Au lendemain du coup d’état pacifique du 3 août 2005, le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) et son gouvernement exposaient un programme ambitieux et relativement inédit, au terme de quoi la transition se déroulerait dans la transparence et la neutralité. Ainsi, sera-t-il explicitement interdit, aux membres des deux instances provisoires et à tout autre agent de l’Etant, de se présenter aux futurs scrutins et d’exprimer une préférence partisane. Les lendemains chantaient, au grand soulagement des mauritaniens et d’une communauté internationale, passablement coupable d’avoir toléré, parfois soutenu, une dictature sanglante et chargée de crimes de sang, toujours impunis.
Hélas, la promesse semble se rétrécir, derrière une façade de confirmation, de moins en moins crédible. Des actes inverses s’accumulent, dans le clair-obscur des coulisses.
Depuis quelques mois et avant même l’adoption du projet de révision Constitutionnelle du 25 juin, des émissaires - discrets mais véloces – sillonnent les capitales africaines et arabes, afin de promouvoir l’inclination du pouvoir en faveur d’un candidat déjà déclaré à la prochaine élection du Président de la République.
Certains de ces envoyés de l’ombre sortent des bureaux du Palais où ils officient, régulièrement. Ils agissent dans un anonymat entretenu et sollicitent la discrétion de leurs auditeurs, naïveté qui, d’évidence, ignore l’incompatibilité du déploiement à grande échelle avec la prétention du camouflage.
Les messagers voyagent sur les frais du contribuable et se servent de leurs fonctions pour faire prévaloir, auprès des interlocuteurs étrangers, que les autorités de Nouakchott inclinent en faveur de tel présidentiable, un homme au demeurant digne d’estime mais point au dessus des règles d’impartialité.
Nous sommes conscients qu’une majorité du Conseil Militaire et de son Gouvernement ne partage ni la méthode ni le choix, d’où, au sein de l’équipe dirigeante, une rupture du consensus, par la dissimulation. Le cas présent les interpelle, en urgence.
S’ils n’y réagissaient fermement, ils passeraient pour complices d’une manœuvre trop flagrante pour concourir au secret. Comme de bien entendu, en fonction de la suite des évènements, nous nous réservons la faculté de publier, au moment opportun, les tenants et avatars de la tricherie.
Certes, les bénéficiaires de l’impunité s’efforcent de négocier protection ou tempérance ; le souci se conçoit aisément et ne déborde pas les limites du réalisable, d’autant que notre nos praticiens de la politique excellent dans le compromis par l’amnésie. Néanmoins, consacrer de tels vœux, jusqu’à y sacrifier les aspirations d’un peuple et la stabilité des institutions, relève d’un erreur inouïe. A l’échelle de masse, les erreurs se paient au prix fort.
De surcroît, les mauritaniens ayant été scrupuleusement volés de tout, depuis 20 ans – droit à la dignité, réparation des crimes, argent public, poisson, pétrole, possibilité même du rêve - ils n’admettraient pas de se voire déposséder de l’ultime espérance. En matière d’intérêt général, il y a, une ligne rouge à ne jamais excéder.
Cette apostrophe en appelle surtout au Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie, lequel, dans son entretien avec Jeune Afrique en date du 23 juillet 2006, se livrait à l’échange suivant :
« Soutiendrez-vous un candidat à l’élection présidentielle ?
Je l’ai dit et je le répète : nous ne soutiendrons personne.
Et si tel ou tel candidat se réclame de vous ?
Alors je ferai un communiqué pour préciser que nul n’est autorisé à se prévaloir de mon soutien. »
Monsieur le Président, remettez de l’ordre dans votre équipe ; si, après tout, elle vous suit...
Hélas, la promesse semble se rétrécir, derrière une façade de confirmation, de moins en moins crédible. Des actes inverses s’accumulent, dans le clair-obscur des coulisses.
Depuis quelques mois et avant même l’adoption du projet de révision Constitutionnelle du 25 juin, des émissaires - discrets mais véloces – sillonnent les capitales africaines et arabes, afin de promouvoir l’inclination du pouvoir en faveur d’un candidat déjà déclaré à la prochaine élection du Président de la République.
Certains de ces envoyés de l’ombre sortent des bureaux du Palais où ils officient, régulièrement. Ils agissent dans un anonymat entretenu et sollicitent la discrétion de leurs auditeurs, naïveté qui, d’évidence, ignore l’incompatibilité du déploiement à grande échelle avec la prétention du camouflage.
Les messagers voyagent sur les frais du contribuable et se servent de leurs fonctions pour faire prévaloir, auprès des interlocuteurs étrangers, que les autorités de Nouakchott inclinent en faveur de tel présidentiable, un homme au demeurant digne d’estime mais point au dessus des règles d’impartialité.
Nous sommes conscients qu’une majorité du Conseil Militaire et de son Gouvernement ne partage ni la méthode ni le choix, d’où, au sein de l’équipe dirigeante, une rupture du consensus, par la dissimulation. Le cas présent les interpelle, en urgence.
S’ils n’y réagissaient fermement, ils passeraient pour complices d’une manœuvre trop flagrante pour concourir au secret. Comme de bien entendu, en fonction de la suite des évènements, nous nous réservons la faculté de publier, au moment opportun, les tenants et avatars de la tricherie.
Certes, les bénéficiaires de l’impunité s’efforcent de négocier protection ou tempérance ; le souci se conçoit aisément et ne déborde pas les limites du réalisable, d’autant que notre nos praticiens de la politique excellent dans le compromis par l’amnésie. Néanmoins, consacrer de tels vœux, jusqu’à y sacrifier les aspirations d’un peuple et la stabilité des institutions, relève d’un erreur inouïe. A l’échelle de masse, les erreurs se paient au prix fort.
De surcroît, les mauritaniens ayant été scrupuleusement volés de tout, depuis 20 ans – droit à la dignité, réparation des crimes, argent public, poisson, pétrole, possibilité même du rêve - ils n’admettraient pas de se voire déposséder de l’ultime espérance. En matière d’intérêt général, il y a, une ligne rouge à ne jamais excéder.
Cette apostrophe en appelle surtout au Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie, lequel, dans son entretien avec Jeune Afrique en date du 23 juillet 2006, se livrait à l’échange suivant :
« Soutiendrez-vous un candidat à l’élection présidentielle ?
Je l’ai dit et je le répète : nous ne soutiendrons personne.
Et si tel ou tel candidat se réclame de vous ?
Alors je ferai un communiqué pour préciser que nul n’est autorisé à se prévaloir de mon soutien. »
Monsieur le Président, remettez de l’ordre dans votre équipe ; si, après tout, elle vous suit...