Mesdames, Messieurs, Camarades militants, Honorables invités,
Je vous remercie d'être venus nombreux, en cet après-midi du 25 avril 2006, assister à la cérémonie du souvenir à l'occasion du 17ème anniversaire de la déportation massive de populations négro-mauritaniennes vers le Sénégal et le Mali par le défunt régime de Maouya Ould SidAhmed Ould Taya.
Cet anniversaire que nous célébrons aujourdhui, se déroule dans un contexte particulier marqué principalement par l'éviction depuis le 3 août 2005, du premier responsable des événements inhumains, cruels et dégradants que le pays a connus durant la période d'exception. Ces évènements ont été marqués par la violation massive des droits de l'homme (arrestations arbitraires, traitements cruels, destruction entière de villages, tueries, massacres de civils et militaires noirs, licenciements de fonctionnaires noirs, déportations, procès arbitraires, exécutions sommaires, etc.)
Si l'auteur principal des violations des droits de l'homme n'est plus aux commandes de l'Etat, il demeure que les déportés, eux, se trouvent toujours dans leurs "pays d'accueil" et vivent dans une misère lamentable qui némeut point encore une partie de nos compatriotes.
En effet depuis que dure la déportation, seules quelques voix se sont élevées pour crier à l'injustice et demander la réparation des torts commis à l'endroit de ces compatriotes du seul fait de politiques arbitraires et racistes. Ces paisibles noirs de Mauritanie ont été illégalement pris dans leurs demeures, leurs champs, leurs bureaux pour être transportés, dans des conditions avilissantes, vers des contrées qui leurs sont inconnues.
Aujourdhui encore, à la nostalgie du pays et à leur calvaire, sajoutent à leur quotidien, des maladies qu'ils traînent du fait du dénuement complet dans lequel ils vivent dans la dignité. Cest le lieu de rappeler que, malgré les efforts déployés les premières années de la déportation par les "pays daccueil" et malgré les actions des organisations humanitaires (UNHCR, Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde en particulier) les déportés souffrent toujours.
A partir de 1995, le soutien du HCR leur a été retiré à la suite des pressions exercées par le gouvernement mauritanien d'alors aidé en cela par certaines chancelleries de la place.
Ainsi des familles entières sont disloquées, l'avenir des enfants compromis par l'absence d'une scolarisation véritable. Les enfants meurent à des âges précoces de maladies qui ont pour nom le paludisme, la bilharziose, la tuberculose, la malnutrition.
Dautres enfants, atteints de poliomyélite, deviennent à vie, des handicapés physiques à cause du manque de vaccins. D'autres encore versent simplement dans la délinquance, s'ils ne souffrent pas de maladies consécutives à des travaux sévèrement punis par les conventions internationales sur le droit des enfants et qui leurs sont infligés.
Sagissant des femmes, certaines de leurs grossesses se compliquent du fait du manque de soins appropriés. Les centres de santé ne leur sont pas accessibles à cause, souvent de l'éloignement et du manque de moyens pour payer les actes médicaux ou chirurgicaux pratiqués et nécessaires pour sauver leur vie et celle de leurs enfants.
Des tensions fréquentes, et des heurts nombreux sont signalés entre les déportés et les populations autochtones des "pays d'accueil". Leurs espaces se réduisent de jour en jour et le droit humanitaire international est violé par les autorités locales.
Cette situation dramatique ne saurait ni être tue, ni davantage perdurer. Elle est porteuse de tensions graves et de contradictions préjudiciables à la stabilité de notre pays et à celle de la sous-région.
Cest pourquoi, et conformément à son programme politique pour l'avènement dune société de justice et de démocratie dans notre pays, l'Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD) tient à dire, ici et maintenant, en ce jour historique « ça suffit ». Le calvaire a trop duré. Agissons concrètement pour mettre fin à l'odyssée des déportés.
Lespoir né du changement de régime le 3 août 2005 ne doit pas devenir une illusion. Il appartient au CMJD, à la classe politique, à la société civile, à la presse et à nos partenaires au développement d'entreprendre des actions collectives allant dans le sens de la réconciliation nationale véritable par le retour organisé des déportés et leur remise dans leurs droits civiques et politiques.
Malgré les résolutions pertinentes des Journées nationales de la concertation, en faveur du retour des déportés, le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), pour des raisons inconnues, répugne à prendre les mesures idoines pour engager le processus de retour de ces compatriotes chassés de leur pays contre leur volonté.
Les engagements pris par le Gouvernement devant l'Union Européenne à Bruxelles, notamment lengagement n°11, sont restés sans suite. Pourtant les autorités de transition affirment haut et fort leur détermination à mettre en place un régime démocratique par l'organisation délections libres.
Exceptionnellement lAJD et le Bloc des Partis pour le Changement (BPC) se préoccupent d'avantage du dossier des déportés et du passif humanitaire.
Nous sommes convaincus que la mise en place dun régime démocratique suppose des préalables. Les élections envisagées se doivent dêtre incontestables. Les citoyens en âge de voter doivent pouvoir librement participer à tous les scrutins électoraux (référendum, élections législatives, sénatoriales et présidentielle).
A l'issue de ces élections, les Mauritaniens, et avec eux, les observateurs internationaux, doivent pouvoir affirmer que les élections ont été libres et démocratiques, qu'il a été donné à chaque électeur, la possibilité de sacquitter de son devoir sans aucune contrainte et que le vote na pas été multiple, donc quil nest pas entaché d'irrégularités.
Cela exige obligatoirement le retour des déportés au Sénégal et au Mali durant la période de la transition, et avant le référendum prévu en juin prochain. Cela exige également que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) prennent les dispositions pour identifier ces mauritaniens et les inscrire sur les listes électorales. Autrement, quelle serait la légitimité des élections sans le vote des Mauritaniens déportés ?
Il ne sert à rien de nier une évidence ni de repousser à l'infini un problème éminemment honteux pour la République et que l'on peut résoudre maintenant. Les déportés existent, ils sont Mauritaniens (les tentatives pour leur faire adopter la nationalité des "pays d'accueil" n'y changent rien).
Les déportés ne sont pas des aventuriers contrairement à une certaine opinion, et ils doivent rentrer honorablement chez eux d'abord, avant de parler d'institutions et de régime démocratiques, et avant même d'inviter l'ancien dictateur déchu à un retour fastidieux au pays pour y couler une fin de vie heureuse et mielleuse.
Nous en appelons à la conscience et à la volonté de tous pour que soit mis fin au calvaire de cette composante mauritanienne jusque-là mal-aimée et détestée de leurs autorités.
Nous osons espérer que cet anniversaire soit le dernier d'une série de commémorations de cette journée initiée par lAJD depuis son irruption sur le champ politique.
Contre l'oubli et pour un devoir de mémoire !
Vive l'Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD) !
Vive la République Islamique de Mauritanie unie et réconciliée !
Je vous remercie.
Je vous remercie d'être venus nombreux, en cet après-midi du 25 avril 2006, assister à la cérémonie du souvenir à l'occasion du 17ème anniversaire de la déportation massive de populations négro-mauritaniennes vers le Sénégal et le Mali par le défunt régime de Maouya Ould SidAhmed Ould Taya.
Cet anniversaire que nous célébrons aujourdhui, se déroule dans un contexte particulier marqué principalement par l'éviction depuis le 3 août 2005, du premier responsable des événements inhumains, cruels et dégradants que le pays a connus durant la période d'exception. Ces évènements ont été marqués par la violation massive des droits de l'homme (arrestations arbitraires, traitements cruels, destruction entière de villages, tueries, massacres de civils et militaires noirs, licenciements de fonctionnaires noirs, déportations, procès arbitraires, exécutions sommaires, etc.)
Si l'auteur principal des violations des droits de l'homme n'est plus aux commandes de l'Etat, il demeure que les déportés, eux, se trouvent toujours dans leurs "pays d'accueil" et vivent dans une misère lamentable qui némeut point encore une partie de nos compatriotes.
En effet depuis que dure la déportation, seules quelques voix se sont élevées pour crier à l'injustice et demander la réparation des torts commis à l'endroit de ces compatriotes du seul fait de politiques arbitraires et racistes. Ces paisibles noirs de Mauritanie ont été illégalement pris dans leurs demeures, leurs champs, leurs bureaux pour être transportés, dans des conditions avilissantes, vers des contrées qui leurs sont inconnues.
Aujourdhui encore, à la nostalgie du pays et à leur calvaire, sajoutent à leur quotidien, des maladies qu'ils traînent du fait du dénuement complet dans lequel ils vivent dans la dignité. Cest le lieu de rappeler que, malgré les efforts déployés les premières années de la déportation par les "pays daccueil" et malgré les actions des organisations humanitaires (UNHCR, Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde en particulier) les déportés souffrent toujours.
A partir de 1995, le soutien du HCR leur a été retiré à la suite des pressions exercées par le gouvernement mauritanien d'alors aidé en cela par certaines chancelleries de la place.
Ainsi des familles entières sont disloquées, l'avenir des enfants compromis par l'absence d'une scolarisation véritable. Les enfants meurent à des âges précoces de maladies qui ont pour nom le paludisme, la bilharziose, la tuberculose, la malnutrition.
Dautres enfants, atteints de poliomyélite, deviennent à vie, des handicapés physiques à cause du manque de vaccins. D'autres encore versent simplement dans la délinquance, s'ils ne souffrent pas de maladies consécutives à des travaux sévèrement punis par les conventions internationales sur le droit des enfants et qui leurs sont infligés.
Sagissant des femmes, certaines de leurs grossesses se compliquent du fait du manque de soins appropriés. Les centres de santé ne leur sont pas accessibles à cause, souvent de l'éloignement et du manque de moyens pour payer les actes médicaux ou chirurgicaux pratiqués et nécessaires pour sauver leur vie et celle de leurs enfants.
Des tensions fréquentes, et des heurts nombreux sont signalés entre les déportés et les populations autochtones des "pays d'accueil". Leurs espaces se réduisent de jour en jour et le droit humanitaire international est violé par les autorités locales.
Cette situation dramatique ne saurait ni être tue, ni davantage perdurer. Elle est porteuse de tensions graves et de contradictions préjudiciables à la stabilité de notre pays et à celle de la sous-région.
Cest pourquoi, et conformément à son programme politique pour l'avènement dune société de justice et de démocratie dans notre pays, l'Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD) tient à dire, ici et maintenant, en ce jour historique « ça suffit ». Le calvaire a trop duré. Agissons concrètement pour mettre fin à l'odyssée des déportés.
Lespoir né du changement de régime le 3 août 2005 ne doit pas devenir une illusion. Il appartient au CMJD, à la classe politique, à la société civile, à la presse et à nos partenaires au développement d'entreprendre des actions collectives allant dans le sens de la réconciliation nationale véritable par le retour organisé des déportés et leur remise dans leurs droits civiques et politiques.
Malgré les résolutions pertinentes des Journées nationales de la concertation, en faveur du retour des déportés, le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), pour des raisons inconnues, répugne à prendre les mesures idoines pour engager le processus de retour de ces compatriotes chassés de leur pays contre leur volonté.
Les engagements pris par le Gouvernement devant l'Union Européenne à Bruxelles, notamment lengagement n°11, sont restés sans suite. Pourtant les autorités de transition affirment haut et fort leur détermination à mettre en place un régime démocratique par l'organisation délections libres.
Exceptionnellement lAJD et le Bloc des Partis pour le Changement (BPC) se préoccupent d'avantage du dossier des déportés et du passif humanitaire.
Nous sommes convaincus que la mise en place dun régime démocratique suppose des préalables. Les élections envisagées se doivent dêtre incontestables. Les citoyens en âge de voter doivent pouvoir librement participer à tous les scrutins électoraux (référendum, élections législatives, sénatoriales et présidentielle).
A l'issue de ces élections, les Mauritaniens, et avec eux, les observateurs internationaux, doivent pouvoir affirmer que les élections ont été libres et démocratiques, qu'il a été donné à chaque électeur, la possibilité de sacquitter de son devoir sans aucune contrainte et que le vote na pas été multiple, donc quil nest pas entaché d'irrégularités.
Cela exige obligatoirement le retour des déportés au Sénégal et au Mali durant la période de la transition, et avant le référendum prévu en juin prochain. Cela exige également que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) prennent les dispositions pour identifier ces mauritaniens et les inscrire sur les listes électorales. Autrement, quelle serait la légitimité des élections sans le vote des Mauritaniens déportés ?
Il ne sert à rien de nier une évidence ni de repousser à l'infini un problème éminemment honteux pour la République et que l'on peut résoudre maintenant. Les déportés existent, ils sont Mauritaniens (les tentatives pour leur faire adopter la nationalité des "pays d'accueil" n'y changent rien).
Les déportés ne sont pas des aventuriers contrairement à une certaine opinion, et ils doivent rentrer honorablement chez eux d'abord, avant de parler d'institutions et de régime démocratiques, et avant même d'inviter l'ancien dictateur déchu à un retour fastidieux au pays pour y couler une fin de vie heureuse et mielleuse.
Nous en appelons à la conscience et à la volonté de tous pour que soit mis fin au calvaire de cette composante mauritanienne jusque-là mal-aimée et détestée de leurs autorités.
Nous osons espérer que cet anniversaire soit le dernier d'une série de commémorations de cette journée initiée par lAJD depuis son irruption sur le champ politique.
Contre l'oubli et pour un devoir de mémoire !
Vive l'Alliance pour la Justice et la Démocratie (AJD) !
Vive la République Islamique de Mauritanie unie et réconciliée !
Je vous remercie.