Le 25 juin 2006, les populations mauritaniennes sont appelées à se prononcer sur la réforme de la Constitution de 1991 ; en dépit de ses incohérences et de l’excès de pouvoir accordé au Président de la République, le texte nouveau contient quelques garanties de stabilité démocratique, tels qu’énumérées, notamment, dans les dispositions 26, 27, 28 et 99. A l’inverse, les dispositions de l’article 39 augmentent les risques d’instituer l’Etat d’exception, puisque l’état de guerre ou de troubles graves relèvent, par excellence, du domaine de la contradiction publique. Les modalités de choix des membres du Constitutionnel et du Conseil Suprême de la Magistrature affaiblissent le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. L’article 102, par la longueur de la période de latence qu’il consacre, laisse la porte ouverte, pendant 3 ans, aux survivances de l’autoritarisme en vigueur avant le coup d’état du 3 août 2005.
La consultation se déroulera dans un climat d’incertitude sur les intentions véritables du pouvoir de transition, dont la complaisance, intellectuelle et pratique, avec les partisans du dictateur déchu, se confirme, jour après jour, au risque d’en encourager les appétits de restauration. Les auteurs de tortures et de crimes de sang à caractère ethnique, les fonctionnaires véreux et leurs clients entrepreneurs bénéficient, toujours, d’une impunité sans réserve.
Les anciens membres du parti-Etat occupent les fonctions de première importance et encadrent, de la base aux échelons supérieurs, toute les opération électorales. Parfois, ils ne font même pas mystère de leur préférence pour les formations hier responsables de la déconfiture nationale. Les notables tribaux et les hommes d’affaires mis en orbite ou alimentés par les 20 dernières années de népotisme, continuent à tenir, entre leurs mains, le destin de la Mauritanie. De même, le refus d’aborder la problématique centrale des discriminations, du passif humanitaire et du retour organisé des déportés, jettent le discrédit sur l’ensemble du processus en cours, de plus en plus synonyme d’un réaménagement quantitatif au sein du système de domination.
Dans un tel environnement, le référendum du 25 juin prochain ne comporte pas de quoi susciter l’enthousiasme. Ainsi, Conscience et Résistance attire l’attention sur le risque de travestissement des inégalités par un exercice formel. Dans ces circonstances, il appartiendra aux autorités, régulièrement élues, d’œuvrer à combler un décalage aussi grave. La meilleure constitution, sans la justice dans les faits, n’emporterait, jamais, l’adhésion requise.
La présente communication, décidée par le Conseil d’Evaluation puis rendue publique, engage Conscience et Résistance, jusqu’au 26 juin 2006. Lors des futures échéances, l’Organisation s’investira suivant les termes et formes appropriés.
Nouakchott, le 21/06/2006
La consultation se déroulera dans un climat d’incertitude sur les intentions véritables du pouvoir de transition, dont la complaisance, intellectuelle et pratique, avec les partisans du dictateur déchu, se confirme, jour après jour, au risque d’en encourager les appétits de restauration. Les auteurs de tortures et de crimes de sang à caractère ethnique, les fonctionnaires véreux et leurs clients entrepreneurs bénéficient, toujours, d’une impunité sans réserve.
Les anciens membres du parti-Etat occupent les fonctions de première importance et encadrent, de la base aux échelons supérieurs, toute les opération électorales. Parfois, ils ne font même pas mystère de leur préférence pour les formations hier responsables de la déconfiture nationale. Les notables tribaux et les hommes d’affaires mis en orbite ou alimentés par les 20 dernières années de népotisme, continuent à tenir, entre leurs mains, le destin de la Mauritanie. De même, le refus d’aborder la problématique centrale des discriminations, du passif humanitaire et du retour organisé des déportés, jettent le discrédit sur l’ensemble du processus en cours, de plus en plus synonyme d’un réaménagement quantitatif au sein du système de domination.
Dans un tel environnement, le référendum du 25 juin prochain ne comporte pas de quoi susciter l’enthousiasme. Ainsi, Conscience et Résistance attire l’attention sur le risque de travestissement des inégalités par un exercice formel. Dans ces circonstances, il appartiendra aux autorités, régulièrement élues, d’œuvrer à combler un décalage aussi grave. La meilleure constitution, sans la justice dans les faits, n’emporterait, jamais, l’adhésion requise.
La présente communication, décidée par le Conseil d’Evaluation puis rendue publique, engage Conscience et Résistance, jusqu’au 26 juin 2006. Lors des futures échéances, l’Organisation s’investira suivant les termes et formes appropriés.
Nouakchott, le 21/06/2006