28 novembre 1990, les blessures demeurent plus que jamais vives et brûlantes. Tout a été essayé par le pouvoir, en termes de stratégies d’oubli, de falsification, de mensonge, de corruption, de déni de la réalité. En dépit de l’action des associations de défense des droits humains et de quelques militants politiques, l’offensive de l’Etat, se déploie dans une seule perspective : oublier cette histoire de massacres, de violations des droits humains. Assurément, le génocide perpétré sur la communauté africaine noire mauritanienne ne constitue pas une préoccupation, du moins publique et politique pour l’actuel régime.
Le constat est sans appel, trente deux ans après cet événement monstrueux, marqueur d’une politique de la barbarie, de la haine, du racisme et du déni d’humanité de toute une composante humaine nationale, les autorités actuelles en tant que continuateurs du système, n’entendent pas œuvrer en faveur de la vérité et de la justice. Comment, le système a-t-il, après 1986, 1987, 1988, 1989, imaginé de sacrifier en cette nuit du 27 novembre 1990, 28 soldats noirs pour célébrer l’anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance ? Comment le symbole de la nation, de l’unité nationale, de l’appartenance à une même patrie, a-t-il été transformé, en instrument de la haine, du racisme et de la négation du simple droit à la vie? Après ce geste macabre et odieux, comment rassembler tous les enfants de la Mauritanie, sous le même drapeau?
Il est plus qu’évident, que la fracture est béante, la rupture voulue et la ligne de démarcation tracée. Le 28 novembre n’est plus l’expression de la fierté nationale, un événement festif rassembleur et symbolique, mais la consécration de la souffrance d’une composante de la Mauritanie, victime de l’orchestration de l’idéologie de la mort, de la négation et de l’humiliation. Le 28 novembre est pour les africains noirs mauritaniens, une date qui symbolise le voyage sans retour. Les soldats noirs, porteurs du drapeau national qui ont servi leur patrie, ont reçu comme médaille, la mort par assassinat, exécution sommaire, arrachés à la vie par des pratiques atroces, cruelles et innommables. L’exécution des 28 soldats noirs fut l’ultime étape d’une logique de destruction d’un groupe humain, dont le seul tort, est la couleur de sa peau. Morts, victimes de la défiance à toutes les valeurs humaines, nos soldats ne seront pas plongés dans l’oubli et l’indifférence du cynisme. Si le bourreau est peu soucieux du sens de l’humain, nous n’en resterons pas à sa logique de terreur, cruelle, bête et méchante.
A cette occasion, nous exprimons notre colère, notre révolte et notre cri de voir l’Etat mauritanien persister dans son manque de courage à assumer ses responsabilités. Nous estimons qu’il n’y a aucune volonté politique de résolution de la tragédie vécue par la composante africaine noire, par des gestes significatifs et des actions concrètes. Au contraire, il y a des tentatives de manipulation et de division des victimes, pour que la justice ne soit pas rendue. Nous en appelons aux organisations politiques, associatives, aux victimes et à la communauté internationale pour que la justice fasse son travail. Personne ne pourra pardonner des crimes dont les responsabilités n’ont pas été identifiées : la justice avant le pardon.
C’est pour cette raison que cet anniversaire, n’est plus, symboliquement, représentatif de la souveraineté nationale. Cette journée est la journée des 28 soldats noirs sauvagement assassinés par leurs camarades d’armes, pour marquer la négation de leur appartenance à la mère patrie. Le 28 novembre doit, officiellement, être reconnu comme une journée dédiée aux victimes de toute la barbarie du règne d’Ould TAYA. La réconciliation nationale ne peut pas se réaliser, sans la conscience collective et politique de ce passage à l’acte, qui a scellé le crime contre l’humanité commis par l’Etat mauritanien contre la communauté africaine noire mauritanienne. Cette date n’est plus celle de l’honneur, de la dignité et de la fierté de notre pays, mais celle de la honte, de la trahison et de l’inhumanité. Il faut changer de sens et de symbole pour célébrer l’indépendance nationale.
En cette circonstance, nos pensées vont aux familles des victimes, à l’ensemble des victimes vivantes qui continuent à souffrir du traumatisme de ces années de terreur. Nous sommes solidaires de toutes les manifestations et actions entreprises en l’honneur des victimes dans l’esprit du devoir de mémoire et de l’exigence de justice.
AVOMM
le Porte-Parole.
avomm.com
Le constat est sans appel, trente deux ans après cet événement monstrueux, marqueur d’une politique de la barbarie, de la haine, du racisme et du déni d’humanité de toute une composante humaine nationale, les autorités actuelles en tant que continuateurs du système, n’entendent pas œuvrer en faveur de la vérité et de la justice. Comment, le système a-t-il, après 1986, 1987, 1988, 1989, imaginé de sacrifier en cette nuit du 27 novembre 1990, 28 soldats noirs pour célébrer l’anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance ? Comment le symbole de la nation, de l’unité nationale, de l’appartenance à une même patrie, a-t-il été transformé, en instrument de la haine, du racisme et de la négation du simple droit à la vie? Après ce geste macabre et odieux, comment rassembler tous les enfants de la Mauritanie, sous le même drapeau?
Il est plus qu’évident, que la fracture est béante, la rupture voulue et la ligne de démarcation tracée. Le 28 novembre n’est plus l’expression de la fierté nationale, un événement festif rassembleur et symbolique, mais la consécration de la souffrance d’une composante de la Mauritanie, victime de l’orchestration de l’idéologie de la mort, de la négation et de l’humiliation. Le 28 novembre est pour les africains noirs mauritaniens, une date qui symbolise le voyage sans retour. Les soldats noirs, porteurs du drapeau national qui ont servi leur patrie, ont reçu comme médaille, la mort par assassinat, exécution sommaire, arrachés à la vie par des pratiques atroces, cruelles et innommables. L’exécution des 28 soldats noirs fut l’ultime étape d’une logique de destruction d’un groupe humain, dont le seul tort, est la couleur de sa peau. Morts, victimes de la défiance à toutes les valeurs humaines, nos soldats ne seront pas plongés dans l’oubli et l’indifférence du cynisme. Si le bourreau est peu soucieux du sens de l’humain, nous n’en resterons pas à sa logique de terreur, cruelle, bête et méchante.
A cette occasion, nous exprimons notre colère, notre révolte et notre cri de voir l’Etat mauritanien persister dans son manque de courage à assumer ses responsabilités. Nous estimons qu’il n’y a aucune volonté politique de résolution de la tragédie vécue par la composante africaine noire, par des gestes significatifs et des actions concrètes. Au contraire, il y a des tentatives de manipulation et de division des victimes, pour que la justice ne soit pas rendue. Nous en appelons aux organisations politiques, associatives, aux victimes et à la communauté internationale pour que la justice fasse son travail. Personne ne pourra pardonner des crimes dont les responsabilités n’ont pas été identifiées : la justice avant le pardon.
C’est pour cette raison que cet anniversaire, n’est plus, symboliquement, représentatif de la souveraineté nationale. Cette journée est la journée des 28 soldats noirs sauvagement assassinés par leurs camarades d’armes, pour marquer la négation de leur appartenance à la mère patrie. Le 28 novembre doit, officiellement, être reconnu comme une journée dédiée aux victimes de toute la barbarie du règne d’Ould TAYA. La réconciliation nationale ne peut pas se réaliser, sans la conscience collective et politique de ce passage à l’acte, qui a scellé le crime contre l’humanité commis par l’Etat mauritanien contre la communauté africaine noire mauritanienne. Cette date n’est plus celle de l’honneur, de la dignité et de la fierté de notre pays, mais celle de la honte, de la trahison et de l’inhumanité. Il faut changer de sens et de symbole pour célébrer l’indépendance nationale.
En cette circonstance, nos pensées vont aux familles des victimes, à l’ensemble des victimes vivantes qui continuent à souffrir du traumatisme de ces années de terreur. Nous sommes solidaires de toutes les manifestations et actions entreprises en l’honneur des victimes dans l’esprit du devoir de mémoire et de l’exigence de justice.
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