La Coalition des forces du changement démocratique (CFCD) a rendu publique mardi sa déclaration, très attendue, quant à sa position vis-à-vis de ce qu’elle indexe comme l’ingérence de certaines autorités de transition dans le processus politique en cours. Le ton assez acerbe accuse le CMJD d’une "entorse grave au pacte qui le lie aux partenaires politiques". Pour porter son message aux autorités de transition, la CFCD aurait délégué une troïka composée des présidents de l’APP, du RPM et du RFD.
Les formations politiques sont aujourd’hui unanimes sur le fait que les autorités de transition ont " failli " à leur engagement de neutralité dans le processus politique en cours et dont les premières étapes pointent déjà à l’horizon avec le début de dépôt des listes électorales, mercredi 20 septembre 2006, pour les élections municipales.
Or, on assiste depuis vendredi, date de la publication du premier communiqué de la CFCD, suivi lundi du point de presse du SG du Prdr, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, à une dénonciation à l’unisson de ce que les partis politiques prétendent être une immixtion flagrante des autorités de transition par leur influence directe sur le positionnement de plusieurs pontes politiques dans le pays. Il n’en fallait pas plus pour irriter les partis politiques, remontées par cette intrusion dans la transition par ceux qui ont en charge de la mener à bien.
LA CFCD sur les traces du PRDR
Si dans son premier communiqué, la CFCD a différé sa position définitive par rapport " aux informations faisant état de l’ingérence de certaines personnalités de la transition dans le processus politique ", elle revient mardi à la charge, à l’issue de sa réunion lundi au siège de l’APP, qui assure sa présidence tournante, pour emboîter le pas au Parti républicain démocratique pour le renouveau dont le SG avait déjà dénoncé, lundi, ce qu’il tient pour informations irréfutables de " l’immixtion de hautes sphères de l’Etat dans le but d’influencer ses militants". Depuis plus d’une année de règne, la junte militaire au Pouvoir, et qui a initié et proposé les réformes politiques en destituant l’ancien président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, ne s’est jamais trouvée controversée par la classe politique.
C’est donc dans des termes assez "corsés" que la CFCD dit dénoncer et rejeter "avec force ces pratiques contraires aux engagements de neutralité et de transparence" promis par le CMJD lorsqu’il accédait au pouvoir. Pour la CFCD, le CMJD et le Gouvernement doivent " renoncer à cette ingérence et () réaffirmer leur position de neutralité par la parole et les actes. La CFCD tente de rassembler autour de ses doléances tous les partis politiques -y compris le PRDR- et les organisations de la société civile en les invitant " à assumer leurs responsabilités face à toute ingérence des autorités de transition dans la compétition politique électorale ".
Rappelant ses griefs quant à la formation d’un gouvernement de transition "en dehors de toute concertation, au refus de reconnaissance de certaines formations (Islamistes), à la stigmatisation de certaines forces politiques et la mascarade du financement des partis politiques", la CFCD s’en prend en termes virulents aux auteurs du putsch contre Ould Taya qu’elle accuse ne pas tenir leur engagement à rester neutre et à favoriser la transparence pour les prochaines consultations électorales.
La CFCD prend enfin à témoin, à ce sujet, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’invite à assumer pleinement son rôle.
Le Front intérieur se lézarde?
Au-delà donc de la phobie que les partis politiques ont des candidatures indépendantes régulièrement constitués, la crise politique éclate donc à plein jour entre une classe politique qui était incapable de renverser l’ancien régime et une junte militaire arrivée au pouvoir par la force des armes et probablement maintenue au Pouvoir par le consensus qui s’est dégagé autour d’elle à l’issue du putsch d’août 2003. Même s’ils n’ont pas demandé l’avis des partis en destituant Ould Taya -et que certaines sources parlent d’une raison d’Etat pour éviter la perpétuation porteuse de dangers réels de la bipolarisation de la scène politique entre deux blocs farouchement opposés, l’ancienne majorité présidentielle et l’ancienne opposition traditionnelle à Ould Taya- les autorités de transition avaient promis de ne pas se mêler de politique politicienne. Pourtant, elles continuent de jurer qu’elles observeront toute la neutralité requise et qu’elles garantiraient la transparence entre les véritables protagonistes de l’émulation électorale.
La CFCD a donc mandaté une troïka composée de Messaoud Ould Boulkheir, président de l’APP, président en exercice de la Coalition, de Docteur Cheikh Ould Horma, dernier président à avoir porté son étendard et de Ahmed Ould Daddah, qui devrait, dans les quinze jours qui suivent, prendre en charge les destinées de la Coalition.
La situation de suspicion risque si elle n’est pas jugulée de remettre en doute la crédibilité de tout l’édifice jusqu’ici construit par les autorités de transition.
Affaire à suivre donc !
Jedna DEIDA
Nouakchott Info
Les formations politiques sont aujourd’hui unanimes sur le fait que les autorités de transition ont " failli " à leur engagement de neutralité dans le processus politique en cours et dont les premières étapes pointent déjà à l’horizon avec le début de dépôt des listes électorales, mercredi 20 septembre 2006, pour les élections municipales.
Or, on assiste depuis vendredi, date de la publication du premier communiqué de la CFCD, suivi lundi du point de presse du SG du Prdr, Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall, à une dénonciation à l’unisson de ce que les partis politiques prétendent être une immixtion flagrante des autorités de transition par leur influence directe sur le positionnement de plusieurs pontes politiques dans le pays. Il n’en fallait pas plus pour irriter les partis politiques, remontées par cette intrusion dans la transition par ceux qui ont en charge de la mener à bien.
LA CFCD sur les traces du PRDR
Si dans son premier communiqué, la CFCD a différé sa position définitive par rapport " aux informations faisant état de l’ingérence de certaines personnalités de la transition dans le processus politique ", elle revient mardi à la charge, à l’issue de sa réunion lundi au siège de l’APP, qui assure sa présidence tournante, pour emboîter le pas au Parti républicain démocratique pour le renouveau dont le SG avait déjà dénoncé, lundi, ce qu’il tient pour informations irréfutables de " l’immixtion de hautes sphères de l’Etat dans le but d’influencer ses militants". Depuis plus d’une année de règne, la junte militaire au Pouvoir, et qui a initié et proposé les réformes politiques en destituant l’ancien président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, ne s’est jamais trouvée controversée par la classe politique.
C’est donc dans des termes assez "corsés" que la CFCD dit dénoncer et rejeter "avec force ces pratiques contraires aux engagements de neutralité et de transparence" promis par le CMJD lorsqu’il accédait au pouvoir. Pour la CFCD, le CMJD et le Gouvernement doivent " renoncer à cette ingérence et () réaffirmer leur position de neutralité par la parole et les actes. La CFCD tente de rassembler autour de ses doléances tous les partis politiques -y compris le PRDR- et les organisations de la société civile en les invitant " à assumer leurs responsabilités face à toute ingérence des autorités de transition dans la compétition politique électorale ".
Rappelant ses griefs quant à la formation d’un gouvernement de transition "en dehors de toute concertation, au refus de reconnaissance de certaines formations (Islamistes), à la stigmatisation de certaines forces politiques et la mascarade du financement des partis politiques", la CFCD s’en prend en termes virulents aux auteurs du putsch contre Ould Taya qu’elle accuse ne pas tenir leur engagement à rester neutre et à favoriser la transparence pour les prochaines consultations électorales.
La CFCD prend enfin à témoin, à ce sujet, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’invite à assumer pleinement son rôle.
Le Front intérieur se lézarde?
Au-delà donc de la phobie que les partis politiques ont des candidatures indépendantes régulièrement constitués, la crise politique éclate donc à plein jour entre une classe politique qui était incapable de renverser l’ancien régime et une junte militaire arrivée au pouvoir par la force des armes et probablement maintenue au Pouvoir par le consensus qui s’est dégagé autour d’elle à l’issue du putsch d’août 2003. Même s’ils n’ont pas demandé l’avis des partis en destituant Ould Taya -et que certaines sources parlent d’une raison d’Etat pour éviter la perpétuation porteuse de dangers réels de la bipolarisation de la scène politique entre deux blocs farouchement opposés, l’ancienne majorité présidentielle et l’ancienne opposition traditionnelle à Ould Taya- les autorités de transition avaient promis de ne pas se mêler de politique politicienne. Pourtant, elles continuent de jurer qu’elles observeront toute la neutralité requise et qu’elles garantiraient la transparence entre les véritables protagonistes de l’émulation électorale.
La CFCD a donc mandaté une troïka composée de Messaoud Ould Boulkheir, président de l’APP, président en exercice de la Coalition, de Docteur Cheikh Ould Horma, dernier président à avoir porté son étendard et de Ahmed Ould Daddah, qui devrait, dans les quinze jours qui suivent, prendre en charge les destinées de la Coalition.
La situation de suspicion risque si elle n’est pas jugulée de remettre en doute la crédibilité de tout l’édifice jusqu’ici construit par les autorités de transition.
Affaire à suivre donc !
Jedna DEIDA
Nouakchott Info