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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Compte rendu de la conference publique de Cincinnati - FLAM/ RENOVATION


 Compte rendu de la conference publique de Cincinnati - FLAM/ RENOVATION
Dimanche 03 décembre 2006, Boubacar DIAGANA secrétaire national à la communication des FLAM/Rénovation a animé une conférence publique à Cincinnati, dans l’Etat de l’OHIO, au restaurant TERANGA, de 19heures à 22heures, trois heures au cours desquelles il a tenu en haleine son public par un expose brillamment improvisé.

Voici la transcription de l’enregistrement de cette conférence.


Je vous remercie mesdames et messieurs de prendre un peu de votre temps dans ce pays ou le temps est si précieux, time is money dit-on, et ou chaque minute travaille est de l’argent gagne, one minute, one dollar a-t-on n’est-ce pas coutume de dire.

Je voudrais avec la permission des organisateurs, vous demander d’observer avec moi une minute de lecture silencieuse de la Fatiha à la mémoire de deux hommes qui m’étaient chers et qui nous ont récemment quittes. Il s’agit de Cheikh Ibrahima Abdallah SALL qui m’a initié à la Tarîqa Tijaniya et de Seydou KANE, celui par qui je suis arrivé voilà un peu plus de vingt ans en politique.

Allahoumma aqfir lahouma, wa arham houma wa li jami-il mouslimiina wal mouslimaati, al ahyaa’ou min houm wal amwaat, bi rahmatika ya arhamu raahimiina. Amine.

Je voudrais également demander la liberté d’aborder cette discussion autour de trois points touchant les FLAM/Rénovation, leur implication dans le processus en cours en Mauritanie, la transition qui tire vers sa fin, avant de m’interroger avec vous sur les enjeux de demain. Je vous remercie de m’accorder cette liberté.

Il y a un peu moins d’un an, vous le savez certainement, les FLAM tenaient leur sixième congrès dans votre ville. A l’occasion de ce congres sont apparues de grandes divergences d’appréciation de la situation et donc de stratégies a adopter a la suite du coup d’Etat du 03 août 2005 intervenu en Mauritanie. Je ne reviens pas sur la nature et les raisons de ces divergences, mais soulignerai tout simplement qu’elles ont conduit certains militants, mes amis et moi, a opérer une rupture d’avec une ligne impose par le congres que nous ne trouvions ni la plus intelligente ni la plus appropriée a la situation. Nous avons donc décide de quitter l’organisation mère et de créer les FLAM/Rénovation le 15 février 2006 à Paris.

En créant cette organisation nous entendions concrétiser notre volonté de rupture qui se traduira des les mois d’avril - mai par une mission en Mauritanie, symbole de notre implication. Nous avions assigne a cette mission quatre objectifs :



- prendre contact avec les populations au nom desquelles on a prétendu combattre dans le cadre des FLAM pendant vingt ans sans en avoir le mandat et voir quelles sont leurs attentes réelles ?
- rencontrer la presse nationale et internationale accréditée en Mauritanie pour modifier la représentation diabolique qu’elle se fait de nous, liée à notre appartenance passée,
- Prendre contact avec les acteurs et partis politiques de l’intérieur,
- Voir in situ les conditions de notre future implantation.
Sur les trois premiers points, les objectifs atteints par la mission dépassaient largement ce que l’on en attendait.


Les populations nous ont accorde un accueil des plus chaleureux; la presse a couvert notre séjour et relaye notre conférence de presse comme jamais une conférence de presse d’un parti ne l’a été en Mauritanie. A l’exception de l’ex-PRDS et de quelques petits partis politiques, ce qui tient lieu de classe politique nous a, dans son intégralité, rendu visite ou reçu dans ses locaux, avec à la clé des séances de travail avec plusieurs d’entre eux : UFP, HATEM, UNDD, PLEJ, AJD, …

Nous avons aussi été reçus par les autorités de la transition : le président du CMJD le 05 mai 2006 a qui nous avons remis un mémorandum dans lequel nous exposons ce que nous pensons être les conditions d’une réconciliation nationale, dont a besoin notre pays au sortir de ces années sombres ; ainsi que par le premier ministre le 12 mai 2006 a qui nous avons dit notre préoccupation de voir la justice et l’égalité prendre le dessus sur l’injustice et l’arbitraire qui ont jusque la caractérise la gestion de notre pays.


En ce qui concerne le quatrième point, c’est-à-dire les conditions de notre implantation, nous avons ressenti une réelle attente des populations a laquelle il fallait répondre par une présence effective et immédiate. C’est ainsi que dès l'été, plusieurs de nos camarades étaient en place et ont entrepris un travail considérable d’implantation et d’approche des parties politiques qui a abouti a l’admission des FLAM/Rénovation au sein de la Coalition des Forces de Changement Démocratique. Les activités de celle-ci s’inscriront dans le deuxième ou troisième point de mon expose.
La transition ou plus précisément le programme de transition mis en place par le CMJD et conduit par le gouvernement s’articule autour de trios points qui ont fait l’objet de trois conseils interministériels et dont les résolutions avaient été discutées lors des journées de concertations des 25 au 29 octobre 2005; journées auxquelles ont pris part partis politiques et acteurs de la société civile.


Pour la préparation des trois documents qui vont servir de socles au programme de transition, les autorités ont recueilli les avis d’un certain nombre d’experts nationaux, des dizaines, arabes et negro-africains, divers par leurs domaines de spécialisation. Leurs avis, ainsi que leurs noms sont consignes dans les dits documents dont les versions finales sont disponibles et donc consultables sur le net. C’est dire si la volonté de transparence y était.


Il est écrit dans le résumé d’un des textes, la réforme de la justice, la transition démocratique ou la bonne gouvernance je ne sais plus trop, que les autorités de la transition, les partis politiques et les acteurs de la société civile sont tombes d’accord pour que la période de transition soit prioritairement consacrée a la création d’un environnement institutionnel favorable a l’avènement de la démocratie et que les questions fondamentales du pays soient soumises a un gouvernement démocratiquement élu a l’issue de la transition.


Si l’on savait ce point de détail, cela nous aurait éviter, comme a d’autres, de dire et de continuer a dire que la transition n’a pas voulu s’attaquer aux problèmes essentiels : était ainsi convenu et accepte. Tout juste peut - on regretter que ceci le fut. Et c’est la principale critique que nous avons faite aux partis politiques quand nous les avons rencontres en Mauritanie. Nous avons compris qu’ils étaient habites par le souci de ne pas trop bousculer les militaires pour ne pas les faire renoncer a l’option de quitter le pouvoir au terme des deux années annoncées.

Le troisième point de mon expose porte sur les élections. Je passerai vite sur ce point. Le calenderer electoral en prevoyait quatre:

- le referendum sur la reforme constitutionnelle de juin 2006 pour lequel les FLAM/Rénovation avaient appelle a voter oui, en émettant toutefois des réserves sur les insuffisances du textes constitutionnel et en ayant demande aux partis qui l’ont vote de s’engager a l’améliorer une fois qu’ils seront aux affaires. Le referendum a été approuve a une très large majorité. Notre choix n’a pas toujours été compris, mais il n’était pas infondé.
- Les élections générales, législatives et municipales de novembre/décembre 2006. Quels qu’en soient les résultats, les observateurs s’accordent à dire qu’elles ont été, du moins pour le premier tour libres et transparentes. Pour le second tour aussi on peut espérer la même chose, car avec le décalage horaire, les bureaux de votes en Mauritanie ont certainement ferme depuis plusieurs heures. Les résultats des élections sont pour l’instant provisoires, mais je pense pouvoir en tirer deux enseignements. La première c’est que l’ex-PRDS a réalise des scores qui montrent que ce parti n’est pas encore mort, me faisant regretter du coup que le CMJD n’ait pas saisi les moyens colossaux qu’on lui prête : on parle de plus d’un milliard d’UM. Le deuxième enseignement c’est la faiblesse du nombre des inscrits sur les listes électorales dans certains endroits du pays. Ce faible niveau d’inscription lie tout a la fois aux difficultés faites a certains de nos compatriotes par l’administration au cours des opérations d’inscription, mais aussi a la négligence personnelle de certains autres qui ne perçoivent pas la nécessite par exemple d’effectuer le déplacement de Nouakchott a leur localité d’origine pour aller s’inscrire et plus tard devoir y retourner pour voter. Cette négligence a eu des conséquences lourdes sur les élections au niveau local.
- Les sénatoriales et la présidentielle vont boucler en 2007 ce calendrier électoral.
Les observateurs internationaux, européens, africains, arabes, à l’issue de ces élections estiment qu’elles ont été libres et transparentes. Si les prochaines se déroulent de la même manière – a priori, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement- la Mauritanie sera considérée comme définitivement démocratique, car bien souvent, il suffit qu’un pays réussisse des élections libres et transparentes, avec ou sans alternance, pour qu’on le considère comme tel.
Des lors quels pourraient être les enjeux de demain ?
Très rapidement, j’en retiendrai deux :

- d’abord pour le pays ; maintenir et consolider cet acquis et ne pas retomber dans l’anarchie et la gestion partisane de la direction du pays, de sa politique et de son économie et risquer de préparer ou précipiter le retour des militaires,

- ensuite le défi d’une nécessaire et plus grande participation de tous les fils du pays, en termes d’inscription sur les listes électorales, mais aussi et surtout en termes d’élus a la représentation nationale. Ce défi ne peut être relevé qu’en participant au processus, en étant à l’intérieur, en livrant le combat au quotidien et au plus près. Si cela doit passer par une candidature negro-africaine pourquoi pas. Mais pour moi, l’enjeu est ailleurs, il est dans la volonté et la capacité des candidats, donc du futur président a intégrer un certain nombre de facteurs, de valeurs dont le droit a tous les mauritaniens a vivre librement et en toute égalité en Mauritanie, la volonté politique de favoriser un meilleur vivre ensemble, garantir une véritable égalité des chances pour tous les fils du pays devant l’accès a l’emploi, devant la justice, devant l’accès a la gestion de la chose publique. Si ce candidat est arabe, je n’aurai aucun état d’âme à lui apporter son soutien.

Les FLAM/Rénovation mesurent à leur juste valeur ces enjeux et c’est la raison pour laquelle, elles ont entrepris un travail de proximité auprès des populations, notamment par leur président qui vient de rentrer d’un séjour de trois mois sur le terrain sans discontinuer. Trois mois durant lesquels un important travail de sensibilisation et de structuration a été accompli ; mais aussi un travail d’interpellation des autorités sur la situation de nos compatriotes exclus, notamment du fait de la déportation. Le président des FLAM/Rénovation a ainsi remis aux autorités de la transition une proposition de projet de retour organise des mauritaniens déportés au Sénégal et au Mali. Cette proposition qui a été bien accueillie par les autorités a également reçu un écho très favorable dans la presse. Le journal l’Authentique a, a cette occasion, rendu un hommage a notre organisation pour les efforts qu’elle ne cesse de fournir pour tenter de faire revenir la paix et la concorde dans notre pays. Naturellement cette proposition vient bien après l’engagement pris par le CMJD de remettre le règlement de ce problème à un gouvernement démocratiquement élu. Le CMJD, du moins son représentant, a néanmoins pris l’engagement de transmettre notre proposition, mais surtout de l’intégrer au travail de réflexion en cours sur cette question.

Je ne veux pas être plus long que cela et vous propose si vous l’acceptez, d’ouvrir le débat avec le public. Je me prête volontiers à vos questions et contributions.

Apres l’exposé de Boubacar DIAGANA, Chérif BA, le modérateur a donné la parole à Alassane DIALLO, ancien de Oualata qui a apporté un témoignage sur le travail accompli par l’opposition de l’intérieur et dont il faut prendre en considération parmi les facteurs qui ont contribué a mettre un terme au régime déchu.

Ensuite le débat a été ouvert, les interventions suivantes ont été enregistrées :
- SOW Amadou qui trouve que tout ce qui a été relaté est bien mais n’aurait-on fait mieux de rester avec les FLAM, l’union faisant la force, au lieu de se diviser de venir dire des "bolle puyde".

- Aissata KANE qui regrette le peu d’intérêt dont font montre les mauritaniens en Amérique, ceux a Cincinnati en particulier pour la politique, alors que c’est du fait de la politique qu’ils sont la pour la quasi totalité d’entre eux. Elle déplore que la Mauritanie n’ait jamais pu tenir sa place de trait d’union entre l’Afrique Noire et le Maghreb et s’interroge sur le rôle et la place des femmes et des jeunes mauritaniens.

- Ibrahima WONE qui estime que ceux qui n'étaient pas là quand les FLAM étaient qu’une ne sont pas qualifiés pour dénoncer une division que l’on peut par ailleurs regretter. Il plaide pour une éventuelle candidature negro-africaine a la présidentielle de 2007 qui aura le mérite d’une part de convaincre l’opinion que l’élément negro-africaine lui aussi aspire a diriger le pays, d’autre part de pouvoir se positionner en force alternative dans le cadre par exemple d’un second tour. Il cite en exemples les évolutions connues dans la société américaine depuis que le Révérend J. Jackson a eu le mérite de se porter candidat à la présidentielle aux USA.

- Issa SIMAGHA déplore l’absence d’unité des negro-africaine et souligne leur faiblesse économique qui explique qu’ils ne pourraient pas espérer peser lourd sur le cours des événements en Mauritanie. Il demande que les gens puissent faire des choses concrètes dans le sens de la transformation et de l’amélioration de la situation des negro-africaine

- Amadou NGOM trouve bien que les FLAM/Rénovation se soient rendues en Mauritanie, car selon lui les maures ont pris beaucoup trop d’avance sur les negro-africaine et pour ne pas les laisser continuer à creuser cet écart, il faut être présent par divers moyens, politiques et économiques.

- Moussa DIOP, dit respecter le choix fait par les FLAM/Rénovation mais trouve qu’elles cautionnent ce qui se fait en Mauritanie.

- Amadou Modi THIAM, s’interroge sur l’avenir de la coalition et demande comment une candidature negro-africaine peut-elle être possible et se dit prêt a la soutenir.

- Bidieye NDIAYE fustige ceux qui profitent du malheur de leurs compatriotes pour se faire des situations et déplore que nombre de nos compatriotes préfèrent aller faire du full time plutôt que de prendre part aux manifestations organisées, citant la dernière qui a eu lieu a Washington DC.

- Bakari DJIMERA pense que les FLAM/Rénovation ont bien compris la mesure du changement intervenu en Mauritanie. Ce n’est pas parce que Ely était au Coeur du système que l’on doit automatiquement penser qu’il est incapable opérer un changement par rapport au régime déchu Il site l’exemple de l’Afrique du Sud avec F. De Clerck qui a eu le courage d’ouvrir le champ politique et qui s’est vu se faire battre par l’ANC.

- Alassane DIALLO évoque le problème de leader negro-africaine et pense que les élections actuelles ne peuvent avoir un sens dans la mesure ou des dizaines de milliers de mauritaniens déportés s’en trouvent exclus.

Répondant aux questions, Boubacar DIAGANA reviendra sur les raisons de la rupture et rappellera notamment que les FLAM étaient signataires de la Déclaration de Dakar du 14 août 2005 par laquelle l’opposition mauritanienne en exil, dont les FLAM, renonçait à la lutte armée comme mode de règlement des différends. Cette option n’étant pas remise en cause par le congres de cette organisation en décembre de la même année, il ne lui restait que la lutte politique, donc démocratique a livrer. Celle-ci pouvant être menée de l’intérieur, il n’y avait aucune raison de continuer le combat exclusivement depuis l’étranger. En quittant les FLAM, certes on a divise nos forces, mais pour une fois, cette division, sur le modèle de la division cellulaire, pouvait donner deux entités distinctes au moins aussi fortes que la première, voire plus fortes. Car, en étant une, les FLAM étaient paralysées dans leur fonctionnement pendant plusieurs années Depuis la création en février 2005 de notre organisation, la rénovation est en marche.

En intégrant le processus, la CFCD en plus, les FLAM/Rénovation n’ont pas choisi le camp des arabes au détriment de celui des negro-africaine comme semblent le dire certains. Elles ont choisi le camp de l’action démocratique.

En ce qui concerne les élections générales, les FLAM/Rénovation n’ont pas présenté de candidat propre, ce n'était pas l’objectif immédiat. Elles ont tenu à marquer leur présence dans cette phase d’activité politique intense pour sensibiliser et implanter. Sur ce plan, un travail remarquable est accompli et qui se poursuivra. Naturellement en tant que partie prenante de la CFCD, si cette coalition soutient ou favorise la victoire d’un de ses candidats, de fait les FLAM/Rénovation se trouvent entrain de soutenir ou favoriser cette même victoire. Cela n’est pas gênant : c’est la règle du jeu. A contrario, puisque quelqu’un reproche aux FLAM d’occasionner la défaite des élément negro-africaine, je dois vous signaler qu’a Maghama, le PLEJ a soutenu, donc favorise, la victoire de Ould Guelaye, qui n’est pas que je sache ce que l’on appelle coutumièrement negro-africaine Il y a d’autres exemples qu’il n’est très utile de livrer ici.

Le grand enjeu reste la participation ; inscription sur les listes électorales et travail politique sur le terrain. Quand celui-ci est insuffisant, on peut tout dire, mais on constatera simplement les résultats, j’allais dire les dégâts. Je vous donne simplement deux exemples, tous à Kaédi. Pour les municipaux, il y avait un peu plus de 13 000 inscrits. Les deux listes majoritaires ont recueilli chacune moins de 2 000 voix. Cela veut dire que le futur maire, s’il est désigne sur une de ces listes, aura été choisi par moins de 2 000 kaediens. Cela pose un problème. Deuxième exemple, le candidat d’un parti comme l’AJD d’inspiration negro-africaine, dans une ville comme Kaédi, longtemps présentée comme bastion de l’opposition au régime, n’a pas pu obtenir un seul siège de conseiller municipal. Pourtant il ne lui fallait que 400 et quelques voix ; il n’en obtient que 120 et quelques. La aussi il y a un problème.

La solution à ces problèmes doit nous amener a regarder plus loin que le simple prisme de negro-africaine ou non.

Sur le problème de leader ou d’absence de leader chez les negro-africaine, je trouve assez terrible de penser ainsi. Qu’est-ce qu’un leader ? Qu’est-ce qui fait un leader ? Je pense que ce qu’il faut commencer par faire, c’est de cesser de se minimiser. Je ne vois pas en quoi on peut être désesperemment pessimiste sur la capacité à trouver un leader. Le problème, c’est que l’on se sous-estime, que l’on mésestime facilement son prochain parce qu’on le connait ou on l’a connu de longue date. Alors que l’on surestime sans raison valable quelqu’un qui sort de nulle part. Il faut commencer par croire en soi, en ses capacités, en ses chances pour espérer y arriver.

J’en termine sur la question des mauritaniens exclus des élections du fait de la déportation. Il s’agit d’une situation douloureuse dont on gagnerait cependant a en connaitre la réalité profonde. Si l’on veut tenir le langage de la vérité, on doit pouvoir dire aussi que nombre de ces malheureux déportés vivant encore pourtant dans les camps le long de la vallée, disposent néanmoins de cartes d’électeurs. C’est-à-dire qu’ils ont réussi, je ne sais comment, a se faire recenser et se faire inscrire sur les listes électorales Peut être ont-ils sacrifie, en ce rendant sur place, au devoir civique que ni vous ni moi n’avons eu l’occasion d’accomplir, du fait d’une autre insuffisance : la non participation des mauritaniens de l’étranger aux élections Cela mérite être corrige.
Je ne suis pas sur d’avoir répondu point par point à vos interrogations mais pense avoir couvert l’ensemble des aspects soulevés.

Je vous remercie de cet échange que j’ai trouve intéressant a conclu Boubacar DIAGANA

Moctar BA



source : FLAM/Rénovation 2006
Dimanche 10 Décembre 2006 - 17:40
Dimanche 10 Décembre 2006 - 17:44
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