ADDIS ABEBA - Un comité de juristes africains désignés par l'Union africaine (UA) pour examiner les options disponibles afin de juger l'ex-dictateur tchadien, Hissène Habré, a ouvert lundi à huis clos ses travaux à Addis Abeba, a-t-on appris auprès de l'UA.
"Le comité (de juristes) a commencé à se réunir ce matin, ils ont trois jours (jusqu'à mercredi) pour délibérer et remplir leur mission", a déclaré à l'AFP le vice-président de la Commission de l'UA, Patrick Mazimhaka.
Interrogé sur les raisons du huis clos, il a répondu : les juristes "doivent être protégés des pressions quelles qu'elles soient".
L'identité et le nombre de juristes composant cette commission n'ont pas été communiqués notamment pour "éviter des pressions sur les membres du comité", selon M. Mazimhaka.
La création de ce comité avait été décidée en janvier, lors d'un sommet des dirigeants de l'UA au Soudan.
Ce comité a pour mandat de faire des "recommandations concrètes" pour trouver une solution au cas d'Hissène Habré réclamé par la justice belge. Ses propositions seront soumises au prochain sommet de l'UA à Banjul début juillet.
M. Habré est l'objet d'une plainte déposée par trois Belges d'origine tchadienne pour les atrocités commises lorsqu'il était au pouvoir, de 1982 à 1990, dont des "arrestations collectives et arbitraires, des meurtres en masse et des actes systématiques de torture contre certaines victimes du pays".
La justice du Sénégal, où l'ex-dictateur s'est réfugié après avoir été chassé du pouvoir en 1990, s'est déclarée incompétente le 25 novembre 2005 pour statuer sur la demande belge. Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait donc saisi l'UA afin qu'elle tranche sur ce dossier.
L'UA avait répondu en créant cette commission, chargée d'examiner toutes "les options disponibles pour son jugement" en privilégiant "un mécanisme africain" et l'"adhésion au principe du rejet total de l'impunité".
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a estimé lundi dans un communiqué que "les experts de l'Union africaine doivent veiller à ce que le Sénégal respecte ses engagements internationaux l'obligeant à extrader ou à poursuivre Hissène Habré".
"L'extradition de Habré vers la Belgique ou sa traduction en justice au Sénégal constituent les seules voies envisageables afin qu'une réelle justice soit rendue aux victimes", a affirmé HRW.
"L'extradition de Habré vers la Belgique demeure l'option la plus réaliste, car garantissant un procès rapide, juste et équitable. Toutefois, si le Sénégal persistait dans son refus d'extrader Habré, l'Union africaine se verrait contrainte d'envisager le jugement de l'ancien dictateur au Sénégal ou dans un autre pays", a ajouté l'organisation.
L'association des victimes de l'ex-président, Association des victimes de crimes et répressions politiques au Tchad (AVCRP), a aussi demandé lundi que le Sénégal juge ou extrade l'ancien dictateur et a déploré l'absence de dialogue avec le comité de juristes de l'UA.
"Le comité (de juristes) a commencé à se réunir ce matin, ils ont trois jours (jusqu'à mercredi) pour délibérer et remplir leur mission", a déclaré à l'AFP le vice-président de la Commission de l'UA, Patrick Mazimhaka.
Interrogé sur les raisons du huis clos, il a répondu : les juristes "doivent être protégés des pressions quelles qu'elles soient".
L'identité et le nombre de juristes composant cette commission n'ont pas été communiqués notamment pour "éviter des pressions sur les membres du comité", selon M. Mazimhaka.
La création de ce comité avait été décidée en janvier, lors d'un sommet des dirigeants de l'UA au Soudan.
Ce comité a pour mandat de faire des "recommandations concrètes" pour trouver une solution au cas d'Hissène Habré réclamé par la justice belge. Ses propositions seront soumises au prochain sommet de l'UA à Banjul début juillet.
M. Habré est l'objet d'une plainte déposée par trois Belges d'origine tchadienne pour les atrocités commises lorsqu'il était au pouvoir, de 1982 à 1990, dont des "arrestations collectives et arbitraires, des meurtres en masse et des actes systématiques de torture contre certaines victimes du pays".
La justice du Sénégal, où l'ex-dictateur s'est réfugié après avoir été chassé du pouvoir en 1990, s'est déclarée incompétente le 25 novembre 2005 pour statuer sur la demande belge. Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait donc saisi l'UA afin qu'elle tranche sur ce dossier.
L'UA avait répondu en créant cette commission, chargée d'examiner toutes "les options disponibles pour son jugement" en privilégiant "un mécanisme africain" et l'"adhésion au principe du rejet total de l'impunité".
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a estimé lundi dans un communiqué que "les experts de l'Union africaine doivent veiller à ce que le Sénégal respecte ses engagements internationaux l'obligeant à extrader ou à poursuivre Hissène Habré".
"L'extradition de Habré vers la Belgique ou sa traduction en justice au Sénégal constituent les seules voies envisageables afin qu'une réelle justice soit rendue aux victimes", a affirmé HRW.
"L'extradition de Habré vers la Belgique demeure l'option la plus réaliste, car garantissant un procès rapide, juste et équitable. Toutefois, si le Sénégal persistait dans son refus d'extrader Habré, l'Union africaine se verrait contrainte d'envisager le jugement de l'ancien dictateur au Sénégal ou dans un autre pays", a ajouté l'organisation.
L'association des victimes de l'ex-président, Association des victimes de crimes et répressions politiques au Tchad (AVCRP), a aussi demandé lundi que le Sénégal juge ou extrade l'ancien dictateur et a déploré l'absence de dialogue avec le comité de juristes de l'UA.