Courageux, mais…
Contribution de cheikhou le 09 novembre 2006
Dans le tintamarre de la campagne, l’organisation Flam / Rénovation a publié un document largement diffusé, comportant des propositions pratiques pour la résolution de l’une des questions les plus épineuses de l’histoire de la Mauritanie contemporaine. Il s’agit de la question des déportés et des réfugiés.
Ces milliers de citoyens, victimes d’un arbitraire aveugle continuent, depuis 1989, soit 18 ans déjà, à souffrir le martyr. Ils ont été contraints à l’exil par un régime dont les actes qui n’engagaient pas les Mauritaniens doivent pourtant être résolus par ces derniers. Tout le monde avait pensé que les autorités issues du putsch du 03 août 2006 allaient s’atteler sur la question, de manière clairvoyante et juste.
Elles avaient, à travers la déclaration de Dakar (qu’une classe politique soumise s’était empressée à pourfendre), l’occasion de le faire. Elles ne l’ont pas fait. Le Chef de la junte a répété à moult reprises, à qui voulait l’entendre, qu’il n’occulterait aucun problème mauritanien, mais a argué du manque de temps pour la solution de cette question. Il s’était engagé néanmoins à tout mettre en œuvre pour que le terrain soit préparé afin que les autorités qui seront élues trouvent le terrain délayé. Des engagements clairs et sans équivoques avaient été pris dans le cadre des discussions de Bruxelles.
Jusque- là, force est de constater que rien n’a évolué sur ce front. Les dossiers qui devaient être préparés pour le régime qui sera élu n’ont pas été entamés. La Haute commission des droits de l’homme, qui devait théoriquement (si elle n’est pas détournée de sa mission dans ce cadre comme le Commissariat des droits de l’homme), être désignée attend toujours. Sur cette question, les positions du régime déchu demeurent de mise. Tant sur le plan du discours que sur celui des faits.
Tous ceux qu avaient cru à une réelle volonté des pouvoirs publics de plier cette page sombre de notre histoire commencent à déchanter. Peut-être que seules, les FLAM/Rénovation croient encore aux déclarations de bonnes intentions. La démarche est certes louable, mais encore faudrait-il qu’en face, il y ait un pouvoir qui dépasse le petit cercle de protection groupusculaire.
Pour être plus clair, une pareille démarche aurait été concevable, voire même la bienvenue, si les récipiendaires supposés des propositions avaient vaincu cette peur terrible de voir leurs victimes d’hier, pourtant animés par un sincère désir de pardon et d’oubli, rentrer dignement chez eux !
Néanmoins, reconnaissons à ce mouvement le courage de ses leaders qui osent aujourd’hui aller de l’avant dans leur logique de veiller, coûte que coûte, à restaurer la paix civile et sociale dans notre pays par une proposition si appropriée. Ils démontrent à la face de tous les extrémistes que le dialogue, la concertation, le dépassement des petits calculs communautaro- groupusculaires finiront toujours par s’imposer d’eux-mêmes. Les empêcheurs de tourner en rond, qui sont aujourd’hui malheureusement assez puissants au sein de l’appareil, pourront retarder l’échéance. Ils ne pourront jamais l’empêcher, car elle est inéluctable.
De leur part, les partis politiques, pourtant conscients de la menace que cette question fait peser sur notre avenir, feignent de l’ignorer. Ils préfèrent plutôt se solidariser avec la Palestine, l’Irak, la Tchétchénie, l’Afghanistan et de manifester pour des futilités de politique extérieure que de prendre position par rapport aux questions cruciales qui minent notre unité nationale et qui détermineront, pourtant, le futur de notre pays.
Amar Ould Béjà
tribune via cridem.org
Contribution de cheikhou le 09 novembre 2006
Dans le tintamarre de la campagne, l’organisation Flam / Rénovation a publié un document largement diffusé, comportant des propositions pratiques pour la résolution de l’une des questions les plus épineuses de l’histoire de la Mauritanie contemporaine. Il s’agit de la question des déportés et des réfugiés.
Ces milliers de citoyens, victimes d’un arbitraire aveugle continuent, depuis 1989, soit 18 ans déjà, à souffrir le martyr. Ils ont été contraints à l’exil par un régime dont les actes qui n’engagaient pas les Mauritaniens doivent pourtant être résolus par ces derniers. Tout le monde avait pensé que les autorités issues du putsch du 03 août 2006 allaient s’atteler sur la question, de manière clairvoyante et juste.
Elles avaient, à travers la déclaration de Dakar (qu’une classe politique soumise s’était empressée à pourfendre), l’occasion de le faire. Elles ne l’ont pas fait. Le Chef de la junte a répété à moult reprises, à qui voulait l’entendre, qu’il n’occulterait aucun problème mauritanien, mais a argué du manque de temps pour la solution de cette question. Il s’était engagé néanmoins à tout mettre en œuvre pour que le terrain soit préparé afin que les autorités qui seront élues trouvent le terrain délayé. Des engagements clairs et sans équivoques avaient été pris dans le cadre des discussions de Bruxelles.
Jusque- là, force est de constater que rien n’a évolué sur ce front. Les dossiers qui devaient être préparés pour le régime qui sera élu n’ont pas été entamés. La Haute commission des droits de l’homme, qui devait théoriquement (si elle n’est pas détournée de sa mission dans ce cadre comme le Commissariat des droits de l’homme), être désignée attend toujours. Sur cette question, les positions du régime déchu demeurent de mise. Tant sur le plan du discours que sur celui des faits.
Tous ceux qu avaient cru à une réelle volonté des pouvoirs publics de plier cette page sombre de notre histoire commencent à déchanter. Peut-être que seules, les FLAM/Rénovation croient encore aux déclarations de bonnes intentions. La démarche est certes louable, mais encore faudrait-il qu’en face, il y ait un pouvoir qui dépasse le petit cercle de protection groupusculaire.
Pour être plus clair, une pareille démarche aurait été concevable, voire même la bienvenue, si les récipiendaires supposés des propositions avaient vaincu cette peur terrible de voir leurs victimes d’hier, pourtant animés par un sincère désir de pardon et d’oubli, rentrer dignement chez eux !
Néanmoins, reconnaissons à ce mouvement le courage de ses leaders qui osent aujourd’hui aller de l’avant dans leur logique de veiller, coûte que coûte, à restaurer la paix civile et sociale dans notre pays par une proposition si appropriée. Ils démontrent à la face de tous les extrémistes que le dialogue, la concertation, le dépassement des petits calculs communautaro- groupusculaires finiront toujours par s’imposer d’eux-mêmes. Les empêcheurs de tourner en rond, qui sont aujourd’hui malheureusement assez puissants au sein de l’appareil, pourront retarder l’échéance. Ils ne pourront jamais l’empêcher, car elle est inéluctable.
De leur part, les partis politiques, pourtant conscients de la menace que cette question fait peser sur notre avenir, feignent de l’ignorer. Ils préfèrent plutôt se solidariser avec la Palestine, l’Irak, la Tchétchénie, l’Afghanistan et de manifester pour des futilités de politique extérieure que de prendre position par rapport aux questions cruciales qui minent notre unité nationale et qui détermineront, pourtant, le futur de notre pays.
Amar Ould Béjà
tribune via cridem.org