Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian (2è d) et le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Kader Arif (g) posent le 14 août 2014 à Paris avec des vétérans de l'armée française venus d'Afrique du nord lors d'une cérémonie de remise de médailles pour célébrer le 70è anniversaire du débarquement de Provence
L’Etat honore jeudi les combattants de l’armée française venus d’Afrique du nord pour débarquer massivement sur les côtes de Provence et prendre les Allemands en tenaille, un prélude aux cérémonies internationales du 70ème anniversaire de «l’Opération Dragoon» prévues vendredi à Toulon.
Leurs rangs toujours plus clairsemés au fil des décennies (ils étaient près d’un demi-million en août 1944 dans les troupes alliées et l’armée française), des ex-soldats de toutes nationalités font leur retour jeudi dans des lieux de mémoire emblématiques du Var.
Les anciens combattants français devaient se recueillir jeudi soir devant le Mémorial à l’Armée d’Afrique, une stèle imposante érigée en 1975 face à la plage de Saint-Raphaël.
Dix d’entre eux y seront décorés par le secrétaire d’Etat français chargé des anciens combattants et de la mémoire, Kader Arif, avant d’être invités vendredi à Toulon à la parade navale internationale à bord du porte-avions Charles de Gaulle, en présence du président François Hollande et de quinze dirigeants africains.
Ils y retrouveront notamment des compagnons d’armes venus du Maghreb, invités en France et décorés jeudi à Paris au ministère de la Défense.
Pour le débarquement en Normandie, le 6 juin, on ne comptait que 177 Français. A partir du 16 août, arriveront sur les plages du Sud plus de 250.000 soldats de «l’Armée B» française dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny.
«C’est nous les Africains qui arrivons de loin, venant des colonies pour sauver la patrie», chantaient alors ensemble musulmans et chrétiens, mobilisés ou volontaires.
Car «l’Armée B» qui débarque en Provence, c’est essentiellement «l’Armée d’Afrique» créée en 1830 lors la conquête de l’Algérie et qui intégra peu à peu des soldats indigènes.
Ses effectifs sont pour moitié composés de Français européens d’Afrique du nord, pour l’autre moitié d’indigènes du Maghreb (près de 100.000) et d’Afrique noire (10.000), schématise Laurent Moënard, spécialiste de l’opération Dragoon.
- Une contribution capitale -
S’y ajoutaient aussi des Français de métropole, loin de coller à son étiquette d’armée coloniale de sensibilité pétainiste. Comme André Sciard, jeune parisien inscrit en 1942 en première année de l’école militaire de Saint-Cyr, délocalisée à Aix-en-Provence sous l’occupation. Il fit partie des «20.000 évadés de France» qui gagnèrent l’Afrique du nord pour être formés et il débarqua en renfort dans le Var sur un char.
Le général Sciard, 90 ans, qui présida pendant dix ans l’association nationale Souvenir de l’Armée d’Afrique, récemment dissoute faute d’adhérents, a multiplié les conférences dans les écoles de France.
«Je voulais qu’on garde le souvenir de l’Armée d’Afrique, qui a libéré la France», dit-il, trop fatigué pour venir célébrer à Saint-Raphaël un débarquement souvent éclipsé par l’opération Overlord en Normandie.
Après avoir démontré son efficacité en Tunisie et en Italie, cette armée française reçut du commandement américain la mission périlleuse de conquérir les ports stratégiques de Toulon et de Marseille, où campait l’artillerie allemande.
«Pour la première fois depuis 1940, une véritable armée française, reconstituée, armée, préparée et aguerrie, se bat sur le sol français. Cette armée va effacer la défaite de 1940. Et sa contribution à la victoire finale est capitale», souligne Laurent Moënard. Le général de Lattre de Tassigny pourra ratifier au nom de la France la capitulation allemande à Berlin le 8 mai 1945.
La Provence fut libérée en moins de quinze jours, avec plusieurs semaines d’avance sur les prévisions, permettant la remontée le long du Rhône jusqu’au Rhin et l’Allemagne.
Dans le village varois de La Motte, dans les terres, premier village libéré lors de l’opération Dragoon, Kader Arif honorera aussi jeudi les alliés anglo-saxons lors d’une cérémonie au côté de Lord Astor of Hever, secrétaire d’Etat britannique à la défense.
Dans les premières heures du 15 août, près de 9.000 parachutistes américains et britanniques furent en effet largués au sud-est de Draguignan, entre les villages du Muy et de La Motte.
Jeudi soir Leo Dean, vétéran américain de 90 ans, devrait à nouveau sauter en parachute en uniforme d’époque, au Muy, théâtre de quatre journées de célébrations pour fêter les libérateurs alliés.
AFP
Source: libération
Leurs rangs toujours plus clairsemés au fil des décennies (ils étaient près d’un demi-million en août 1944 dans les troupes alliées et l’armée française), des ex-soldats de toutes nationalités font leur retour jeudi dans des lieux de mémoire emblématiques du Var.
Les anciens combattants français devaient se recueillir jeudi soir devant le Mémorial à l’Armée d’Afrique, une stèle imposante érigée en 1975 face à la plage de Saint-Raphaël.
Dix d’entre eux y seront décorés par le secrétaire d’Etat français chargé des anciens combattants et de la mémoire, Kader Arif, avant d’être invités vendredi à Toulon à la parade navale internationale à bord du porte-avions Charles de Gaulle, en présence du président François Hollande et de quinze dirigeants africains.
Ils y retrouveront notamment des compagnons d’armes venus du Maghreb, invités en France et décorés jeudi à Paris au ministère de la Défense.
Pour le débarquement en Normandie, le 6 juin, on ne comptait que 177 Français. A partir du 16 août, arriveront sur les plages du Sud plus de 250.000 soldats de «l’Armée B» française dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny.
«C’est nous les Africains qui arrivons de loin, venant des colonies pour sauver la patrie», chantaient alors ensemble musulmans et chrétiens, mobilisés ou volontaires.
Car «l’Armée B» qui débarque en Provence, c’est essentiellement «l’Armée d’Afrique» créée en 1830 lors la conquête de l’Algérie et qui intégra peu à peu des soldats indigènes.
Ses effectifs sont pour moitié composés de Français européens d’Afrique du nord, pour l’autre moitié d’indigènes du Maghreb (près de 100.000) et d’Afrique noire (10.000), schématise Laurent Moënard, spécialiste de l’opération Dragoon.
- Une contribution capitale -
S’y ajoutaient aussi des Français de métropole, loin de coller à son étiquette d’armée coloniale de sensibilité pétainiste. Comme André Sciard, jeune parisien inscrit en 1942 en première année de l’école militaire de Saint-Cyr, délocalisée à Aix-en-Provence sous l’occupation. Il fit partie des «20.000 évadés de France» qui gagnèrent l’Afrique du nord pour être formés et il débarqua en renfort dans le Var sur un char.
Le général Sciard, 90 ans, qui présida pendant dix ans l’association nationale Souvenir de l’Armée d’Afrique, récemment dissoute faute d’adhérents, a multiplié les conférences dans les écoles de France.
«Je voulais qu’on garde le souvenir de l’Armée d’Afrique, qui a libéré la France», dit-il, trop fatigué pour venir célébrer à Saint-Raphaël un débarquement souvent éclipsé par l’opération Overlord en Normandie.
Après avoir démontré son efficacité en Tunisie et en Italie, cette armée française reçut du commandement américain la mission périlleuse de conquérir les ports stratégiques de Toulon et de Marseille, où campait l’artillerie allemande.
«Pour la première fois depuis 1940, une véritable armée française, reconstituée, armée, préparée et aguerrie, se bat sur le sol français. Cette armée va effacer la défaite de 1940. Et sa contribution à la victoire finale est capitale», souligne Laurent Moënard. Le général de Lattre de Tassigny pourra ratifier au nom de la France la capitulation allemande à Berlin le 8 mai 1945.
La Provence fut libérée en moins de quinze jours, avec plusieurs semaines d’avance sur les prévisions, permettant la remontée le long du Rhône jusqu’au Rhin et l’Allemagne.
Dans le village varois de La Motte, dans les terres, premier village libéré lors de l’opération Dragoon, Kader Arif honorera aussi jeudi les alliés anglo-saxons lors d’une cérémonie au côté de Lord Astor of Hever, secrétaire d’Etat britannique à la défense.
Dans les premières heures du 15 août, près de 9.000 parachutistes américains et britanniques furent en effet largués au sud-est de Draguignan, entre les villages du Muy et de La Motte.
Jeudi soir Leo Dean, vétéran américain de 90 ans, devrait à nouveau sauter en parachute en uniforme d’époque, au Muy, théâtre de quatre journées de célébrations pour fêter les libérateurs alliés.
AFP
Source: libération