Les familles des détenus Islamistes, arrêtés depuis plus d’une année sans être jugés, ont organisé un Sit-in, l’après midi du mercredi 27 décembre 2006, devant les locaux de la prison civile de Nouakchott. Plus d’une centaine de femme ont investi l’axe situé au sud de la grande Mosquée aux cris de " Rendez-nous nos maris ", " A bas l’injustice ", et en arborant des banderoles fustigeant, ce qu’elles qualifient de silence coupable des autorité de la transition.
Le but de cette manifestation selon Leila Mint El Qhowj, Responsable des familles des détenus, est de protester contre la détention arbitraire des leurs, mais également, de s’ériger contre le refus des autorités d’accorder à ces mêmes détenus, le droit à un jugement équitable.
" Nous avons la certitude devait-elle préciser, que nos maris sont soumis à des tortures qui dépassent de loin celles qu’ils ont enduré sous l’ère de Ould Taya. L’espoir qu’on nous a fait miroiter avec l’ambitieux programme du CMJD concernant l’assainissement de la justice, s’est tout simplement, fané. Mahfoudh Ould Bettah est pire que tous les Ministres de la justice qui se sont succédés en Mauritanie "
Pour appuyer ses propos, la responsable des familles des détenus indiquera que le 14 septembre 2005, le juge d’instruction avait proposé une liberté provisoire pour 21 détenus, mais après avoir transféré le dossier au tribunal de première instance, le Ministre de la Justice a fait pression pour que cette mesure, ne profite qu’à 8 détenus sur le 21.
En plus devait-elle indiquer : " nous avons des preuves que nos détenus sont ligotés des pieds et des mains jour et nuit , et que des traces de tortures sont visibles sur leurs corps. D’ailleurs, quatre parmi eux sont dans un état critique. Il s’agit de Mustapha Ould Abdel Ghader, Sidi Mohamed Ould Ahmed Vall, Teyib Ould Saleck et Ismaeil Issa El Jezairi "
Présent pour soutenir le collectif des familles des détenus islamiste, le Président de SOS Esclave Boubacar Ould Messoud dira : " C’est une affaire préoccupante. De notre point de vue, il est nécessaire soit de libérer les détenus, soit de les traduire devant la justice. Cette détention préventive n’a que trop duré. En tant qu’organisme des droits de l’homme, nous reconnaissons les efforts que déploient les nouvelles autorités, mais le dossier des détenus islamiste est une zone d’ombre qui entache notre justice qui constitue pourtant, un pilier fondamental de la transition. "
Le président de SOS esclave reviendra également à la charge, pour s’interroger sur les véritables motifs de la détention des islamistes, précisant que, le simple fait de les maintenir sans jugement, est en soi, un acte flagrant de violation des droits de l’homme. " Nous sommes solidaires de tous les victimes d’injustice, et tant qu’une personne n’est pas condamnée par la justice, elle est innocente pour nous, devait-il préciser "
Enfin le président du SOS esclavage profitera de l’occasion pour condamner fermement, la méthode violente avec laquelle, les forces de l’ordre ont réprimé la grève des étudiants de l’Université de Nouakchott. Pour lui, cette violence ne se justifiait pas. " Au lieu de faire recours à l’agressivité gratuite aux conséquences imprévisibles, l’Etat doit au contraire, prendre à bras le corps les doléances de ces étudiants pour leurs trouver des solutions. Nous sommes solidaires des étudiants victimes d’agression et nous pensons que nos étudiants ont plus besoins d’écoute et de compréhension que de répression aveugle "
Khalil Sow
Khalil1965@yahoo.fr
source : Nouakchott Info