Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, 28 soldats noirs africains mauritaniens furent sauvagement assassinés à la base militaire d'Inal, sur les ordres du Président Mauritanien, le colonel Sidi Ahmed Ould Taya. Par ce geste odieux et barbare, le système mauritanien venait ainsi signifier à la composante noire africaine mauritanienne, sa volonté politique de la négation de son humanité et de sa citoyenneté. Le traumatisme qui en résulta pour les proches des victimes et pour l’ensemble des populations noires victimes d’une politique raciste et esclavagiste ne fait que continuer sous le régime de Ould Abdel AZIZ.
Ces assassinats ne visaient que la préservation d’une hégémonie de survie fondée sur une politique d’épuration ethnique dont la visée est de construire une cohérence idéologique, certes illusoire, mais tout aussi meurtrière. Du calvaire des souffrances, des gémissements et de l’agonie de cette nuit atroce, des récits insoutenables nous sont parvenus. Ces assassinats ont constitué une preuve irréfutable de l’inhumanité d’un système qui persévère dans sa farouche volonté d’extermination de toute une composante humaine, dont le seul tort est la couleur de sa peau. De façon collective, tribale, clanique, une pédagogie de la haine, du mépris et de l’humiliation fut activée avec la collaboration de l’imaginaire culturel le plus raciste. Les forces du mal ont agi cette nuit avec déchaînement, sous les ordres d’officiers cruels sans foi ni loi, en exécutant un programme politique de destruction de l’humanité de l’autre, disqualifié du simple et naturel droit à la vie.
Le 28 novembre marque la date de l’accession de la Mauritanie à l’indépendance en 1960, faut-il le rappeler. Le choix de cette date pour verser le sang de soldats noirs africains mauritaniens montre bien le cynisme et la barbarie de la logique négationniste du système politique qui gouverne la Mauritanie et que l’actuel président a en charge de poursuivre. Par une symbolique de la continuation de la politique d’exclusion et de négation de la citoyenneté de cette composante, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union Africaine a pris une décision politique, contribuant à consolider cette logique. La problématique du recensement des populations mauritaniennes noires en constitue une parfaite illustration qui, malgré les dénonciations, les protestations, les manifestations, les arrestations et la mort de Lamine Mangane continuent de perpétuer une politique barbare et inhumaine.
La folle nuit du 27au 28 novembre 1990 sous la tyrannie d’Ould Taya comme le déni de citoyenneté sous le régime d’Ould Abdel AZIZ sont des marqueurs de décisions politiques constitutives d’un système politique fondé sur la haine raciale et la négation des droits humains. C’est dans ce même état d’esprit que le Président mauritanien Ould Abdel AZIZ a nommé un Général tortionnaire à la tête de la Sûreté nationale et d’autres officiers ayant commis des crimes contre l’humanité au rang d’attachés militaires dans les Ambassades de Mauritanie dans des capitales européennes et en Turquie.
C’est dire que l’exécution des 28 soldats reste une manifestation significative de la volonté politique d’exclure par la mise à mort des soldats du fait de leur appartenance à la composante noire africaine mauritanienne.
En effet, cet événement politique innommable, cruel et horrible, a depuis longtemps disqualifié ce système politique et ses différents acteurs dont le président Mohamed Ould Abdel AZIZ qui considère que la page est tournée. L’inhumanité de cette politique menée depuis l’indépendance de la Mauritanie le 28 novembre 1960 n’est plus à démontrer. Malheureusement, cette politique est renforcée par des pratiques administratives et publiques d’exclusion, de précarisation, d’appauvrissement des populations noires et d'expropriation de leurs terres.
La succession des décisions politiques, la longue liste des criminels qui bénéficient de la protection de l’Etat, des actes barbares et des humiliations des populations noires au quotidien, sont la preuve manifeste de la consolidation du système politique raciste et esclavagiste. Il faut reconnaître que la haine et la négation du droit de la composante noire africaine mauritanienne à vivre dans son propre pays, constituent l’opérateur et le ressort du fonctionnement du système.
En donnant la mort à ses 28 soldats noirs africains mauritaniens en cette nuit du 27 novembre 1990, le régime d’Ould Taya traduisait le projet d’extermination de tout un ensemble humain. Ce projet politique qui n’a cessé de se poursuivre à travers la plupart des décisions hautement symboliques et tout aussi significatives de l’actuel Président Mohamed Ould Abdel AZIZ. Il est déplorable de constater que l’actuel président, en dépit de ses promesses n’a fait qu’entériner une politique de haine, de mépris et d’humiliation de la composante noire africaine mauritanienne en se refusant à s’engager dans la promotion d’une politique de justice, de vérité et de construction des bases d’une société débarrassée de l’impunité.
Nous n’oublions pas ces 28 soldats et continuerons à réclamer que la lumière sur ses crimes soit faite et que les bourreaux soient présentés devant les tribunaux nationaux ou internationaux. L’exigence de justice et le devoir de mémoire constituent notre credo contre un système qui a largement fait preuve de son cynisme et de sa barbarie. Hier comme aujourd’hui, donner la mort à la composante noire africaine mauritanienne demeure le principe fondamental du système politique mauritanien.
A l’instar des parents, des orphelins, des veuves, des sœurs, des frères et des proches des 28 soldats noirs africains mauritaniens assassinés dans la nuit du 27 novembre 1990, le 28 novembre est désormais une journée de deuil pour nous.
SY Hamdou Rabby, porte-parole de l’AVOMM
Paris le 28 novembre 2014
avomm.com
Ces assassinats ne visaient que la préservation d’une hégémonie de survie fondée sur une politique d’épuration ethnique dont la visée est de construire une cohérence idéologique, certes illusoire, mais tout aussi meurtrière. Du calvaire des souffrances, des gémissements et de l’agonie de cette nuit atroce, des récits insoutenables nous sont parvenus. Ces assassinats ont constitué une preuve irréfutable de l’inhumanité d’un système qui persévère dans sa farouche volonté d’extermination de toute une composante humaine, dont le seul tort est la couleur de sa peau. De façon collective, tribale, clanique, une pédagogie de la haine, du mépris et de l’humiliation fut activée avec la collaboration de l’imaginaire culturel le plus raciste. Les forces du mal ont agi cette nuit avec déchaînement, sous les ordres d’officiers cruels sans foi ni loi, en exécutant un programme politique de destruction de l’humanité de l’autre, disqualifié du simple et naturel droit à la vie.
Le 28 novembre marque la date de l’accession de la Mauritanie à l’indépendance en 1960, faut-il le rappeler. Le choix de cette date pour verser le sang de soldats noirs africains mauritaniens montre bien le cynisme et la barbarie de la logique négationniste du système politique qui gouverne la Mauritanie et que l’actuel président a en charge de poursuivre. Par une symbolique de la continuation de la politique d’exclusion et de négation de la citoyenneté de cette composante, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union Africaine a pris une décision politique, contribuant à consolider cette logique. La problématique du recensement des populations mauritaniennes noires en constitue une parfaite illustration qui, malgré les dénonciations, les protestations, les manifestations, les arrestations et la mort de Lamine Mangane continuent de perpétuer une politique barbare et inhumaine.
La folle nuit du 27au 28 novembre 1990 sous la tyrannie d’Ould Taya comme le déni de citoyenneté sous le régime d’Ould Abdel AZIZ sont des marqueurs de décisions politiques constitutives d’un système politique fondé sur la haine raciale et la négation des droits humains. C’est dans ce même état d’esprit que le Président mauritanien Ould Abdel AZIZ a nommé un Général tortionnaire à la tête de la Sûreté nationale et d’autres officiers ayant commis des crimes contre l’humanité au rang d’attachés militaires dans les Ambassades de Mauritanie dans des capitales européennes et en Turquie.
C’est dire que l’exécution des 28 soldats reste une manifestation significative de la volonté politique d’exclure par la mise à mort des soldats du fait de leur appartenance à la composante noire africaine mauritanienne.
En effet, cet événement politique innommable, cruel et horrible, a depuis longtemps disqualifié ce système politique et ses différents acteurs dont le président Mohamed Ould Abdel AZIZ qui considère que la page est tournée. L’inhumanité de cette politique menée depuis l’indépendance de la Mauritanie le 28 novembre 1960 n’est plus à démontrer. Malheureusement, cette politique est renforcée par des pratiques administratives et publiques d’exclusion, de précarisation, d’appauvrissement des populations noires et d'expropriation de leurs terres.
La succession des décisions politiques, la longue liste des criminels qui bénéficient de la protection de l’Etat, des actes barbares et des humiliations des populations noires au quotidien, sont la preuve manifeste de la consolidation du système politique raciste et esclavagiste. Il faut reconnaître que la haine et la négation du droit de la composante noire africaine mauritanienne à vivre dans son propre pays, constituent l’opérateur et le ressort du fonctionnement du système.
En donnant la mort à ses 28 soldats noirs africains mauritaniens en cette nuit du 27 novembre 1990, le régime d’Ould Taya traduisait le projet d’extermination de tout un ensemble humain. Ce projet politique qui n’a cessé de se poursuivre à travers la plupart des décisions hautement symboliques et tout aussi significatives de l’actuel Président Mohamed Ould Abdel AZIZ. Il est déplorable de constater que l’actuel président, en dépit de ses promesses n’a fait qu’entériner une politique de haine, de mépris et d’humiliation de la composante noire africaine mauritanienne en se refusant à s’engager dans la promotion d’une politique de justice, de vérité et de construction des bases d’une société débarrassée de l’impunité.
Nous n’oublions pas ces 28 soldats et continuerons à réclamer que la lumière sur ses crimes soit faite et que les bourreaux soient présentés devant les tribunaux nationaux ou internationaux. L’exigence de justice et le devoir de mémoire constituent notre credo contre un système qui a largement fait preuve de son cynisme et de sa barbarie. Hier comme aujourd’hui, donner la mort à la composante noire africaine mauritanienne demeure le principe fondamental du système politique mauritanien.
A l’instar des parents, des orphelins, des veuves, des sœurs, des frères et des proches des 28 soldats noirs africains mauritaniens assassinés dans la nuit du 27 novembre 1990, le 28 novembre est désormais une journée de deuil pour nous.
SY Hamdou Rabby, porte-parole de l’AVOMM
Paris le 28 novembre 2014
avomm.com