« Mon soutien ira au programme le plus engagé
sur la voie de l’unité nationale et de la réparation »
Au lendemain de l’officialisation des résultats du premier tour, le candidat Ibrahima Moctar Sarr a tenu une conférence de presse à son siège de Sebkha, envahi par des dizaines de militants, la presse locale et étrangère, des observateurs de l’union européenne. Preuve, s’il en fallait, que Sarr aura un rôle déterminant à jouer, par les consignes de vote, lors du second tour de la présidentielle.
L’unité nationale à tout prix- «Nous sortons d’une campagne enthousiaste, avec des élections primaires satisfaisantes dans leur transparence». Le début du discours, sur un ton apaisé laisse entrevoir la satisfaction de M. Sarr. Les résultats lui sont favorables dans la mesure où ils montrent l’existence claire d’une puissance politique avec laquelle il faudra compter lors du second tour, et même à moyen terme dans la recomposition du paysage politique.
En ce sens, il pose qu’il n’a aucune préférence particulière pour aucun des deux candidats. Mais que son soutien se fera sur la base du programme électoral défendu par Daddah et Sodioca et dont la base devra nécessairement comprendre la question de l’unité nationale et de la réparation aux victimes de 1989.
«Pour notre part, le credo est aujourd’hui identique à celui d’hier: l’unité nationale! Une fois cela effectuée, le règlement des questions plus épineuses telle que le passif humanitaire, suivra plus aisément. C’est pour cela que je lance un appel à toute la classe politique du pays pour une véritable osmose, dans une perspective de gouvernement d’union nationale» reprend longuement Ibrahim Sarr. Cela ne pourra pas se faire sans au préalable panser les plaies infligées sous le Déchu, à savoir le retour massif des déportés, les rapatriés à prendre en charge, les veuves, les orphelins, les problèmes d’état-civil…
«Poser crûment les problèmes»- tout cela peut se faire sans un esprit de revanche, et en étudiant parallèlement la question de la cohabitation entre les communautés de ce pays, séparés par un fossé d’incompréhension creusé par plus de 20 ans de racisme d’Etat.
Dès lors, un autre gouffre existe, alimenté par le premier : l’incompréhension entre les différentes communautés, notamment entre les négros mauritaniens et les maures, culturellement d’abord, et ensuite en terme de l’identité du pays lui-même. Musulman certes, mais composite culturellement, et ceci devra être mis en avant.
Quant à ceux qui l’accusent d’avoir fait campagne sur une base identitaire, il réplique ainsi : «Le bon score qui nous a été attribué est certes identitaire dans une large mesure, mais je rappelle que la plupart des votes sont identitaires dans ce pays : on vote pour un candidat de sa tribu, de sa région ; rien de nouveau sous le soleil donc. Pourquoi cela choque quand il s’agit d’un négro mauritanien? Par ailleurs, à Kiffa et Aïoun, et dans d’autres villes intérieures, j’ai reçu des soutiens maures, importants même si ils restent minoritaires.
Ensuite, si il y a eu une si forte mobilisation de la communauté noire, c’est que celle-ci sort d’une dictature raciste qui l’a frustré durant deux décennies, et elle ne pouvait pas se permettre de rater cette occasion de manifester son existence, sur dans la perspective d’une redéfinition de l’identité du pays».
Les choses sont claires: on ne retourne plus en arrière, et les deux candidats du second tour devront prendre ces doléances en compte.
Compte-rendu de Mamoudou Lamine Kane
source : Tahalil Hebdo (Mauritanie)
sur la voie de l’unité nationale et de la réparation »
Au lendemain de l’officialisation des résultats du premier tour, le candidat Ibrahima Moctar Sarr a tenu une conférence de presse à son siège de Sebkha, envahi par des dizaines de militants, la presse locale et étrangère, des observateurs de l’union européenne. Preuve, s’il en fallait, que Sarr aura un rôle déterminant à jouer, par les consignes de vote, lors du second tour de la présidentielle.
L’unité nationale à tout prix- «Nous sortons d’une campagne enthousiaste, avec des élections primaires satisfaisantes dans leur transparence». Le début du discours, sur un ton apaisé laisse entrevoir la satisfaction de M. Sarr. Les résultats lui sont favorables dans la mesure où ils montrent l’existence claire d’une puissance politique avec laquelle il faudra compter lors du second tour, et même à moyen terme dans la recomposition du paysage politique.
En ce sens, il pose qu’il n’a aucune préférence particulière pour aucun des deux candidats. Mais que son soutien se fera sur la base du programme électoral défendu par Daddah et Sodioca et dont la base devra nécessairement comprendre la question de l’unité nationale et de la réparation aux victimes de 1989.
«Pour notre part, le credo est aujourd’hui identique à celui d’hier: l’unité nationale! Une fois cela effectuée, le règlement des questions plus épineuses telle que le passif humanitaire, suivra plus aisément. C’est pour cela que je lance un appel à toute la classe politique du pays pour une véritable osmose, dans une perspective de gouvernement d’union nationale» reprend longuement Ibrahim Sarr. Cela ne pourra pas se faire sans au préalable panser les plaies infligées sous le Déchu, à savoir le retour massif des déportés, les rapatriés à prendre en charge, les veuves, les orphelins, les problèmes d’état-civil…
«Poser crûment les problèmes»- tout cela peut se faire sans un esprit de revanche, et en étudiant parallèlement la question de la cohabitation entre les communautés de ce pays, séparés par un fossé d’incompréhension creusé par plus de 20 ans de racisme d’Etat.
Dès lors, un autre gouffre existe, alimenté par le premier : l’incompréhension entre les différentes communautés, notamment entre les négros mauritaniens et les maures, culturellement d’abord, et ensuite en terme de l’identité du pays lui-même. Musulman certes, mais composite culturellement, et ceci devra être mis en avant.
Quant à ceux qui l’accusent d’avoir fait campagne sur une base identitaire, il réplique ainsi : «Le bon score qui nous a été attribué est certes identitaire dans une large mesure, mais je rappelle que la plupart des votes sont identitaires dans ce pays : on vote pour un candidat de sa tribu, de sa région ; rien de nouveau sous le soleil donc. Pourquoi cela choque quand il s’agit d’un négro mauritanien? Par ailleurs, à Kiffa et Aïoun, et dans d’autres villes intérieures, j’ai reçu des soutiens maures, importants même si ils restent minoritaires.
Ensuite, si il y a eu une si forte mobilisation de la communauté noire, c’est que celle-ci sort d’une dictature raciste qui l’a frustré durant deux décennies, et elle ne pouvait pas se permettre de rater cette occasion de manifester son existence, sur dans la perspective d’une redéfinition de l’identité du pays».
Les choses sont claires: on ne retourne plus en arrière, et les deux candidats du second tour devront prendre ces doléances en compte.
Compte-rendu de Mamoudou Lamine Kane
source : Tahalil Hebdo (Mauritanie)