En renversant Ange-Félix Patassé en 2003, le président centrafricain François Bozizé avait promis que sa rébellion serait la dernière d'une longue série dans le pays. A peine trois ans plus tard, il vient d'être contraint d'accuser son prédécesseur de former à son tour des rebelles.v
Le troisième anniversaire de l'arrivée au pouvoir du général Bozizé est célébré mercredi dans un climat tendu. "Qui aurait cru qu'après le renversement violent de Patassé et le retour à la légalité constitutionnelle salué par la communauté internationale, la Centrafrique allait de nouveau être confrontée à des bruits de bottes dans le nord du pays", déplore à cette occasion le journal Le Citoyen. Jusqu'ici, les autorités attribuaient l'insécurité qui règne depuis plusieurs mois dans le quart nord-ouest du pays aux "zaraguinas", les "coupeurs de route" de sombre réputation.
Mais face à la persistance des attaques, elles ont dû se rendre à une évidence déjà soulignée par nombre d'observateurs : une rébellion est en train de voir le jour dans cette partie du pays, bastion traditionnel du Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc) de l'ex-président Patassé. Dimanche, la présidence centrafricaine a donc finalement accusé certains dirigeants du Mlpc "à la solde" du président déchu d'avoir "mis sur pied un camp d'entraînement au nord-est, à la frontière centrafricano-soudanaise (...) qui a pour vocation de former des rebelles pour déstabiliser le pays". Désigné comme le chef de ce camp, le Tchadien Abdoulaye Miskine, homme de main de M. Patassé, a reconnu mardi sur Radio France internationale (Rfi) être "en train de monter une rébellion", mais a assuré que sa "base" se trouvait "entre Paoua et Kabo, sur le sol centrafricain". Interrogé sur ses liens avec M. Patassé, qui vit en exil au Togo depuis sa chute, il est resté vague. "S'il n'est pas derrière nous, il sera obligé de nous soutenir", a-t-il dit.
Le pouvoir actuel a longtemps fait mine de croire que la restructuration de l'armée, soutenue par des pays amis, et son redéploiement dans des zones reculées, permettraient de rétablir l'autorité de l'Etat.
Le déploiement fin 2005 dans le nord-ouest et l'est des soldats de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), appuyés par l'Union européenne et la France, était aussi de nature à rassurer les autorités. "La situation est maîtrisée", assurait encore en octobre le président Bozizé, attribuant l'insécurité à de simples "bandits". Depuis, la situation ne s'est guère améliorée. Deux attaques menées en septembre et décembre contre Markounda et Kabo, dans le nord-ouest, ont été revendiquées par un nouveau groupe dont l'objectif affiché est la chute de M. Bozizé, l'Armée pour la restauration de la République et la démocratie (Aprd).
Puis, le 29 janvier, la répression d'une nouvelle attaque a fait au moins 27 morts à Paoua, à 500 km au nord de Bangui. Trois députés Mlpc accusent l'armée d'avoir à cette occasion "massacré" 104 civils mais ces chiffres n'ont pas été confirmés de source indépendante.
Parallèlement, les Forces armées centrafricaines (Faca) ont recueilli des renseignements inquiétants qui font état dans le nord-ouest de "cas de désertion de soldats (...) qui ont rallié la rébellion", explique-t-on de source militaire centrafricaine. Selon cette source, ces aspirants rebelles sont recrutés "moyennant un peu d'argent provenant des dignitaires de l'ancien régime de Patassé". Une fois de plus, la rivalité entre MM. Bozizé et Patassé, et à travers elle celle qui oppose les ethnies gbaya du président et kaba de son prédécesseur, menace de déstabiliser la Centrafrique.
Le troisième anniversaire de l'arrivée au pouvoir du général Bozizé est célébré mercredi dans un climat tendu. "Qui aurait cru qu'après le renversement violent de Patassé et le retour à la légalité constitutionnelle salué par la communauté internationale, la Centrafrique allait de nouveau être confrontée à des bruits de bottes dans le nord du pays", déplore à cette occasion le journal Le Citoyen. Jusqu'ici, les autorités attribuaient l'insécurité qui règne depuis plusieurs mois dans le quart nord-ouest du pays aux "zaraguinas", les "coupeurs de route" de sombre réputation.
Mais face à la persistance des attaques, elles ont dû se rendre à une évidence déjà soulignée par nombre d'observateurs : une rébellion est en train de voir le jour dans cette partie du pays, bastion traditionnel du Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc) de l'ex-président Patassé. Dimanche, la présidence centrafricaine a donc finalement accusé certains dirigeants du Mlpc "à la solde" du président déchu d'avoir "mis sur pied un camp d'entraînement au nord-est, à la frontière centrafricano-soudanaise (...) qui a pour vocation de former des rebelles pour déstabiliser le pays". Désigné comme le chef de ce camp, le Tchadien Abdoulaye Miskine, homme de main de M. Patassé, a reconnu mardi sur Radio France internationale (Rfi) être "en train de monter une rébellion", mais a assuré que sa "base" se trouvait "entre Paoua et Kabo, sur le sol centrafricain". Interrogé sur ses liens avec M. Patassé, qui vit en exil au Togo depuis sa chute, il est resté vague. "S'il n'est pas derrière nous, il sera obligé de nous soutenir", a-t-il dit.
Le pouvoir actuel a longtemps fait mine de croire que la restructuration de l'armée, soutenue par des pays amis, et son redéploiement dans des zones reculées, permettraient de rétablir l'autorité de l'Etat.
Le déploiement fin 2005 dans le nord-ouest et l'est des soldats de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), appuyés par l'Union européenne et la France, était aussi de nature à rassurer les autorités. "La situation est maîtrisée", assurait encore en octobre le président Bozizé, attribuant l'insécurité à de simples "bandits". Depuis, la situation ne s'est guère améliorée. Deux attaques menées en septembre et décembre contre Markounda et Kabo, dans le nord-ouest, ont été revendiquées par un nouveau groupe dont l'objectif affiché est la chute de M. Bozizé, l'Armée pour la restauration de la République et la démocratie (Aprd).
Puis, le 29 janvier, la répression d'une nouvelle attaque a fait au moins 27 morts à Paoua, à 500 km au nord de Bangui. Trois députés Mlpc accusent l'armée d'avoir à cette occasion "massacré" 104 civils mais ces chiffres n'ont pas été confirmés de source indépendante.
Parallèlement, les Forces armées centrafricaines (Faca) ont recueilli des renseignements inquiétants qui font état dans le nord-ouest de "cas de désertion de soldats (...) qui ont rallié la rébellion", explique-t-on de source militaire centrafricaine. Selon cette source, ces aspirants rebelles sont recrutés "moyennant un peu d'argent provenant des dignitaires de l'ancien régime de Patassé". Une fois de plus, la rivalité entre MM. Bozizé et Patassé, et à travers elle celle qui oppose les ethnies gbaya du président et kaba de son prédécesseur, menace de déstabiliser la Centrafrique.