Selon des sources proches des milieux religieux, quelques 75 érudits et imams auraient décidé d’enfreindre à partir de la semaine prochaine, la décision de l’État portant changement du week-end en Mauritanie. Ils refusent ainsi d’abandonner le repos du vendredi-samedi, au profit du repos dominical qui a pris effet depuis le 1er octobre 2014.
Quelques 75 érudits et imams mauritaniens ont décidé de défier l’autorité de l’État. Ils ont en effet déclaré rejeter la décision du gouvernement mauritanien portant sur le changement de week-end, considérant qu’elle est anticonstitutionnelle car contraire à l’esprit de l’Islam, qui est la religion de l’Etat et du Peuple.
Ils ont également rappelé l’engagement du président Mohamed Ould Abdel Aziz, contenu dans son programme électoral, à respecter la Constitution et la Chari’a, conformément à sa célèbre formule : «la Mauritanie est un pays islamique et non laïc».
Dans la pétition qu’ils viennent de signer, les 75 érudits et imams, ont dans ce cadre exprimé leur refus catégorique de changer le week-end du vendredi-samedi par le week-end du samedi-dimanche, considéré comme le « week-end des Chrétiens et des Juifs ». Ils ont demandé à cet effet aux autorités de revenir sur leurs décisions immédiatement et de revenir à l’esprit de la Constitution
Parmi les érudits et imams qui ont signé la pétition, l’imam Mohamed Mokhtar Ould Hassane, l’imam Mohamed Salem Ould Mahfoudh, l’imam El Hassane Ould Habiboullah, l’imam Mohamed Lemine Ould Taleb, le Faqih Abderrahmane Ould Veta. Cette pétition est tombée alors qu’entrait en vigueur, le 1er octobre dernier, l’entrée en vigueur effective de la décision.
En effet, le vendredi 4 octobre 2014, l’administration avait entamé son premier vendredi ouvrable et les services de la Primature avaient multiplié les contrôles auprès de l’administration publique pour s’assurer que la décision était bel et bien respectée. Seulement, l’atmosphère de la fête d’El Id qui battait son plein et le report de l’ouverture des classes n’ont pas permis aux observateurs d’évaluer à juste titre, l’application effective de la nouvelle donne. Ce qui fera du vendredi 11 octobre prochain, le premier test grandeur nature pour mesurer le degré de respect par rapport au nouveau week-end institué.
D’autre part, l’envergure des érudits et imams signataires de la pétition est assez peu importante pour influer sur la décision, la plupart d’entre eux étant méconnu sur le plan national, selon plusieurs observateurs. Ils trouvent qu’aucun des érudits ou imams qui font autorité ne sont signataires de la pétition, ce qui lui enlève tout son poids.
D’autre part, les raisons avancées par les pouvoirs publics pour expliquer le changement de week-end semblent assez pertinentes aux yeux de l’opinion pour avoir suffisamment entraîné son assentiment. Les raisons économiques dictées par la mondialisation et l’interpénétration de la finance et du commerce mondial sont jugées en effet valables pour expliquer un changement de week-end qui n’aurait rien d’islamique, aux yeux des observateurs.
D’autre part, les autorités affirment avoir pris en compte la dimension que représente la prière du vendredi, instituant à cet effet un arrête de travail à partir de 12 heures, ce qui donne largement le temps aux fidèles pour accomplir la prière collective du jour.
Il faut dire que la décision de changer le week-end et de le fixer à samedi-dimanche a été prise à l’issue du conseil des ministres le 11 septembre dernier. Cette décision avait entraîné un grand tollé dans certains milieux religieux mais aussi dans des cercles d’économistes. La décision prise fixe quatre jours de travail, du lundi au jeudi, de 8 heures à 17 heures et le vendredi de 8 heures à 12 heures. Et cela à partir du 1er octobre 2014.
Les raisons que le ministre de la Fonction Publique avait avancées, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, pour expliquer le changement du week-end étaient d’ordre purement économique, relève les analystes. Mais le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’était porté personnellement garant pour en défendre la pertinence, argumentant sur les impératifs du commerce international et soulignant que le pays importe plus de 90% de ses besoins de l’extérieur.
Non seulement selon lui, le changement de week-end répond aux attentes des acteurs économiques nationaux, mais il constitue également, dira-t-il en substance, un moyen nécessaire pour optimiser les relations de la Mauritanie avec ses partenaires.
Beaucoup ont mis en évidence le caractère réfléchi et étudié d’une telle décision qui ne peut aucunement, selon eux, être improvisée ni prise suite à une saute d’humeur. Et d’ajouter que l’apport de la jurisprudence religieuse a été également requis pour trouver une justification sur ce plan. Pour certains experts, le système de Brettons Wood, d’essence judéo-chrétienne domine aujourd’hui l’économie mondiale et la Mauritanie, comme tous les pays du monde, ne peut évoluer en dehors de ce système eu égard à ses intérêts vitaux qui y sont intimement liés.
Seulement, d’autres économistes mauritaniens ne sont pas de cet avis et trouvent que la décision prise par le gouvernement de changer son week-end est hasardeuse et ne se base sur aucune étude scientifique. Pour ces économistes, la Mauritanie perd de son islamité en perdant la valeur identitaire rattachée à son week-end du vendredi. Ils estiment que l’argument basé sur la nécessaire coordination temporelle dans les relations de l’économie mondiale ne résiste pas aux décalages horaires entre les pays du mode, des décalages qui peuvent atteindre 8 à 10 heures.
Quant aux supposées pertes financières découlant des différences de week-end, elles seraient selon eux inévitables du fait de la rapidité des transactions financières et des spéculations internationales. Enfin, les économistes qui considèrent le changement de week-end non justifié, citent des pays arabes et musulmans, en particulier les pays du Golfe, qui ont conservé le week-end du vendredi, malgré le fait que leurs économies et leurs transactions financières avec le monde sont plus développées et plus denses que la Mauritanie.
JOB
Source: lauthentic
Quelques 75 érudits et imams mauritaniens ont décidé de défier l’autorité de l’État. Ils ont en effet déclaré rejeter la décision du gouvernement mauritanien portant sur le changement de week-end, considérant qu’elle est anticonstitutionnelle car contraire à l’esprit de l’Islam, qui est la religion de l’Etat et du Peuple.
Ils ont également rappelé l’engagement du président Mohamed Ould Abdel Aziz, contenu dans son programme électoral, à respecter la Constitution et la Chari’a, conformément à sa célèbre formule : «la Mauritanie est un pays islamique et non laïc».
Dans la pétition qu’ils viennent de signer, les 75 érudits et imams, ont dans ce cadre exprimé leur refus catégorique de changer le week-end du vendredi-samedi par le week-end du samedi-dimanche, considéré comme le « week-end des Chrétiens et des Juifs ». Ils ont demandé à cet effet aux autorités de revenir sur leurs décisions immédiatement et de revenir à l’esprit de la Constitution
Parmi les érudits et imams qui ont signé la pétition, l’imam Mohamed Mokhtar Ould Hassane, l’imam Mohamed Salem Ould Mahfoudh, l’imam El Hassane Ould Habiboullah, l’imam Mohamed Lemine Ould Taleb, le Faqih Abderrahmane Ould Veta. Cette pétition est tombée alors qu’entrait en vigueur, le 1er octobre dernier, l’entrée en vigueur effective de la décision.
En effet, le vendredi 4 octobre 2014, l’administration avait entamé son premier vendredi ouvrable et les services de la Primature avaient multiplié les contrôles auprès de l’administration publique pour s’assurer que la décision était bel et bien respectée. Seulement, l’atmosphère de la fête d’El Id qui battait son plein et le report de l’ouverture des classes n’ont pas permis aux observateurs d’évaluer à juste titre, l’application effective de la nouvelle donne. Ce qui fera du vendredi 11 octobre prochain, le premier test grandeur nature pour mesurer le degré de respect par rapport au nouveau week-end institué.
D’autre part, l’envergure des érudits et imams signataires de la pétition est assez peu importante pour influer sur la décision, la plupart d’entre eux étant méconnu sur le plan national, selon plusieurs observateurs. Ils trouvent qu’aucun des érudits ou imams qui font autorité ne sont signataires de la pétition, ce qui lui enlève tout son poids.
D’autre part, les raisons avancées par les pouvoirs publics pour expliquer le changement de week-end semblent assez pertinentes aux yeux de l’opinion pour avoir suffisamment entraîné son assentiment. Les raisons économiques dictées par la mondialisation et l’interpénétration de la finance et du commerce mondial sont jugées en effet valables pour expliquer un changement de week-end qui n’aurait rien d’islamique, aux yeux des observateurs.
D’autre part, les autorités affirment avoir pris en compte la dimension que représente la prière du vendredi, instituant à cet effet un arrête de travail à partir de 12 heures, ce qui donne largement le temps aux fidèles pour accomplir la prière collective du jour.
Il faut dire que la décision de changer le week-end et de le fixer à samedi-dimanche a été prise à l’issue du conseil des ministres le 11 septembre dernier. Cette décision avait entraîné un grand tollé dans certains milieux religieux mais aussi dans des cercles d’économistes. La décision prise fixe quatre jours de travail, du lundi au jeudi, de 8 heures à 17 heures et le vendredi de 8 heures à 12 heures. Et cela à partir du 1er octobre 2014.
Les raisons que le ministre de la Fonction Publique avait avancées, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, pour expliquer le changement du week-end étaient d’ordre purement économique, relève les analystes. Mais le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’était porté personnellement garant pour en défendre la pertinence, argumentant sur les impératifs du commerce international et soulignant que le pays importe plus de 90% de ses besoins de l’extérieur.
Non seulement selon lui, le changement de week-end répond aux attentes des acteurs économiques nationaux, mais il constitue également, dira-t-il en substance, un moyen nécessaire pour optimiser les relations de la Mauritanie avec ses partenaires.
Beaucoup ont mis en évidence le caractère réfléchi et étudié d’une telle décision qui ne peut aucunement, selon eux, être improvisée ni prise suite à une saute d’humeur. Et d’ajouter que l’apport de la jurisprudence religieuse a été également requis pour trouver une justification sur ce plan. Pour certains experts, le système de Brettons Wood, d’essence judéo-chrétienne domine aujourd’hui l’économie mondiale et la Mauritanie, comme tous les pays du monde, ne peut évoluer en dehors de ce système eu égard à ses intérêts vitaux qui y sont intimement liés.
Seulement, d’autres économistes mauritaniens ne sont pas de cet avis et trouvent que la décision prise par le gouvernement de changer son week-end est hasardeuse et ne se base sur aucune étude scientifique. Pour ces économistes, la Mauritanie perd de son islamité en perdant la valeur identitaire rattachée à son week-end du vendredi. Ils estiment que l’argument basé sur la nécessaire coordination temporelle dans les relations de l’économie mondiale ne résiste pas aux décalages horaires entre les pays du mode, des décalages qui peuvent atteindre 8 à 10 heures.
Quant aux supposées pertes financières découlant des différences de week-end, elles seraient selon eux inévitables du fait de la rapidité des transactions financières et des spéculations internationales. Enfin, les économistes qui considèrent le changement de week-end non justifié, citent des pays arabes et musulmans, en particulier les pays du Golfe, qui ont conservé le week-end du vendredi, malgré le fait que leurs économies et leurs transactions financières avec le monde sont plus développées et plus denses que la Mauritanie.
JOB
Source: lauthentic