L’ancien commandant du fort-mouroir de Oualata, en Mauritanie (où ont succombé en 1988 les prisonniers politiques Tene Youssouf Gueye, Ba Abdoul Ghousous, Ba Alassane Oumar et Djigo Tabsirou) Ghali Soufi contre qui de graves accusations de crimes de tortures ont été portées, a adressé de timides excuses pour la séance de torture infligée à un détenu (rescapé du mouroir), l’historien Ibrahima Abou Sall.
Il dit qu’avec « le recul et le poids de l’âge, il aurait fait autrement ». Excuses également à « la communauté pulaar, si [ses] propos ont porté le germe d’un manque de respect quelconque ».
Malgré les réserves que l’on peut émettre sur la forme de ces excuses tardives et timides, mon avis est qu’il faut les accueillir comme un premier pas vers un processus que j’ai, avec beaucoup d’autres, toujours appelé de mes vœux: faire la lumière sur les crimes contre les droits de l’homme sous le règne du dictateur Ould Taya le sinistre, établir la chaîne des responsabilités, dire le droit, réparer les injustices, instaurer un climat favorable au pardon que seules les victimes sont en droit d’accorder.
Ce premier pas vient après ceux d’un autre ex commandant du fort, le colonel Omar Ould Beibacar. Pour avoir consacré une importante partie de ma vie et de mon énergie à ce combat, je crois devoir inviter les protagonistes à aider à faire éclore ce climat.
Cela passera par des sacrifices et des efforts sur soi pour éviter de tomber dans l’invective et faire en sorte que d’autres témoins/acteurs s’expriment. Et ce n’est certainement pas en passionnant le débat et en cristallisant les positions que nous y arriverons.
L’ex commandant a convoqué l’âge et le contexte pour tenter de justifier son attitude d’il y a plus de trente ans (il ne nie donc pas/plus). Il dit même que si c’était à refaire il n’aurait pas fait les choses de la même manière.
Mon avis est que le commandant peut se montrer à la hauteur de l’enjeu en faisant des excuses sans ambiguïtés (ses mots forts n’auraient pas du être noyés dans un texte confus) aider à la manifestation de la vérité, apporter sa pierre à l’émergence d’une Mauritanie où plus jamais ce genre de forfaits ne se commettrait et où la naissance ne serait plus le critère de jugement et de répartition des ressources et des responsabilités.
Atteindre ses objectifs par le dialogue et le compromis plutôt que par la brutalité et la force (traduction libre du fulfulde fuunti laami Buri felli laami) est la leçon à retenir et à méditer par toutes et par tous.
Abdoulaye Diagana
Source : Kassataya
Il dit qu’avec « le recul et le poids de l’âge, il aurait fait autrement ». Excuses également à « la communauté pulaar, si [ses] propos ont porté le germe d’un manque de respect quelconque ».
Malgré les réserves que l’on peut émettre sur la forme de ces excuses tardives et timides, mon avis est qu’il faut les accueillir comme un premier pas vers un processus que j’ai, avec beaucoup d’autres, toujours appelé de mes vœux: faire la lumière sur les crimes contre les droits de l’homme sous le règne du dictateur Ould Taya le sinistre, établir la chaîne des responsabilités, dire le droit, réparer les injustices, instaurer un climat favorable au pardon que seules les victimes sont en droit d’accorder.
Ce premier pas vient après ceux d’un autre ex commandant du fort, le colonel Omar Ould Beibacar. Pour avoir consacré une importante partie de ma vie et de mon énergie à ce combat, je crois devoir inviter les protagonistes à aider à faire éclore ce climat.
Cela passera par des sacrifices et des efforts sur soi pour éviter de tomber dans l’invective et faire en sorte que d’autres témoins/acteurs s’expriment. Et ce n’est certainement pas en passionnant le débat et en cristallisant les positions que nous y arriverons.
L’ex commandant a convoqué l’âge et le contexte pour tenter de justifier son attitude d’il y a plus de trente ans (il ne nie donc pas/plus). Il dit même que si c’était à refaire il n’aurait pas fait les choses de la même manière.
Mon avis est que le commandant peut se montrer à la hauteur de l’enjeu en faisant des excuses sans ambiguïtés (ses mots forts n’auraient pas du être noyés dans un texte confus) aider à la manifestation de la vérité, apporter sa pierre à l’émergence d’une Mauritanie où plus jamais ce genre de forfaits ne se commettrait et où la naissance ne serait plus le critère de jugement et de répartition des ressources et des responsabilités.
Atteindre ses objectifs par le dialogue et le compromis plutôt que par la brutalité et la force (traduction libre du fulfulde fuunti laami Buri felli laami) est la leçon à retenir et à méditer par toutes et par tous.
Abdoulaye Diagana
Source : Kassataya