Bonjour Khattatt,
Comme vous le savez, je lis toujours avec beaucoup d’intérêt et d’attention Nouakchott-Info. Votre article intitulé « Voyages politiques à l’étranger : Que rapportent-ils aux leaders des formations ? », paru dans le n° 982 du 10 mai 2006 a particulièrement retenu mon attention. Vous critiquez, à juste titre, cette propension des responsables politiques mauritaniens à privilégier les visites à l’extérieur pour rechercher des subsides, au détriment de leurs devoirs d’éducation et de formation en direction des
populations mauritaniennes. Vous concluez, en les mettant tous dans le même sac, y compris mon camarade et ami Mohamed Ould Maouloud, sur le ton de la plaisanterie. Permettez-moi d’user de ce droit de réponse pour rétablir la vérité. Nous existons en tant que courant politique depuis 1968-1969. Durant toute la période de la clandestinité, le Mouvement National et Démocratique (MND) a fait l’objet d’une répression implacable et nos adversaires ont tenté, par tous les moyens, de trouver les preuves de notre connexion avec l’extérieur, mais en vain. L’un d’entre eux, ayant exercé les plus hautes charges dans notre pays, nous a même fait l’éloge d’avouer, publiquement, avoir procédé aux enquêtes nécessaires sur le financement des partis politiques mauritaniens de toute obédience, et que le MND était le seul pour lequel aucune trace de financement de l’extérieur n’a été trouvée par les services spécialisés.
Depuis que le MND a décidé de se dissoudre en 1998 en tant que parti clandestin et d’opter pour la légalité, en prenant le nom de l’UFP, nous rendons public, régulièrement, comme le prévoit la loi, la comptabilité de notre parti. Nous sommes l’un des rares partis politiques mauritaniens, sinon le seul, à le faire. Nous le faisons en affirmant publiquement notre disposition à répondre aux questions et demandes des structures prévues pour exercer le contrôle de la gestion des partis politiques. Vous savez comment le PRDS et d’autres partis sont financés et à quel point leur gestion est opaque, voire patrimoniale… Pour l’essentiel, de la clandestinité à la légalité, nous avons toujours su compter et nous suffire de l’attention certes modeste, mais toujours toute maternelle, nourricière et sécuritaire des Mauritaniens, en particulier ceux des couches les plus démunies de la société.
Dans votre compte-rendu, il apparaît nettement que l’essentiel du calendrier de Mohamed Ould Maouloud a été consacré aux rencontres avec la communauté mauritanienne, à Paris et en province. Vous auriez également dû et pu apporter un témoignage plus objectif sur la modestie incontestable et incontestée du train de vie de notre Président, Mohamed Ould Maouloud. Mais hélas ! Et pourtant, quelle générosité du cœur et de l’esprit ! Savez-vous, par exemple, qu’il y a une ligne budgétaire de notre parti qui est consacrée à l’hôtel du Président pour les réceptions qu’il est tenu d’organiser à l’intention des délégations de l’UFP, des autres partis, associations et amis venant de l’intérieur ou de l’extérieur du pays ? En faisant le bilan de l’exécution du budget, nous lui reprochons toujours d’avoir consacré l’essentiel de ladite ligne aux cas sociaux du parti, préférant utiliser ses ressources personnelles pour les réceptions, c’est vous dire…
Je crois, enfin, que vous n’avez pas pris l’habitude de l’accompagner à son départ et de le recevoir à son retour, n’est-ce pas ? Sinon, cette fois-ci, il aurait pu vous gratifier, à son départ, d’un exemplaire du document de présentation de l’UFP, ou d’une revue ou d’un livre fort intéressant, portant sur l’analyse de la situation internationale, à son retour. Je sais que vous êtes un fin connaisseur de nos traditions, de tous les horizons. Chez nous, à ceux qui ne vous accompagnent pas quand vous voyagez et qui ont, malgré tout, l’audace de vous demander l’varha au retour, les voyageurs futés répondent souvent : ko joobnuno daami ? « Qu’avais-tu mis entre mes mains pour me souhaiter bonne route ? » La balle vous revient Khattatt, mais vous pouvez la botter en touche, nous ne vous en voudrons jamais.
Boubakar Moussa Ba
Comme vous le savez, je lis toujours avec beaucoup d’intérêt et d’attention Nouakchott-Info. Votre article intitulé « Voyages politiques à l’étranger : Que rapportent-ils aux leaders des formations ? », paru dans le n° 982 du 10 mai 2006 a particulièrement retenu mon attention. Vous critiquez, à juste titre, cette propension des responsables politiques mauritaniens à privilégier les visites à l’extérieur pour rechercher des subsides, au détriment de leurs devoirs d’éducation et de formation en direction des
populations mauritaniennes. Vous concluez, en les mettant tous dans le même sac, y compris mon camarade et ami Mohamed Ould Maouloud, sur le ton de la plaisanterie. Permettez-moi d’user de ce droit de réponse pour rétablir la vérité. Nous existons en tant que courant politique depuis 1968-1969. Durant toute la période de la clandestinité, le Mouvement National et Démocratique (MND) a fait l’objet d’une répression implacable et nos adversaires ont tenté, par tous les moyens, de trouver les preuves de notre connexion avec l’extérieur, mais en vain. L’un d’entre eux, ayant exercé les plus hautes charges dans notre pays, nous a même fait l’éloge d’avouer, publiquement, avoir procédé aux enquêtes nécessaires sur le financement des partis politiques mauritaniens de toute obédience, et que le MND était le seul pour lequel aucune trace de financement de l’extérieur n’a été trouvée par les services spécialisés.
Depuis que le MND a décidé de se dissoudre en 1998 en tant que parti clandestin et d’opter pour la légalité, en prenant le nom de l’UFP, nous rendons public, régulièrement, comme le prévoit la loi, la comptabilité de notre parti. Nous sommes l’un des rares partis politiques mauritaniens, sinon le seul, à le faire. Nous le faisons en affirmant publiquement notre disposition à répondre aux questions et demandes des structures prévues pour exercer le contrôle de la gestion des partis politiques. Vous savez comment le PRDS et d’autres partis sont financés et à quel point leur gestion est opaque, voire patrimoniale… Pour l’essentiel, de la clandestinité à la légalité, nous avons toujours su compter et nous suffire de l’attention certes modeste, mais toujours toute maternelle, nourricière et sécuritaire des Mauritaniens, en particulier ceux des couches les plus démunies de la société.
Dans votre compte-rendu, il apparaît nettement que l’essentiel du calendrier de Mohamed Ould Maouloud a été consacré aux rencontres avec la communauté mauritanienne, à Paris et en province. Vous auriez également dû et pu apporter un témoignage plus objectif sur la modestie incontestable et incontestée du train de vie de notre Président, Mohamed Ould Maouloud. Mais hélas ! Et pourtant, quelle générosité du cœur et de l’esprit ! Savez-vous, par exemple, qu’il y a une ligne budgétaire de notre parti qui est consacrée à l’hôtel du Président pour les réceptions qu’il est tenu d’organiser à l’intention des délégations de l’UFP, des autres partis, associations et amis venant de l’intérieur ou de l’extérieur du pays ? En faisant le bilan de l’exécution du budget, nous lui reprochons toujours d’avoir consacré l’essentiel de ladite ligne aux cas sociaux du parti, préférant utiliser ses ressources personnelles pour les réceptions, c’est vous dire…
Je crois, enfin, que vous n’avez pas pris l’habitude de l’accompagner à son départ et de le recevoir à son retour, n’est-ce pas ? Sinon, cette fois-ci, il aurait pu vous gratifier, à son départ, d’un exemplaire du document de présentation de l’UFP, ou d’une revue ou d’un livre fort intéressant, portant sur l’analyse de la situation internationale, à son retour. Je sais que vous êtes un fin connaisseur de nos traditions, de tous les horizons. Chez nous, à ceux qui ne vous accompagnent pas quand vous voyagez et qui ont, malgré tout, l’audace de vous demander l’varha au retour, les voyageurs futés répondent souvent : ko joobnuno daami ? « Qu’avais-tu mis entre mes mains pour me souhaiter bonne route ? » La balle vous revient Khattatt, mais vous pouvez la botter en touche, nous ne vous en voudrons jamais.
Boubakar Moussa Ba