Le président burkinabè Blaise Campaoré a annoncé la dissolution du gouvernement et l'instauration de l'état d'urgence alors que le palais présidentiel se trouvait encerclé par des manifestants anti-régime depuis la matinée.
«L'état de siège est décrété sur l'ensemble du territoire national. Le chef d'état-major des armées est chargé de l'application du présent décret, qui entre en vigueur à compter de ce jour», peut-on lire dans ce texte, sans entête officielle, dépourvu de date, et qui porte la signature de Blaise Compaoré, mais différente de son paraphe habituel.
M. Campaoré a annoncé entamer des pourparlers avec l'opposition.
Après une journée d'émeutes contre le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis près de 30 ans, des tractations se sont engagées jeudi au Burkina Faso entre militaires pour trouver une issue à cette crise d'une ampleur exceptionnelle en Afrique subsaharienne.
Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province, appels à la démission du président : en pleine tourmente, le gouvernement a dû dans un premier temps «annuler le vote» du projet de révision constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres, prévu dans la matinée, et a appelé «au calme et à la retenue».
En pleine tourmente, le gouvernement a annoncé à la mi-journée avoir «annulé le vote» du projet de révision constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres, prévu dans la matinée, et a appelé «au calme et à la retenue».
Partenaires du Burkina Faso, qui joue un rôle-clé dans l'instable zone sahélienne, Paris et Washington sont montés au créneau. La France, ex-puissance coloniale, a plaidé pour un «retour au calme», et les États-Unis ont exprimé leur «vive inquiétude».
Pour le régime en place depuis le putsch de 1987, c'est la crise la plus grave depuis la vague de mutineries de 2011, qui avait fait trembler le pouvoir. Des manifestations d'une telle ampleur contre les autorités sont rarissimes en Afrique subsaharienne.
La capitale Ouagadougou a sombré dans le chaos jeudi matin, sous l'oeil de forces de l'ordre souvent passives, selon des journalistes de l'AFP.
Les violences ont fait au moins un mort. À quelques centaines de mètres du domicile de François Compaoré, frère cadet du chef de l'État et personnalité influente du régime, un homme d'une trentaine d'années a été retrouvé mort, un trou dans la tempe, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Le président doit tirer les conséquences» des manifestations, avait lancé peu auparavant Bénéwendé Sankara, l'un des leaders de l'opposition, qui avec d'autres avait appelé la population à «marcher sur le Parlement».
Une partie du bâtiment de l'Assemblée nationale a été ravagée par les flammes. D'épaisses et spectaculaires fumées noires sortaient par les fenêtres brisées.
Mamadou Kadré, un député de l'opposition, a affirmé à l'AFP que ses collègues de la majorité - qui sont censés avoir passé la nuit dans un hôtel voisin - avaient été exfiltrés avant les violences.
Les forces de l'ordre ont tenté brièvement de stopper les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes, puis ont battu en retraite. Plus d'un millier de jeunes ont réussi à pénétrer dans le bâtiment et à le saccager, aux cris de «Libérez Kosyam», le nom du palais présidentiel.
Aux abords de la présidence, plus au sud dans la ville, la tension était palpable. Plusieurs centaines de manifestants faisaient face aux soldats de la garde présidentielle, qu'ils tenaient à distance. Certains soldats ont effectué des tirs de sommation au-dessus des protestataires.
Autre symbole du pouvoir attaqué : la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Plusieurs centaines de personnes sont entrées dans ses locaux, où elles ont pillé le matériel, caméras incluses, avant de quitter les lieux. Les transmissions ont été coupées.
Des troubles ont également été signalés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays (sud-ouest).
La mairie et le siège du parti présidentiel y ont été incendiés, de même que le domicile du maire (prorégime) et celui du porte-parole du gouvernement Alain Édouard Traoré, originaire de la région, selon des témoins.
Le Burkina a basculé dans la crise avec l'annonce, le 21 octobre, d'un projet de révision constitutionnelle portant de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Arrivé au pouvoir il y a 27 ans, le président Compaoré devait achever l'an prochain son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015).
-Avec Romaric Ollo Hien
Source: Agence France-Presse - OUAGADOUGOU
«L'état de siège est décrété sur l'ensemble du territoire national. Le chef d'état-major des armées est chargé de l'application du présent décret, qui entre en vigueur à compter de ce jour», peut-on lire dans ce texte, sans entête officielle, dépourvu de date, et qui porte la signature de Blaise Compaoré, mais différente de son paraphe habituel.
M. Campaoré a annoncé entamer des pourparlers avec l'opposition.
Après une journée d'émeutes contre le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis près de 30 ans, des tractations se sont engagées jeudi au Burkina Faso entre militaires pour trouver une issue à cette crise d'une ampleur exceptionnelle en Afrique subsaharienne.
Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province, appels à la démission du président : en pleine tourmente, le gouvernement a dû dans un premier temps «annuler le vote» du projet de révision constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres, prévu dans la matinée, et a appelé «au calme et à la retenue».
En pleine tourmente, le gouvernement a annoncé à la mi-journée avoir «annulé le vote» du projet de révision constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres, prévu dans la matinée, et a appelé «au calme et à la retenue».
Partenaires du Burkina Faso, qui joue un rôle-clé dans l'instable zone sahélienne, Paris et Washington sont montés au créneau. La France, ex-puissance coloniale, a plaidé pour un «retour au calme», et les États-Unis ont exprimé leur «vive inquiétude».
Pour le régime en place depuis le putsch de 1987, c'est la crise la plus grave depuis la vague de mutineries de 2011, qui avait fait trembler le pouvoir. Des manifestations d'une telle ampleur contre les autorités sont rarissimes en Afrique subsaharienne.
La capitale Ouagadougou a sombré dans le chaos jeudi matin, sous l'oeil de forces de l'ordre souvent passives, selon des journalistes de l'AFP.
Les violences ont fait au moins un mort. À quelques centaines de mètres du domicile de François Compaoré, frère cadet du chef de l'État et personnalité influente du régime, un homme d'une trentaine d'années a été retrouvé mort, un trou dans la tempe, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Le président doit tirer les conséquences» des manifestations, avait lancé peu auparavant Bénéwendé Sankara, l'un des leaders de l'opposition, qui avec d'autres avait appelé la population à «marcher sur le Parlement».
Une partie du bâtiment de l'Assemblée nationale a été ravagée par les flammes. D'épaisses et spectaculaires fumées noires sortaient par les fenêtres brisées.
Mamadou Kadré, un député de l'opposition, a affirmé à l'AFP que ses collègues de la majorité - qui sont censés avoir passé la nuit dans un hôtel voisin - avaient été exfiltrés avant les violences.
Les forces de l'ordre ont tenté brièvement de stopper les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes, puis ont battu en retraite. Plus d'un millier de jeunes ont réussi à pénétrer dans le bâtiment et à le saccager, aux cris de «Libérez Kosyam», le nom du palais présidentiel.
Aux abords de la présidence, plus au sud dans la ville, la tension était palpable. Plusieurs centaines de manifestants faisaient face aux soldats de la garde présidentielle, qu'ils tenaient à distance. Certains soldats ont effectué des tirs de sommation au-dessus des protestataires.
Autre symbole du pouvoir attaqué : la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Plusieurs centaines de personnes sont entrées dans ses locaux, où elles ont pillé le matériel, caméras incluses, avant de quitter les lieux. Les transmissions ont été coupées.
Des troubles ont également été signalés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays (sud-ouest).
La mairie et le siège du parti présidentiel y ont été incendiés, de même que le domicile du maire (prorégime) et celui du porte-parole du gouvernement Alain Édouard Traoré, originaire de la région, selon des témoins.
Le Burkina a basculé dans la crise avec l'annonce, le 21 octobre, d'un projet de révision constitutionnelle portant de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Arrivé au pouvoir il y a 27 ans, le président Compaoré devait achever l'an prochain son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015).
-Avec Romaric Ollo Hien
Source: Agence France-Presse - OUAGADOUGOU