avec ses frères français » après « l’atroce attaque contre Paris et contre l’Europe », a déclaré le premier ministre Matteo Renzi sur Twitter. En Espagne, Mariano Rajoy a parlé au téléphone avec Manuel Valls et « lui a exprimé sa consternation pour les terribles attentats et la solidarité du peuple espagnol ». Le Vatican a dénoncé « une violence terroriste folle ». « Nous condamnons [ces attentats] de la manière la plus ferme, ensemble avec le pape et avec tous ceux qui aiment la paix », a déclaré le porte-parole du Vatican.
« Consensus de la communauté internationale contre le terrorisme »
A Moscou, le Kremlin a publié un communiqué pour assurer que « la Russie condamne ce massacre inhumain et se tient prête à fournir son entière assistance pour enquêter sur ces crimes terroristes ». Le président Vladimir Poutine est intervenu fin septembre en Syrie pour lutter contre le terrorisme, mais sous les critiques des Occidentaux qui l’accusent de viser en priorité les rebelles modérés, plutôt que l’Etat islamique (EI). Même message de solidarité depuis la Turquie, où le président Recep Tayyip Erdogan a fait part à la télévision de « ses condoléances les plus profondes » en demandant un « consensus de la communauté internationale contre le terrorisme ». Le président turcfait lui aussi l’objet de critiques car il utilise la lutte contre l’EI pour attaquer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
« Israël se tient aux côtés du président François Hollande et du peuple français dans la guerre commune contre le terrorisme », a déclaré de son côté le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou. Selon la chaîne Channel 2, le gouvernement a demandé à Paris de renforcer encore davantage la sécurité autour des institutions et des bâtiments de la communauté juive. Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a présenté ses condoléances et appelé à combattre « le fléau du terrorisme, qui a pour but de déstabiliser la sécurité et la stabilité dans différentes parties du monde, sans distinction ».
Pour le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, il s’agit « d’attaques terroristes méprisables ». Au Maroc, frappé en 2003 et en 2011 par des attentats, le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances au président français exprimant « une vive émotion et une profonde tristesse » face à ces « odieuses attaques ».
En Asie, la présidente de la Corée du Sud a présenté ses « condoléances » à la France. « Le terrorisme est un crime contre l’humanité. Il est injustifiable et intolérable », a-t-elle expliqué. « Quelle que soit la raison des attentats, ils restent impardonnables et hautement condamnables », a abondé le ministre japonais des affaires étrangères. La Chine s’est déclarée « profondément choquée » et a fait savoir qu’elle « condamne vigoureusement ces attaques terroristes » par l’intermédiaire du ministère chinois des affaires étrangères.
Les réactions de solidarité sont également venues du Brésil, de Cuba, de Belgique, des Pays-Bas ou du Canada. De leur côté, les Philippines ont assuré samedi qu’elles garantiraient « une sécurité renforcée » aux leaders mondiaux attendus au Forum de coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) à Manille. Barack Obama doit se rendre au sommet prévu dans la capitale philippine les 18 et 19 novembre, aux côtés des responsables chinois, japonais, australien, canadien et de 15 autres chefs d’Etat.
Minutes de silence
Au-delà des chefs d’Etat et de gouvernement, les attaques ont suscité des réactions de solidarité spontanées un peu partout sur la planète. Aux Etats-Unis, le One World Trade Center de New York et le City Hall de San Francisco se sont parés de tricolore en hommage à la tragédie. Des minutes de silence ont été observées avant les matchs de basket de NBA. Et les principaux candidats aux investitures démocrate et républicaine pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, Bernie Sanders, Donald Trump, Ben Carson, Jeb Bush, Marco Rubio et Ted Cruz, ont assuré « se recueillir » ou « prier » pour les victimes.
A Berlin, des Allemands et des Français sont venus spontanément déposer des bougies devant l’ambassade de France. Même réaction spontanée à New York sur l’Union Square, où des dizaines de Français se sont rassemblés. A Barcelone, une minute de silence devait être organisée samedi midi.
Source: LeMonde