La neutralité de la transition militaire en Mauritanie ne fait plus illusion. En parallèle des pressions exercées par l’instance armée et son gouvernement au profit des candidats indépendants, deux actes propitiatoires à la complaisance certifient l’imminence de la tricherie ; l’efficacité de ces mesures tient, surtout, à l’indifférence du public ; les partis en compétition, dont l’attitude d’auto-censure dominante consiste à « ne pas se faire des ennemis dans le système » avant l’achèvement du processus, se taisent ou minorent l’importance des évènements.
Il s’agit de la désignation des présidents de deux institutions extrêmement sensibles dans le contexte d’alternance au pouvoir ; l’Observatoire National des Elections (ONE) et la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA). Elles se trouvent confiées, respectivement, au jurisconsulte septuagénaire Hamden Ould Tah et à Maître Amadou Tidjane Bal, des individus qui ont apporté leur concours actif à la défense, voire la promotion - y compris extérieure - du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et de son système de domination discriminatoire. De surcroît, l’un et l’autre – d’où la subtilité du choix - sont connus pour une sujétion automatique au seigneur du moment. C’est donc, sans aucun hasard, qu’ils tiennent, aujourd’hui, des postures, normalement dévolues à des personnes de référence éthique, incorruptibles et d’une probité attestée.
Avec Hamden Ould Tah et Amadou Tidjane Bal, la fraude, la partialité et l’abus d’autorité ne risquent ni opposition, ni dénonciation. Le premier a été «élu », le 20 octobre 2006, par ses pairs, sous influence du membres du gouvernement ; le second doit son poste à une décision prise, le même jour, par le Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD). Nos appréhensions s’aggravent de doutes en surplus, si l’on évalue la composition de l’une ou l’autre des institutions précitées. Au sein de l’HAPA, par exemple, l’on rencontre, au milieu d’inconnus illustres, le journaliste Mbareck Ould Beyrouk, certes vétéran de la presse indépendante mais avocat acharné de la dictature, jusqu’à sa chute.
Plus révélateur encore, Hamden Ould Tah, sous pression de l’opinion, ne démissionnera de sa charge dirigeante dans le Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité (RDU, parti de l’ex « majorité présidentielle »), que le 6 novembre 2006, donc quelques semaines après avoir pris le contrôle de l’ONE !!!
Contre Maître Bal, l’on rappellera son implication active et publique dans la délégation officielle de la Mauritanie, lors de la Conférence Mondiale sur le racisme, tenue à Durban, en Afrique du Sud, entre le 31 Août et le 7 septembre 2001. Il y plaidera, avec acharnement, les thèses négationnistes du régime du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya. Il relève de l’effort considérable de gommer de nos mémoires une responsabilité d’un genre si singulier.
Dans l’ensemble, il étonne de constater combien ces distorsions de plus dans le dispositif général de l’alternance ne soulèvent que de timides réserves, notamment de la part des formations en quête de suffrages. De même, la société civile et les partenaires extérieurs ne paraissent apprécier, à sa juste valeur, la portée de pareils détournements. Hélas, l’erreur se répète encore : sous Ould Taya, nos partenaires s’accommodaient de bien pire.
De notre point de vue, la transition, déjà discréditée, confirme sa faillite par le maintien, de deux hommes, dans des missions d’intérêt général. Aussi, engageons-nous, tous les démocrates mauritaniens et leurs amis, à exiger la démission de messieurs Hamden Ould Tah et Amadou Tidjane Bal. Au moins, les meubles échapperont à l’inventaire.
Conscience et Résistance le 13 novembre 2007
Il s’agit de la désignation des présidents de deux institutions extrêmement sensibles dans le contexte d’alternance au pouvoir ; l’Observatoire National des Elections (ONE) et la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA). Elles se trouvent confiées, respectivement, au jurisconsulte septuagénaire Hamden Ould Tah et à Maître Amadou Tidjane Bal, des individus qui ont apporté leur concours actif à la défense, voire la promotion - y compris extérieure - du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya et de son système de domination discriminatoire. De surcroît, l’un et l’autre – d’où la subtilité du choix - sont connus pour une sujétion automatique au seigneur du moment. C’est donc, sans aucun hasard, qu’ils tiennent, aujourd’hui, des postures, normalement dévolues à des personnes de référence éthique, incorruptibles et d’une probité attestée.
Avec Hamden Ould Tah et Amadou Tidjane Bal, la fraude, la partialité et l’abus d’autorité ne risquent ni opposition, ni dénonciation. Le premier a été «élu », le 20 octobre 2006, par ses pairs, sous influence du membres du gouvernement ; le second doit son poste à une décision prise, le même jour, par le Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD). Nos appréhensions s’aggravent de doutes en surplus, si l’on évalue la composition de l’une ou l’autre des institutions précitées. Au sein de l’HAPA, par exemple, l’on rencontre, au milieu d’inconnus illustres, le journaliste Mbareck Ould Beyrouk, certes vétéran de la presse indépendante mais avocat acharné de la dictature, jusqu’à sa chute.
Plus révélateur encore, Hamden Ould Tah, sous pression de l’opinion, ne démissionnera de sa charge dirigeante dans le Rassemblement pour la Démocratie et l’Unité (RDU, parti de l’ex « majorité présidentielle »), que le 6 novembre 2006, donc quelques semaines après avoir pris le contrôle de l’ONE !!!
Contre Maître Bal, l’on rappellera son implication active et publique dans la délégation officielle de la Mauritanie, lors de la Conférence Mondiale sur le racisme, tenue à Durban, en Afrique du Sud, entre le 31 Août et le 7 septembre 2001. Il y plaidera, avec acharnement, les thèses négationnistes du régime du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya. Il relève de l’effort considérable de gommer de nos mémoires une responsabilité d’un genre si singulier.
Dans l’ensemble, il étonne de constater combien ces distorsions de plus dans le dispositif général de l’alternance ne soulèvent que de timides réserves, notamment de la part des formations en quête de suffrages. De même, la société civile et les partenaires extérieurs ne paraissent apprécier, à sa juste valeur, la portée de pareils détournements. Hélas, l’erreur se répète encore : sous Ould Taya, nos partenaires s’accommodaient de bien pire.
De notre point de vue, la transition, déjà discréditée, confirme sa faillite par le maintien, de deux hommes, dans des missions d’intérêt général. Aussi, engageons-nous, tous les démocrates mauritaniens et leurs amis, à exiger la démission de messieurs Hamden Ould Tah et Amadou Tidjane Bal. Au moins, les meubles échapperont à l’inventaire.
Conscience et Résistance le 13 novembre 2007