L’armée burkinabè a repris mardi dans la soirée le palais présidentiel de Kosyam et le camp Naaba-Koom II, dans lequel étaient retranchés des anciens putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Le général Gilbert Diendéré se serait quant à lui réfugié à l’ambassade du Vatican.
Le Burkina Faso vient-il de tourner la page du coup d’État débuté le 16 septembre ? Mettant fin au blocage suscité par le refus de certains anciens putschistes d’être désarmés, l’armée a repris dans la soirée de mardi 29 à mercredi 30 septembre, le palais présidentiel de Kosyam et le camp dit Naaba-Koom II où étaient retranchés les derniers éléments hostiles de l’ancien Régiment de sécurité présidentiel (RSP), dissous vendredi 25 septembre.
Mercredi matin, la caserne était toujours interdite au public, tandis que des blindés et des pick-up restaient positionnés autour du bâtiment. Les opérations de ratissage se poursuivaient. Selon des militaires de l’armée loyaliste, certains éléments du RSP pourraient être cachés dans la caserne, espérant passer entre les mailles du filet.
Promettant un bilan « ultérieurement », le gouvernement a assuré dans la soirée de mardi que « les places ou camps occupés par l’ex-RSP, [avaient] été libérés par nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité ». « Le gouvernement de la transition félicite le peuple burkinabè pour sa mobilisation sans faille depuis le début de cette crise et les forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme et leur comportement républicain », a-t-il ajouté.
« Le gouvernement de la transition (…) lance un appel au renforcement de la réconciliation et de l’unité nationale et exhorte tout un chacun à œuvrer dans ce sens », a encore déclaré le gouvernement, dans un communiqué.
« Il doit y avoir beaucoup de morts »
L’armée avait lancé l’assaut en fin d’après-midi mardi sur la caserne Naaba-Koom II, où environ 300 soldats de l’ex-RSP étaient encore présents. Après l’avoir encerclée avec des blindés et des pick-up et demandé aux habitants du secteur de rester cloîtrés chez eux, elle avait tiré à quatre reprises avec des armes lourdes et des tirs nourris avaient suivi. Ceux-ci n’ont cependant pas duré.
« La situation est calme. Un assaut a été donné. Il n’y a pas eu d’affrontement. Ils (l’ex-RSP) ont quitté la caserne », a en effet déclaré peu après le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré. Le général Diendéré avait appelé dans le même temps sur une radio burkinabè ses hommes à « déposer les armes pour éviter un bain de sang ».
L’ex-chef putschiste avait ensuite déclaré s’être réfugié « dans un endroit sûr » et redouter qu’il y ait eu de nombreux morts lors de l’assaut. « Ils ont sorti l’artillerie (…) Ils ont tiré sur le camp. Malheureusement il y avait des familles, la clinique (dans le camp). Il doit y avoir beaucoup de morts et de blessés », avait-il lancé tard dans la soirée de mardi. De fait, aucun bilan définitif n’était encore disponible mercredi en milieu de journée.
Gilbert Diendéré réfugié à l’ambassade du Vatican ?
Gilbert Diendéré, qui n’était semble-t-il pas présent au camp Nabaa-Koom II lors de l’assaut de l’armée, se serait réfugié à l’ambassade du Vatican, chez le nonce apostolique, selon les médias burkinabè. Celui-ci avait pourtant assuré auparavant qu’il se mettrait « à la disposition de la justice de (son) pays ». Peu avant l’assaut, il avait refusé sa réaffectation, qui lui avait été notifiée par l’état-major général des armées, au sein de l’armée de terre.
Un peu plus tôt dans la journée de mardi, le régime de transition avait en revanche procédé à l’arrestation, « en lien avec le putsch », de Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré qui souhaitait se présenter à l’élection présidentielle du 11 octobre. Il fait partie, avec Gilbert Diendéré et son épouse Fatou Diallo Diendéré, des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés samedi 26 septembre par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).
Signe d’un retour à la normale, l’Union africaine a également levé la suspension du Burkina Faso de l’organisation panafricaine. Elle a dans le même temps annulé la mise en œuvre des sanctions contre les instigateurs du coup d’État, tout en prévenant qu’elles pouvaient « être réactivées à tout moment ».
Source: Jeune Afrique
Le Burkina Faso vient-il de tourner la page du coup d’État débuté le 16 septembre ? Mettant fin au blocage suscité par le refus de certains anciens putschistes d’être désarmés, l’armée a repris dans la soirée de mardi 29 à mercredi 30 septembre, le palais présidentiel de Kosyam et le camp dit Naaba-Koom II où étaient retranchés les derniers éléments hostiles de l’ancien Régiment de sécurité présidentiel (RSP), dissous vendredi 25 septembre.
Mercredi matin, la caserne était toujours interdite au public, tandis que des blindés et des pick-up restaient positionnés autour du bâtiment. Les opérations de ratissage se poursuivaient. Selon des militaires de l’armée loyaliste, certains éléments du RSP pourraient être cachés dans la caserne, espérant passer entre les mailles du filet.
Promettant un bilan « ultérieurement », le gouvernement a assuré dans la soirée de mardi que « les places ou camps occupés par l’ex-RSP, [avaient] été libérés par nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité ». « Le gouvernement de la transition félicite le peuple burkinabè pour sa mobilisation sans faille depuis le début de cette crise et les forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme et leur comportement républicain », a-t-il ajouté.
« Le gouvernement de la transition (…) lance un appel au renforcement de la réconciliation et de l’unité nationale et exhorte tout un chacun à œuvrer dans ce sens », a encore déclaré le gouvernement, dans un communiqué.
« Il doit y avoir beaucoup de morts »
L’armée avait lancé l’assaut en fin d’après-midi mardi sur la caserne Naaba-Koom II, où environ 300 soldats de l’ex-RSP étaient encore présents. Après l’avoir encerclée avec des blindés et des pick-up et demandé aux habitants du secteur de rester cloîtrés chez eux, elle avait tiré à quatre reprises avec des armes lourdes et des tirs nourris avaient suivi. Ceux-ci n’ont cependant pas duré.
« La situation est calme. Un assaut a été donné. Il n’y a pas eu d’affrontement. Ils (l’ex-RSP) ont quitté la caserne », a en effet déclaré peu après le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré. Le général Diendéré avait appelé dans le même temps sur une radio burkinabè ses hommes à « déposer les armes pour éviter un bain de sang ».
L’ex-chef putschiste avait ensuite déclaré s’être réfugié « dans un endroit sûr » et redouter qu’il y ait eu de nombreux morts lors de l’assaut. « Ils ont sorti l’artillerie (…) Ils ont tiré sur le camp. Malheureusement il y avait des familles, la clinique (dans le camp). Il doit y avoir beaucoup de morts et de blessés », avait-il lancé tard dans la soirée de mardi. De fait, aucun bilan définitif n’était encore disponible mercredi en milieu de journée.
Gilbert Diendéré réfugié à l’ambassade du Vatican ?
Gilbert Diendéré, qui n’était semble-t-il pas présent au camp Nabaa-Koom II lors de l’assaut de l’armée, se serait réfugié à l’ambassade du Vatican, chez le nonce apostolique, selon les médias burkinabè. Celui-ci avait pourtant assuré auparavant qu’il se mettrait « à la disposition de la justice de (son) pays ». Peu avant l’assaut, il avait refusé sa réaffectation, qui lui avait été notifiée par l’état-major général des armées, au sein de l’armée de terre.
Un peu plus tôt dans la journée de mardi, le régime de transition avait en revanche procédé à l’arrestation, « en lien avec le putsch », de Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré qui souhaitait se présenter à l’élection présidentielle du 11 octobre. Il fait partie, avec Gilbert Diendéré et son épouse Fatou Diallo Diendéré, des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés samedi 26 septembre par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).
Signe d’un retour à la normale, l’Union africaine a également levé la suspension du Burkina Faso de l’organisation panafricaine. Elle a dans le même temps annulé la mise en œuvre des sanctions contre les instigateurs du coup d’État, tout en prévenant qu’elles pouvaient « être réactivées à tout moment ».
Source: Jeune Afrique