Le 22 avril 2006, les FLAM Rénovation ont organisé une conférence à Orléans à la salle des sports au 3 rue Pasteur. Les orléanais ont répondu présents à l’appel ainsi que des
mauritaniens habitant la ville de Montargis. A 16 heures la salle était pleine à craquer. Dès l’ouverture de la conférence, le président des FLAM /RENOVATION monsieur BA Mamadou Bocar a fait un rappel historique du combat des FLAM.
Rappel historique
Les FLAM sont crées en mars 1983 pour lutter contre l’oppression dont sont victimes les négro-africains. A cet effet, les FLAM ont rédigé un document intitulé le manifeste du négro mauritanien opprimé dont le texte termine sur un appel adressé à tous les mauritaniens pour qu’ils se mettent autour dune table afin de discuter et de chercher ensemble des solutions à leurs problèmes.
Le colonel TAYA alors président du CMSN s’était rendu à une conférence des non alignés organisée à Harare au Zimbabwe et a découvert ce document entre les mains des présidents africains. Il fera l’objet de critiques sévères de la part de ses pairs, qui lui reprochent de pratiquer un racisme équivalant à l’apartheid existant en Afrique du Sud.
A son retour en Mauritanie, il réunit le comité et se pose la question que faire ? S’agissait il de quelques cadres négro-africains en mal de postes ? Auquel cas, il faut les satisfaire par des nominations ou s’agissait-il dune crise beaucoup plus profonde ? Alors il organise une tournée à l’intérieur de la Mauritanie pour entendre les populations et sera confronté à un mécontentement sans précédent et des critiques acerbes allant jusqu’à dire que les négro-africains ne se sentent plus chez eux eu égard aux brimades, aux difficultés rencontrées dans l’établissement de leur état civil, les contrôles au cours des déplacements, le saccage systématique de leurs champs par les chameaux sans réparation possible.
Entre-temps des jeunes intellectuels arabes seront pris en flagrant délit et arrêtés au cours dune réunion à Nouakchott sur l’attitude complaisante du pouvoir à l’endroit des auteurs du manifeste. Informé de cette arrestation, le colonel Taya ordonne à M. ANNE Amadou Babaly alors ministre de l’intérieur de les libérer.
A la fin de la mission, TAYA demande à ce que des sanctions exemplaires soient prises contre les auteurs du manifeste. Certains responsables diront non, il s’agit des fils du pays qui sont mécontents et qui l’ont fait savoir, et qu’il vaut mieux examiner de près leurs revendications plutôt que de les réprimer. N’étant pas favorable à la répression, M. ANNE Amadou Babaly sera écarté du ministère de l’intérieur et M. Gabriel Cimpère dit Jibril Ould Abdallahi sera nommé à sa place pour arrêter et punir ces négro-africains qui ont osé manifester leur mécontentement à travers un écrit.
Le 4 septembre 1986 les arrestations commencèrent. Certains négro-africains seront condamnés à des peines allant de 4 à 5 ans de prison. Un comité de soutien auquel appartenait d’ailleurs M. BA Mamadou Bocar va se constituer pour soutenir les familles des détenus. Et en octobre les membres de ce comité seront arrêtés et condamnés à des peines allant de 4 à 5 ans de prison. Les jeunes flamistes qui ont échappé aux arrestations vont fuir se réfugier au Sénégal et poursuivre la lutte. Sans eux d’ailleurs, les militants arrêtés auraient probablement pu mourir tous en prison.
En 1987 des jeunes officiers brimés et frustrés et interdits accéder au grade de capitaine vont fomenter un coup d’Etat. Ils seront tous arrêtés avant même de le mettre à exécution. Trois d’entre eux BA Seydi, SARR Amadou et SY Saidou seront exécutés, les autres seront condamnés à de lourdes peines de prisons. Ainsi civils et militaires seront tous détenus à la prison de Oulata à l’Est de la Mauritanie. Il a décrit avec beaucoup d’émotion les conditions dans lesquelles leurs compagnons de lutte: TENE Youssouf Guèye, l’adjudant BA Alassane et le Lieutenant BA Abdoul Goudous sont morts.
En 1989, un conflit intervenu à DIAWARA entre éleveurs et agriculteurs, mettra le feu aux poudres. Le gouvernement de TAYA saisit cette occasion pour déporter plusieurs centaines de milliers de négro-africains vers le Sénégal et le Mali. Alors les FLAM vont pour la première opter, faute de mieux, pour la lutte armée en tant que légitime défense. Un mouvement nommé FURAM verra le jour à cette époque et engage la lutte armée contre le régime du colonel TAYA.
En 1990/1991, le régime du colonel TAYA va de nouveau accuser les négro-mauritaniens de fomenter un coup d’Etat. Plusieurs centaines d’officiers et sous officiers seront arrêtés. Plus de 500 seront assassinés dont 28 pendus le 28 novembre 1990 pour fêter le jour de l’indépendance de la Mauritanie. D’autres seront gravement torturés puis libérés. Alors les années de répression se succèdent les unes aux autres et ce malgré le processus démocratique engagé en 1991à la suite de la conférence de la Baule ou le président MITERRAND avait clairement dit que désormais laide de la France sera conditionnée par l’instauration de la démocratie.
La répression s’amplifie et gagne du terrain. Désormais, dans la même logique de maîtrise du processus démocratique par la dictature, les opposants arabes épargnés jusque là dans une certaine mesure seront à leur tour réprimés. Les libertés publiques seront en permanence violées, les responsables politiques et les dirigeants des associations de défense des droits de l’homme arrêtés. Des partis politiques (Attalya, UFD, AC) seront dissous, et la presse indépendante sera l’objet de censures permanentes. Des cadres négro-africains, arabes et haratines quittent le pays et durant ces 15 dernières années la Mauritanie connaîtra une fuite de cerveaux sans précédant et des milliers de réfugiés dans le monde.
Les FLAM qui tenaient le Flambeau de la lutte contre le régime seront rejoint dans leur exil par d’autres mouvement clandestins, associations de droits de l’homme et partis politiques légaux. Ceci va donner naissance au Forum de l’Opposition Mauritanienne en Exil (FOME). Le contient américain ne sera pas en reste. La direction des FLAM sy est installée depuis fin 1999 et des associations des droits de l’homme mauritaniennes y seront créées. Des manifestations sont organisées désormais aussi bien à Paris, à New York qu’à Washington. A l’intérieur, les problèmes s’accumulent. Le gâteau s’amenuise et le cercle des exclus s’élargit. En juin 2003, de vaillants officiers dirigés par le commandant Ould Hanena ébranlent l’édifice qui jusque-là était considéré comme une forteresse imprenable. Pendant 3 jours le pouvoir était dans la rue. Les intrépides officiers de l’Est avaient démontré que TAYA était vincible et qu’il fallait le vouloir pour le pouvoir.
Enfin, le 03 août 2005, d’autres officiers dirigés par le colonel Ely Ould mohamed VALL, jusque là directeur de la sûreté nationale, profitent dune absence du colonel dictateur pour le renverser sans effusion de sang. Un vent nouveau souffle sur la Mauritanie. TAYA est renversé et tous les espoirs sont permis. Un comité Militaire pour la justice et la démocratie dirige le pays et s’offre une période de transition de deux ans pour permettre des élections libres et démocratiques. Le CMJD annonce que tous les mauritaniens peuvent rentrer chez eux.
Le 14 août 2005, l’opposition radicale (cavaliers de changement, consciences et résistance, alliance patriotique, OCVIDH, groupe militaire négro-africain et les FLAM ) se retrouve à Dakar et organise une conférence sous le parrainage du président Abdoulaye WADE. Ces organisations posent des revendications et renoncent solennellement à la lutte armée. Rapidement le CMJD va libérer des prisonniers politiques (pas tous) mais ne satisfait pas les demandes concernant le retour des déportés et le passif humanitaire.
C’est dans ce contexte que se tiendra en décembre 2005, le VIe congrès des FLAM à Cincinnati aux Etats-Unis d’Amérique. Le congrès va confirmer l’abandon de la lutte armée. Alors s’est posée la question suivante : faut il s’impliquer dans la transition ou rester en exil ?
Les raisons de la rupture
Nos conférenciers ont exposé les raisons qui ont présidé à la scission de l’organisation et ont invité l’auditoire et en juger par lui-même. Le raisonnement est le suivant. Avant le 03 août la situation était complètement bloquée. Il y avait l’exil ou la répression en cas de retour.
1) Aujourdhui la répression a cessé (du moins pour le moment) rien ne s’oppose à ce qu’on implante notre lutte à l’intérieur du pays et ce d’autant plus que la seule raison de notre exil était la répression.
2) le CMJD accepte que les problèmes soient posés, même s’ils refusent pour l’instant de les résoudre. Ayant abandonné la lutte armée, il ne nous reste plus qu’à aller poser les problèmes à l’intérieur du pays en inscrivant notre action dans un cadre légal et démocratique.
3) il faut aussi conjuguer nos efforts avec les forces du progrès qui se battent à l’intérieur du pays puisque les questions relatives aux déportés, au passif humanitaire sont d’ordre national et il appartient à l’ensemble des mauritaniens de contribuer à leur résolution.
4) il faut aussi que la lutte soit menée auprès de nos populations et avec elles, et pour ce faire la lutte doit s’implanter à l’intérieur du pays.
5) enfin, on ne saurait conditionner notre implication au retour des déportés qui ont tout perdu et qui ont besoin de rétablir leur état civil, récupérer leurs maisons leurs emplois et qui de ce fait ont besoin d’un rapatriement organisé. Notre implication doit renforcer la lutte des déportés, par une mobilisation plus forte des mauritaniens de l’intérieur pour leur cause, qui est finalement la nôtre à nous tous.
6) il faut être sur le terrain et essayer en concertation avec les acteurs politiques et la société civile d’obtenir du CMJD à ce qu’il commence pendant la transition à poser des actes forts pour la résolution de ces problèmes.
Après cet exposé exhaustif, des questions ont été posées sur la situation politique intérieure et extérieure même si tous les participants déplorent la scission intervenue au sein des FLAM au bout de 23 ans de lutte commune.
Les intervenants ont aussi exposé les différentes missions accomplies en Europe et le mouvement de ralliement qui se fait autour des FLAM/RENOVATION et l’esprit nouveau qui est entrain de naître vers une union beaucoup plus large. Aujourdhui FLAM/RENOVATION compte en son sein des membres issues de différentes organisations politiques en exil et association humanitaires et plusieurs personnalités indépendantes.
Avant la levée de la séance, nos amis d’Orléans ont promis une réunion dans les prochains jours en vue de mettre sur place une structure des FLAM/RENOVATION.
La séance a été levée vers 19 heures pour se terminer autour d’un pot d’amitié au cours duquel le président des FLAM/RENOVATION a tenu à remercier les Orléanais pour l accueil très chaleureux dont il a été l’objet, lui et sa délégation.
Mamoudou DIALLO
mauritaniens habitant la ville de Montargis. A 16 heures la salle était pleine à craquer. Dès l’ouverture de la conférence, le président des FLAM /RENOVATION monsieur BA Mamadou Bocar a fait un rappel historique du combat des FLAM.
Rappel historique
Les FLAM sont crées en mars 1983 pour lutter contre l’oppression dont sont victimes les négro-africains. A cet effet, les FLAM ont rédigé un document intitulé le manifeste du négro mauritanien opprimé dont le texte termine sur un appel adressé à tous les mauritaniens pour qu’ils se mettent autour dune table afin de discuter et de chercher ensemble des solutions à leurs problèmes.
Le colonel TAYA alors président du CMSN s’était rendu à une conférence des non alignés organisée à Harare au Zimbabwe et a découvert ce document entre les mains des présidents africains. Il fera l’objet de critiques sévères de la part de ses pairs, qui lui reprochent de pratiquer un racisme équivalant à l’apartheid existant en Afrique du Sud.
A son retour en Mauritanie, il réunit le comité et se pose la question que faire ? S’agissait il de quelques cadres négro-africains en mal de postes ? Auquel cas, il faut les satisfaire par des nominations ou s’agissait-il dune crise beaucoup plus profonde ? Alors il organise une tournée à l’intérieur de la Mauritanie pour entendre les populations et sera confronté à un mécontentement sans précédent et des critiques acerbes allant jusqu’à dire que les négro-africains ne se sentent plus chez eux eu égard aux brimades, aux difficultés rencontrées dans l’établissement de leur état civil, les contrôles au cours des déplacements, le saccage systématique de leurs champs par les chameaux sans réparation possible.
Entre-temps des jeunes intellectuels arabes seront pris en flagrant délit et arrêtés au cours dune réunion à Nouakchott sur l’attitude complaisante du pouvoir à l’endroit des auteurs du manifeste. Informé de cette arrestation, le colonel Taya ordonne à M. ANNE Amadou Babaly alors ministre de l’intérieur de les libérer.
A la fin de la mission, TAYA demande à ce que des sanctions exemplaires soient prises contre les auteurs du manifeste. Certains responsables diront non, il s’agit des fils du pays qui sont mécontents et qui l’ont fait savoir, et qu’il vaut mieux examiner de près leurs revendications plutôt que de les réprimer. N’étant pas favorable à la répression, M. ANNE Amadou Babaly sera écarté du ministère de l’intérieur et M. Gabriel Cimpère dit Jibril Ould Abdallahi sera nommé à sa place pour arrêter et punir ces négro-africains qui ont osé manifester leur mécontentement à travers un écrit.
Le 4 septembre 1986 les arrestations commencèrent. Certains négro-africains seront condamnés à des peines allant de 4 à 5 ans de prison. Un comité de soutien auquel appartenait d’ailleurs M. BA Mamadou Bocar va se constituer pour soutenir les familles des détenus. Et en octobre les membres de ce comité seront arrêtés et condamnés à des peines allant de 4 à 5 ans de prison. Les jeunes flamistes qui ont échappé aux arrestations vont fuir se réfugier au Sénégal et poursuivre la lutte. Sans eux d’ailleurs, les militants arrêtés auraient probablement pu mourir tous en prison.
En 1987 des jeunes officiers brimés et frustrés et interdits accéder au grade de capitaine vont fomenter un coup d’Etat. Ils seront tous arrêtés avant même de le mettre à exécution. Trois d’entre eux BA Seydi, SARR Amadou et SY Saidou seront exécutés, les autres seront condamnés à de lourdes peines de prisons. Ainsi civils et militaires seront tous détenus à la prison de Oulata à l’Est de la Mauritanie. Il a décrit avec beaucoup d’émotion les conditions dans lesquelles leurs compagnons de lutte: TENE Youssouf Guèye, l’adjudant BA Alassane et le Lieutenant BA Abdoul Goudous sont morts.
En 1989, un conflit intervenu à DIAWARA entre éleveurs et agriculteurs, mettra le feu aux poudres. Le gouvernement de TAYA saisit cette occasion pour déporter plusieurs centaines de milliers de négro-africains vers le Sénégal et le Mali. Alors les FLAM vont pour la première opter, faute de mieux, pour la lutte armée en tant que légitime défense. Un mouvement nommé FURAM verra le jour à cette époque et engage la lutte armée contre le régime du colonel TAYA.
En 1990/1991, le régime du colonel TAYA va de nouveau accuser les négro-mauritaniens de fomenter un coup d’Etat. Plusieurs centaines d’officiers et sous officiers seront arrêtés. Plus de 500 seront assassinés dont 28 pendus le 28 novembre 1990 pour fêter le jour de l’indépendance de la Mauritanie. D’autres seront gravement torturés puis libérés. Alors les années de répression se succèdent les unes aux autres et ce malgré le processus démocratique engagé en 1991à la suite de la conférence de la Baule ou le président MITERRAND avait clairement dit que désormais laide de la France sera conditionnée par l’instauration de la démocratie.
La répression s’amplifie et gagne du terrain. Désormais, dans la même logique de maîtrise du processus démocratique par la dictature, les opposants arabes épargnés jusque là dans une certaine mesure seront à leur tour réprimés. Les libertés publiques seront en permanence violées, les responsables politiques et les dirigeants des associations de défense des droits de l’homme arrêtés. Des partis politiques (Attalya, UFD, AC) seront dissous, et la presse indépendante sera l’objet de censures permanentes. Des cadres négro-africains, arabes et haratines quittent le pays et durant ces 15 dernières années la Mauritanie connaîtra une fuite de cerveaux sans précédant et des milliers de réfugiés dans le monde.
Les FLAM qui tenaient le Flambeau de la lutte contre le régime seront rejoint dans leur exil par d’autres mouvement clandestins, associations de droits de l’homme et partis politiques légaux. Ceci va donner naissance au Forum de l’Opposition Mauritanienne en Exil (FOME). Le contient américain ne sera pas en reste. La direction des FLAM sy est installée depuis fin 1999 et des associations des droits de l’homme mauritaniennes y seront créées. Des manifestations sont organisées désormais aussi bien à Paris, à New York qu’à Washington. A l’intérieur, les problèmes s’accumulent. Le gâteau s’amenuise et le cercle des exclus s’élargit. En juin 2003, de vaillants officiers dirigés par le commandant Ould Hanena ébranlent l’édifice qui jusque-là était considéré comme une forteresse imprenable. Pendant 3 jours le pouvoir était dans la rue. Les intrépides officiers de l’Est avaient démontré que TAYA était vincible et qu’il fallait le vouloir pour le pouvoir.
Enfin, le 03 août 2005, d’autres officiers dirigés par le colonel Ely Ould mohamed VALL, jusque là directeur de la sûreté nationale, profitent dune absence du colonel dictateur pour le renverser sans effusion de sang. Un vent nouveau souffle sur la Mauritanie. TAYA est renversé et tous les espoirs sont permis. Un comité Militaire pour la justice et la démocratie dirige le pays et s’offre une période de transition de deux ans pour permettre des élections libres et démocratiques. Le CMJD annonce que tous les mauritaniens peuvent rentrer chez eux.
Le 14 août 2005, l’opposition radicale (cavaliers de changement, consciences et résistance, alliance patriotique, OCVIDH, groupe militaire négro-africain et les FLAM ) se retrouve à Dakar et organise une conférence sous le parrainage du président Abdoulaye WADE. Ces organisations posent des revendications et renoncent solennellement à la lutte armée. Rapidement le CMJD va libérer des prisonniers politiques (pas tous) mais ne satisfait pas les demandes concernant le retour des déportés et le passif humanitaire.
C’est dans ce contexte que se tiendra en décembre 2005, le VIe congrès des FLAM à Cincinnati aux Etats-Unis d’Amérique. Le congrès va confirmer l’abandon de la lutte armée. Alors s’est posée la question suivante : faut il s’impliquer dans la transition ou rester en exil ?
Les raisons de la rupture
Nos conférenciers ont exposé les raisons qui ont présidé à la scission de l’organisation et ont invité l’auditoire et en juger par lui-même. Le raisonnement est le suivant. Avant le 03 août la situation était complètement bloquée. Il y avait l’exil ou la répression en cas de retour.
1) Aujourdhui la répression a cessé (du moins pour le moment) rien ne s’oppose à ce qu’on implante notre lutte à l’intérieur du pays et ce d’autant plus que la seule raison de notre exil était la répression.
2) le CMJD accepte que les problèmes soient posés, même s’ils refusent pour l’instant de les résoudre. Ayant abandonné la lutte armée, il ne nous reste plus qu’à aller poser les problèmes à l’intérieur du pays en inscrivant notre action dans un cadre légal et démocratique.
3) il faut aussi conjuguer nos efforts avec les forces du progrès qui se battent à l’intérieur du pays puisque les questions relatives aux déportés, au passif humanitaire sont d’ordre national et il appartient à l’ensemble des mauritaniens de contribuer à leur résolution.
4) il faut aussi que la lutte soit menée auprès de nos populations et avec elles, et pour ce faire la lutte doit s’implanter à l’intérieur du pays.
5) enfin, on ne saurait conditionner notre implication au retour des déportés qui ont tout perdu et qui ont besoin de rétablir leur état civil, récupérer leurs maisons leurs emplois et qui de ce fait ont besoin d’un rapatriement organisé. Notre implication doit renforcer la lutte des déportés, par une mobilisation plus forte des mauritaniens de l’intérieur pour leur cause, qui est finalement la nôtre à nous tous.
6) il faut être sur le terrain et essayer en concertation avec les acteurs politiques et la société civile d’obtenir du CMJD à ce qu’il commence pendant la transition à poser des actes forts pour la résolution de ces problèmes.
Après cet exposé exhaustif, des questions ont été posées sur la situation politique intérieure et extérieure même si tous les participants déplorent la scission intervenue au sein des FLAM au bout de 23 ans de lutte commune.
Les intervenants ont aussi exposé les différentes missions accomplies en Europe et le mouvement de ralliement qui se fait autour des FLAM/RENOVATION et l’esprit nouveau qui est entrain de naître vers une union beaucoup plus large. Aujourdhui FLAM/RENOVATION compte en son sein des membres issues de différentes organisations politiques en exil et association humanitaires et plusieurs personnalités indépendantes.
Avant la levée de la séance, nos amis d’Orléans ont promis une réunion dans les prochains jours en vue de mettre sur place une structure des FLAM/RENOVATION.
La séance a été levée vers 19 heures pour se terminer autour d’un pot d’amitié au cours duquel le président des FLAM/RENOVATION a tenu à remercier les Orléanais pour l accueil très chaleureux dont il a été l’objet, lui et sa délégation.
Mamoudou DIALLO