Le procureur de la Cour suprême du Burundi a requis vendredi la réclusion à perpétuité contre l'ex-président burundais Domitien Ndayizeye, accusé avec six autres prévenus d'avoir préparé un coup d'Etat.
"Les prévenus ont voulu porter atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et ont formé une association de malfaiteurs en vue de faire un coup d'Etat et d'attenter à la vie de certains responsables" burundais, a déclaré le procureur Gaudence Ndayizeye.
Il a requis la perpétuité contre 6 des accusés, dont l'ancien président, et a laissé à la cour le soin d'apprécier la peine à infliger à un prévenu qui a collaboré à l'enquête.
Certains des sept accusés sont en prison depuis le 1er août. Tous clament leur innocence, à l'exception de Tharcisse Ndayishimiye, qui a collaboré avec le tribunal.
Les avocats de la défense devaient plaider vendredi après-midi l'acquittement. Le jugement doit être mis en délibéré.
Plusieurs centaines de personnes étaient massées devant la Cour suprême pour suivre les débats, retransmis par haut-parleurs.
Dans son réquisitoire, le procureur a repris les accusations qu'il avait déjà formulées au cours du procès et selon lesquelles les prévenus ont participé à un complot régional contre le pouvoir burundais réunissant notamment des responsables rwandais et ougandais.
Selon l'accusation, le président burundais Pierre Nkurunziza, l'administrateur des services secrets et son adjoint, ainsi que le chef d'état-major des armées burundaises et son adjoint devaient être assassinés dans le cadre de ce complot.
Plusieurs partis politiques, des ONG et des radios privées accusent le pouvoir d'avoir monté cette affaire de coup d'Etat de toutes pièces pour "museler l'opposition".
Le Burundi, qui tente de sortir de treize ans de guerre civile, a connu plusieurs coups d'Etat ou tentatives depuis son indépendance en 1962.
M. Ndayizeye, un Hutu, a été vice-président pendant la première période de la transition politique au Burundi de novembre 2001 à avril 2003, puis président de mai 2003 à août 2005.
Il a été remplacé par M. Nkurunziza, également membre de l'ethnie majoritaire hutu, investi en août 2005 à l'issue de la transition entamée en novembre 2001.
M. Nkurunziza est issu de l'ancienne rébellion hutue du Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir).
source: Nettali