Ma terre – Ma vie
L’accaparement des terres de culture de la vallée du fleuve Sénégal continue d’empoisonner la vie de paisibles citoyens de cette zone, longtemps terre de paix et d’accueil.
Les terres de culture de décrue du bassin du fleuve (walo), ont longtemps (plus d’un millénaire) fait l’objet d’un système traditionnel de gestion, au Waalo, au Fuuta Tooro et au Gidimaxa / Gajaaga. Du régime politique des DeniyankooBe, à celui du colonialisme, en passant par celui de l’Almamiat du Fuuta Tooro, aucune autorité n’a remis fondamentalement en question le système. Même avec l’avènement de l’Etat mauritanien indépendant en 1960, la réglementation en vigueur s’est efforcée de préserver la propriété privée.
Si l’ordonnance n°83-127 du 5 janvier 1983, portant réorganisation foncière et domaniale abolit la propriété traditionnelle, elle n’en reconnait pas moins le bien fondé de celle – ci, dans des conditions bien définies. Ces terres constituent la seule source de revenus des populations. Il est vrai qu’avec la régularisation des crues annuelles du fleuve, certaines de ces terres ne sont pas régulièrement exploitées. Or, cette situation n’efface pas la tenure antérieure.
Depuis quelques années, ces terres font l’objet d’une convoitise immodérée. C’est dans ce cadre que les terres fertiles de la cuvette de Karawlatt – Woullou Ndiaye, dans l’arrondissement de Dar el Barka, fait l’objet d’une attribution en faveur de promoteurs, sans souci des intérêts des paysans des communautés villageoises de la zone, qui vivent de l’exploitation de ces terres (agriculture et élevage).
Malgré des engagements répétés des autorités, au plus haut niveau, de mettre fin à cette opération d’accaparement, les populations remarquent, impuissantes, que le projet de leur expropriation demeure vivace : des engins sont stationnés sur place sont entrain de procéder aux travaux.
Cette situation est grosse d’une tension, dont personne ne peut mesurer l’ampleur, ni les conséquences fâcheuses. Les paysans des communautés villageoises concernées, sont déterminés à défendre, au prix du sacrifice ultime, leur seule source de revenus, en dépit des nombreuses exactions qu’ils ont déjà affrontées. Or, les représentants des autorités nationales, sans soucis de la nécessaire cohésion nationale, continuent de les menacer et de les rudoyer (Madame la Ministre de l’agriculture).
Compte tenu de cette situation et de l’importance de la question foncière pour la paix civile, les organisations membres du FONADH :
expriment leur solidarité agissante aux populations des communautés villageoises de Dar el Barka, victimes cette opération ;
réitèrent leur demande aux autorités, d’un moratoire pour l’attribution de terrains de culture, pendant une période de cinq ans (05 ans), en attendant que soient définies de façon plus précise de nouvelles conditions d’acquisition ;
attirent l’attention des autorités mauritaniennes sur la nécessité d’entreprendre une large concertation sur tous les aspects de la réforme foncière, en vue de son amélioration ;
dénoncent toute attitude bureaucratique, qui consisterait à entreprendre des réformes sans requérir l’avis des principales parties prenantes, notamment les agriculteurs et éleveurs des zones rurales et pastorales concernées.
Nouakchott, le 26 octobre 2016
Les organisations membres du FONADH signataires
• Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH)
• Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés (CRADPOCIT)
• Collectif des Veuves
• Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des droits de l’homme (CSVVDH)
• Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES)
• Ligue Africaine de Droits de l’Homme / Section Mauritanie
• Regroupement des Victimes des Evénements 89 -91 (REVE)
• SOS-Esclaves
• Association Des Femmes Chefs de Familles (AFCF)
• Association Mauritanienne pour la Promotion de la Culture et de la Langue Sooninke (AMPCLS)
• Association pour la Renaissance du Pulaar en R.I.M (ARPRIM)
• Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM)
• Association d’Appui au Développement à la Base des Communautés (SALNDOU)
• Association pour le Développement Intègre de l’Enfant (APDE)
• Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne (ARDEC)
• Collectif des Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements 1989
• Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme(LMDH)
• Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)
Source: fonadh
L’accaparement des terres de culture de la vallée du fleuve Sénégal continue d’empoisonner la vie de paisibles citoyens de cette zone, longtemps terre de paix et d’accueil.
Les terres de culture de décrue du bassin du fleuve (walo), ont longtemps (plus d’un millénaire) fait l’objet d’un système traditionnel de gestion, au Waalo, au Fuuta Tooro et au Gidimaxa / Gajaaga. Du régime politique des DeniyankooBe, à celui du colonialisme, en passant par celui de l’Almamiat du Fuuta Tooro, aucune autorité n’a remis fondamentalement en question le système. Même avec l’avènement de l’Etat mauritanien indépendant en 1960, la réglementation en vigueur s’est efforcée de préserver la propriété privée.
Si l’ordonnance n°83-127 du 5 janvier 1983, portant réorganisation foncière et domaniale abolit la propriété traditionnelle, elle n’en reconnait pas moins le bien fondé de celle – ci, dans des conditions bien définies. Ces terres constituent la seule source de revenus des populations. Il est vrai qu’avec la régularisation des crues annuelles du fleuve, certaines de ces terres ne sont pas régulièrement exploitées. Or, cette situation n’efface pas la tenure antérieure.
Depuis quelques années, ces terres font l’objet d’une convoitise immodérée. C’est dans ce cadre que les terres fertiles de la cuvette de Karawlatt – Woullou Ndiaye, dans l’arrondissement de Dar el Barka, fait l’objet d’une attribution en faveur de promoteurs, sans souci des intérêts des paysans des communautés villageoises de la zone, qui vivent de l’exploitation de ces terres (agriculture et élevage).
Malgré des engagements répétés des autorités, au plus haut niveau, de mettre fin à cette opération d’accaparement, les populations remarquent, impuissantes, que le projet de leur expropriation demeure vivace : des engins sont stationnés sur place sont entrain de procéder aux travaux.
Cette situation est grosse d’une tension, dont personne ne peut mesurer l’ampleur, ni les conséquences fâcheuses. Les paysans des communautés villageoises concernées, sont déterminés à défendre, au prix du sacrifice ultime, leur seule source de revenus, en dépit des nombreuses exactions qu’ils ont déjà affrontées. Or, les représentants des autorités nationales, sans soucis de la nécessaire cohésion nationale, continuent de les menacer et de les rudoyer (Madame la Ministre de l’agriculture).
Compte tenu de cette situation et de l’importance de la question foncière pour la paix civile, les organisations membres du FONADH :
expriment leur solidarité agissante aux populations des communautés villageoises de Dar el Barka, victimes cette opération ;
réitèrent leur demande aux autorités, d’un moratoire pour l’attribution de terrains de culture, pendant une période de cinq ans (05 ans), en attendant que soient définies de façon plus précise de nouvelles conditions d’acquisition ;
attirent l’attention des autorités mauritaniennes sur la nécessité d’entreprendre une large concertation sur tous les aspects de la réforme foncière, en vue de son amélioration ;
dénoncent toute attitude bureaucratique, qui consisterait à entreprendre des réformes sans requérir l’avis des principales parties prenantes, notamment les agriculteurs et éleveurs des zones rurales et pastorales concernées.
Nouakchott, le 26 octobre 2016
Les organisations membres du FONADH signataires
• Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH)
• Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés (CRADPOCIT)
• Collectif des Veuves
• Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des droits de l’homme (CSVVDH)
• Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES)
• Ligue Africaine de Droits de l’Homme / Section Mauritanie
• Regroupement des Victimes des Evénements 89 -91 (REVE)
• SOS-Esclaves
• Association Des Femmes Chefs de Familles (AFCF)
• Association Mauritanienne pour la Promotion de la Culture et de la Langue Sooninke (AMPCLS)
• Association pour la Renaissance du Pulaar en R.I.M (ARPRIM)
• Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM)
• Association d’Appui au Développement à la Base des Communautés (SALNDOU)
• Association pour le Développement Intègre de l’Enfant (APDE)
• Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne (ARDEC)
• Collectif des Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements 1989
• Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme(LMDH)
• Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)
Source: fonadh