Les résultats des élections législatives en Birmanie ne sont encore que partiels, mais la victoire historique de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) est déjà acquise. Forte de ce succès, l’opposante Aung San Suu Kyi a appelé à des pourparlers trois des principaux dirigeants, mercredi 11 novembre, afin d’envisager l’avenir du pays.
« Les citoyens ont exprimé leur volonté lors des élections », écrit Aung San Suu Kyi dans une lettre adressée au chef de l’armée, Min Aung Hlaing, au président Thein Sein et à l’influent président du Parlement, Shwe Mann. Une initiative prise alors que les soupçons se multiplient en raison de la lenteur possiblement délibérée de la commission électorale, dans un pays où l’administration reste largement dominée par des fonctionnaires au passé militaire. Mais le régime sortant a promis pour la première fois mercredi de « transférer le pouvoir pacifiquement ».
On ignore encore le score définitif de la LND, mais elle a remporté 56 des 61 sièges de la chambre basse du Parlement, selon des résultats publiés mercredi, ce qui signifie que le parti d’Aung San Suu Kyi a gagné 90 % des sièges dans les deux chambres. Certains résultats montrent par ailleurs que la LND domine même dans des régions considérées comme des bastions du Parti de la solidarité et du développement de l’union (USDP), comme la région du delta de l’Irrawaddy.
Un pas vers l’alternance
Une alternance historique est donc théoriquement en marche. « Nous avons perdu. Nous devons maintenant trouver les raisons de notre défaite », concédait lundi le président intérimaire de l’USDP, Htay Oo. Mais les partisans d’Aung San Suu Kyi s’inquiètent de ce que peut être la réponse de l’armée à une déroute annoncée dans les urnes.
Lors des dernières élections nationales jugées libres, en 1990, la junte avait laissé la LND concourir et gagner. Mais les résultats n’avaient pas été reconnus. Après des décennies de pouvoir militaire, puis de domination des héritiers de la junte depuis les réformes lancées en 2011, une victoire de la LND représenterait une révolution complète et inédite pour la scène politique birmane.
La LND laisse donc pour l’heure au gouvernement post-junte le temps de « digérer la nouvelle », sans mettre d’huile sur le feu, dans ce pays d’Asie du Sud-Est, où « faire perdre la face » à son adversaire en fanfaronnant est considéré comme une erreur stratégique. D’où l’extrême prudence avec laquelle manœuvre jusqu’ici Aung San Suu Kyi, évitant les apparitions publiques et faisant démonter l’écran géant et les haut-parleurs devant le siège de son parti.
Le président Thein Sein, général de la junte qui s’est dissoute en 2011, a répondu mercredi à la lettre d’Aung San Suu Kyi et a offert à l’opposante « une rencontre bilatérale quand le processus électoral sera achevé », selon un message diffusé par le ministre de l’information, Ye Htut, sur Facebook.
Source: Le Monde
« Les citoyens ont exprimé leur volonté lors des élections », écrit Aung San Suu Kyi dans une lettre adressée au chef de l’armée, Min Aung Hlaing, au président Thein Sein et à l’influent président du Parlement, Shwe Mann. Une initiative prise alors que les soupçons se multiplient en raison de la lenteur possiblement délibérée de la commission électorale, dans un pays où l’administration reste largement dominée par des fonctionnaires au passé militaire. Mais le régime sortant a promis pour la première fois mercredi de « transférer le pouvoir pacifiquement ».
On ignore encore le score définitif de la LND, mais elle a remporté 56 des 61 sièges de la chambre basse du Parlement, selon des résultats publiés mercredi, ce qui signifie que le parti d’Aung San Suu Kyi a gagné 90 % des sièges dans les deux chambres. Certains résultats montrent par ailleurs que la LND domine même dans des régions considérées comme des bastions du Parti de la solidarité et du développement de l’union (USDP), comme la région du delta de l’Irrawaddy.
Un pas vers l’alternance
Une alternance historique est donc théoriquement en marche. « Nous avons perdu. Nous devons maintenant trouver les raisons de notre défaite », concédait lundi le président intérimaire de l’USDP, Htay Oo. Mais les partisans d’Aung San Suu Kyi s’inquiètent de ce que peut être la réponse de l’armée à une déroute annoncée dans les urnes.
Lors des dernières élections nationales jugées libres, en 1990, la junte avait laissé la LND concourir et gagner. Mais les résultats n’avaient pas été reconnus. Après des décennies de pouvoir militaire, puis de domination des héritiers de la junte depuis les réformes lancées en 2011, une victoire de la LND représenterait une révolution complète et inédite pour la scène politique birmane.
La LND laisse donc pour l’heure au gouvernement post-junte le temps de « digérer la nouvelle », sans mettre d’huile sur le feu, dans ce pays d’Asie du Sud-Est, où « faire perdre la face » à son adversaire en fanfaronnant est considéré comme une erreur stratégique. D’où l’extrême prudence avec laquelle manœuvre jusqu’ici Aung San Suu Kyi, évitant les apparitions publiques et faisant démonter l’écran géant et les haut-parleurs devant le siège de son parti.
Le président Thein Sein, général de la junte qui s’est dissoute en 2011, a répondu mercredi à la lettre d’Aung San Suu Kyi et a offert à l’opposante « une rencontre bilatérale quand le processus électoral sera achevé », selon un message diffusé par le ministre de l’information, Ye Htut, sur Facebook.
Source: Le Monde