Au moment où l’armée sénégalaise s’évertue à résoudre, à sa manière, l’équation Salif Sadio, commandant en Chef d'Atika, branche armée du Mfdc, une nouvelle faction vient de voir le jour. Une faction qui a gagné le maquis via Banjul, avec à sa tête Alexandre Djiba, et qui s’est donné pour objectif le renforcement des positions de Salif Sadio dont les éléments croisent le fer depuis plus d’un mois avec les Jambars.
(Banjul) - La situation dans le maquis casamançais semble devenue incontrôlable. Alors que depuis plus d’un mois l’armée sénégalaise tente de reprendre les positions occupés par les hommes de Salif Sadio dans le Fogny, une nouvelle faction d'Atika vient de voir le jour et depuis deux semaines, elle aurait gagné le maquis, via Banjul, où son chef, Alexandre Djiba a été vu pour la dernière fois fin août. Lors de son passage à Banjul, Alexandre Djiba, qui contrairement à Sadio et Badiate ne reconnaît pas l’autorité de l’Abbé Diamacoune, a vite gagné la frontière où il aurait rencontré des émissaires de Sadio avant de se décider à rejoindre ce dernier pour le renforcer dans les affrontements qui l’opposent aux Jambars.
Il convient de rappeler que Alexandre Djiba, qui séjournait à Banjul comme porte-parole du Mfdc, avait été expulsé de ce pays fin 2004 pour ses activités jugées subversives et de nature à mettre en mal les relations entre la Gambie et le Sénégal. Et, depuis, des sources le donnaient en France. Mais, une semaine après le lancement de l’opération de sécurisation lancée par l’armée sénégalaise en Casamance, l’homme a, comme par enchantement réapparu à Jarra, un district gambien non loin de la Casamance. ‘J’ai rencontré Alexandre Djiba à Jarra et il m’a laissé entendre qu’il était à la recherche de Salif’, soutient un émissaire proche de Sadio rencontré à Banjul. Sur la destination qu’aurait ensuite prise Djiba, le missionnaire est sans mystère : ‘il est entré dans le maquis avec ses hommes dont des mercenaires, mais surtout avec un arsenal impressionnant. Et a surtout soutenu qu’il y allait pour soutenir le Commandant (Ndrl : Salif Sadio)’, lâche-t-il sans dissimuler un sourire de satisfaction.
Cette intrusion dans le maquis d’une nouvelle faction, au moment où Magne Diemé, passe des moments difficiles à Banjul entre les mains de la Nia (services secrets gambiens), laisse augurer un renforcement de la tendance de Salif Sadio qui, bien avant l’opération de sécurisation de l’armée sénégalaise, s’était défaite de son ex-frère en reprenant toutes ses positions de Djakaye. Mais, l’autre certitude que cette nouvelle donne offre, est que désormais le contact entre Diamacoune et Sadio, mais aussi son nouvel allié, Djiba, est rompu. Car, deux des missionnaires de Sadio rencontrés non loin du maquis, soutiennent que ‘Diamacoune n’a rien fait pour dissuader les autorités sénégalaises avec lesquelles il dialogue pourtant, à surseoir l’opération dite de sécurisation qui, plutôt que de régler l’équation Sadio, a embrasé la Casamance, mais surtout ravivé les tensions. Les braquages, les mines et les accrochages entre le Mfdc et l’armée sénégalaise se sont, depuis, exacerbés’. ‘Ce sont eux qui voulaient le bordel, ils l’ont’, accuse un proche de Sadio.
Du côté des autorités gambiennes, cette nouvelle donne n’est pas sans embarrasser. Yahya Jammeh, qui a reçu en août deux émissaires de Me Wade, en l’occurrence Souleymane Ndéné Ndiaye, directeur de cabinet du président de la République sénégalaise et le chef d’état-major particulier du chef de l'Etat, le général Ibrahima Garba Diop, a donné des assurances à son homologue sénégalais sur la coopération de la Gambie qui devait, par ailleurs, veiller à ce que son territoire ne soit pas utilisé comme base arrière par les maquisards. Mais cette promesse renouvelée, pour la énième fois, par Banjul n’a d’effet que diplomatique pour ne pas dire une simple politesse car depuis la tentative de coup d’Etat manqué contre le régime de Jammeh, celui-ci a appris à sécuriser ses arrières. Contactée, une source proche du State house croit que les deux émissaires de Wade étaient surtout venus à Banjul pour négocier la libération de Magne Diémé, le désormais allié de l’armée sénégalaise, dont des hommes seraient utilisés comme des supplétifs des Jambars, et ex-chef du front nord.
La vraie préoccupation de Banjul semble, pour l’heure, en tout cas, l’afflux des réfugiés casamançais qui se poursuit. Le 25 août déjà, le bureau du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (Hcr) à Banjul avançait le chiffre de 10 mille réfugiés qui auraient gagné la Gambie. Un chiffre en deçà de la réalité lorsque l’on sait que de nombreux Casamançais, recueillis par leurs frères Gambiens, n’ont pas encore été identifiés par la Croix-rouge gambienne qui est opérationnelle sur le terrain. Des sources officieuses font même état de 15 000 Casamançais qui se seraient réfugiés en Gambie depuis début août.
Auteur: Mohamed Mboyo EY’EKULA
(Banjul) - La situation dans le maquis casamançais semble devenue incontrôlable. Alors que depuis plus d’un mois l’armée sénégalaise tente de reprendre les positions occupés par les hommes de Salif Sadio dans le Fogny, une nouvelle faction d'Atika vient de voir le jour et depuis deux semaines, elle aurait gagné le maquis, via Banjul, où son chef, Alexandre Djiba a été vu pour la dernière fois fin août. Lors de son passage à Banjul, Alexandre Djiba, qui contrairement à Sadio et Badiate ne reconnaît pas l’autorité de l’Abbé Diamacoune, a vite gagné la frontière où il aurait rencontré des émissaires de Sadio avant de se décider à rejoindre ce dernier pour le renforcer dans les affrontements qui l’opposent aux Jambars.
Il convient de rappeler que Alexandre Djiba, qui séjournait à Banjul comme porte-parole du Mfdc, avait été expulsé de ce pays fin 2004 pour ses activités jugées subversives et de nature à mettre en mal les relations entre la Gambie et le Sénégal. Et, depuis, des sources le donnaient en France. Mais, une semaine après le lancement de l’opération de sécurisation lancée par l’armée sénégalaise en Casamance, l’homme a, comme par enchantement réapparu à Jarra, un district gambien non loin de la Casamance. ‘J’ai rencontré Alexandre Djiba à Jarra et il m’a laissé entendre qu’il était à la recherche de Salif’, soutient un émissaire proche de Sadio rencontré à Banjul. Sur la destination qu’aurait ensuite prise Djiba, le missionnaire est sans mystère : ‘il est entré dans le maquis avec ses hommes dont des mercenaires, mais surtout avec un arsenal impressionnant. Et a surtout soutenu qu’il y allait pour soutenir le Commandant (Ndrl : Salif Sadio)’, lâche-t-il sans dissimuler un sourire de satisfaction.
Cette intrusion dans le maquis d’une nouvelle faction, au moment où Magne Diemé, passe des moments difficiles à Banjul entre les mains de la Nia (services secrets gambiens), laisse augurer un renforcement de la tendance de Salif Sadio qui, bien avant l’opération de sécurisation de l’armée sénégalaise, s’était défaite de son ex-frère en reprenant toutes ses positions de Djakaye. Mais, l’autre certitude que cette nouvelle donne offre, est que désormais le contact entre Diamacoune et Sadio, mais aussi son nouvel allié, Djiba, est rompu. Car, deux des missionnaires de Sadio rencontrés non loin du maquis, soutiennent que ‘Diamacoune n’a rien fait pour dissuader les autorités sénégalaises avec lesquelles il dialogue pourtant, à surseoir l’opération dite de sécurisation qui, plutôt que de régler l’équation Sadio, a embrasé la Casamance, mais surtout ravivé les tensions. Les braquages, les mines et les accrochages entre le Mfdc et l’armée sénégalaise se sont, depuis, exacerbés’. ‘Ce sont eux qui voulaient le bordel, ils l’ont’, accuse un proche de Sadio.
Du côté des autorités gambiennes, cette nouvelle donne n’est pas sans embarrasser. Yahya Jammeh, qui a reçu en août deux émissaires de Me Wade, en l’occurrence Souleymane Ndéné Ndiaye, directeur de cabinet du président de la République sénégalaise et le chef d’état-major particulier du chef de l'Etat, le général Ibrahima Garba Diop, a donné des assurances à son homologue sénégalais sur la coopération de la Gambie qui devait, par ailleurs, veiller à ce que son territoire ne soit pas utilisé comme base arrière par les maquisards. Mais cette promesse renouvelée, pour la énième fois, par Banjul n’a d’effet que diplomatique pour ne pas dire une simple politesse car depuis la tentative de coup d’Etat manqué contre le régime de Jammeh, celui-ci a appris à sécuriser ses arrières. Contactée, une source proche du State house croit que les deux émissaires de Wade étaient surtout venus à Banjul pour négocier la libération de Magne Diémé, le désormais allié de l’armée sénégalaise, dont des hommes seraient utilisés comme des supplétifs des Jambars, et ex-chef du front nord.
La vraie préoccupation de Banjul semble, pour l’heure, en tout cas, l’afflux des réfugiés casamançais qui se poursuit. Le 25 août déjà, le bureau du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (Hcr) à Banjul avançait le chiffre de 10 mille réfugiés qui auraient gagné la Gambie. Un chiffre en deçà de la réalité lorsque l’on sait que de nombreux Casamançais, recueillis par leurs frères Gambiens, n’ont pas encore été identifiés par la Croix-rouge gambienne qui est opérationnelle sur le terrain. Des sources officieuses font même état de 15 000 Casamançais qui se seraient réfugiés en Gambie depuis début août.
Auteur: Mohamed Mboyo EY’EKULA