Jamais sans mes trois normaux ! Canicule ou pas, le thé reste indétrônable comme boisson chez les Mauritaniens où il fait partie presque du patrimoine culturel et gastronomique national, même si pas un seul gramme n’est produit localement. A 48°c à l’ombre ou en plein voyage (le thé est préparé dans des camions ou autocar), le Mauritanien ne peut se passer du thé servi selon un rituel qui est presque identique dans les différentes composantes culturelles mauritaniennes.
Le thé est préparé et consommé en famille, entre amis, presque en permanence durant toute la journée et à chaque occasion (baptêmes, mariages et diverses autres formes de regroupements).
La préparation du thé prend la forme d’un rituel d’accueil et de détente qui peut créer les conditions d’une entente dans le cadre des négociations les plus compliquées parfois.
Si cette infusion viendrait du Maroc, il faut dire que la formule donne un résultat beaucoup concentré chez les Mauritaniens du fait de la préparation. En effet, chez les Mauritaniens, pour arriver à la consommation proprement dite, on passe par quelques étapes.
Le thé est d’abord rincé à l’eau chaude. Il est ensuite mis dans une théière avec une quantité d'eau soigneusement dosée et bouilli pendant un instant. Ensuite, le préparateur, appelé «théificateur», verse et reverse la boisson dans plusieurs verts créant ainsi de la mousse dans chacun des verres. La boisson est ainsi réchauffée puis sucrée et aromatisé avec la menthe avant d’être servie à chaud dans des petits verres qui gardent l’indispensable mousse sans laquelle certains préfèrent bouder le verre.
En outre, le rituel est accompli en trois rounds (trois normaux) d’une durée de 30 à 45 minutes et parfois beaucoup plus. Parfois le thé est servi accompagné d’arachides ou de biscuits.
3 rounds et plusieurs fois par jour
Dans la quasi-totalité des demeures mauritaniennes, en partant des quartiers huppés de Tevragh-Zeina, la vitrine de Nouakchott, jusqu’aux coins les plus reculés des zones périurbaines, cette boisson est servie 3 à 4 fois la journée. En fait, il s’agit là d’une fréquence minimale, car parfois, le thé coule de manière continue du matin à l’heure du coucher.
Le service du thé est également assuré en permanence dans toutes les administrations publiques et privées. Tant pis pour la productivité. Certains vendeurs ambulants proposent le thé dans divers endroits tout au long de la journée. Même au cours du voyage, dans les camions ou autocars, les Mauritaniens ne se passent pas du thé. Les apprentis préparent le thé avec des mini-réchaud à gaz et le servent aux voyageurs sans même avoir besoin de s’arrêter.
C’est dire que le thé est plus qu’une composante culturelle mauritanienne. Une réalité illustrée par cette anecdote relative à l’histoire d’un bébé auquel sa mère aurait pris l’habitude de faire goûter à la fameuse tisane. Sevré un jour, le nouveau-né se retrouva en manque, avec de terribles migraines et des cris de douleur. La mère imprudente fit le tour du village pour comprendre les raisons du mal. Elle tombe finalement sur un vieux connaisseur, dont le diagnostic formel révèle que le nourrisson est en manque de thé. Une petite goutte dans la bouche permit de chasser la tourmente.
Bien que difficile, à vérifier dans la réalité, cette anecdote illustre symboliquement le lien presque «fusionnel» entre le citoyen mauritanien et le thé.
Il faut noter que «cette espèce de tisane est introduite dans le nord de la Mauritanie par des commerçants issus de la tribu des Aoulad Bousbaa et des Teknas au tout début du 20e siècle», explique cadre d’une grande entreprise publique à la retraite, fin connaisseur de l’histoire du pays.
Boissons fraiches
Outre l’indétrônable thé, plusieurs autres boissons fraiches sont consommées quotidiennement, surtout durant les périodes de chaleurs qui ne constituent pas d’exception en Mauritanie.
Parmi ces boissons figurent en bonne place un mélange de lait, caillé ou frais, de l’eau et du sucre appelé «Zrigh» (chez les maures), «Toufam» (chez les peulhs), etc. C’est certainement la boisson la plus ancienne dans le pays, les Mauritaniens étant traditionnellement des éleveurs. Il est préparé avec une formule plus concentrée chez les populations de la vallée du fleuve Sénégal. Il est servi aux hôtes comme rafraichissement et permet aux populations de se désaltérer durant les périodes de fortes chaleurs. La fréquence des préparations dépend de la chaleur et de la disponibilité du lait.
Au rang des boissons traditionnelles figure également le «bissap», appellation d’origine sénégalaise (wolof), une coction à base de fleurs d'hibiscus rouges séchées appelé "oseille de Guinée". Les fleurs de cet hibiscus de couleur rouge pourpe, une fois séchée et plongée dans l'eau donne cette infusion. Ce produit est généralement importé du Mali et du Sénégal. Cette boisson remplace souvent le lait comme rafraichissant et est beaucoup servie lors des ruptures du jeûne durant le mois de Ramadan. Le bissap est connu pour ses vertus thérapeutiques. Il permet de réguler la pression artérielle et réduit les risques d’accidents cardio-vasculaires, selon une étude récente de l’université de Tufts de Boston. Il a aussi, pour certains, des vertus aphrodisiaques. Il est consommé frais, mais parfois il est servi chaud pour soigner les rhumes.
Enfin, le «Bouy», une boisson préparée à partir de la poudre de «pain de singe», fruit du baobab, l’un des plus célèbres arbres d’Afrique sahélo-soudanaise. La poudre est mélangée avec de l’eau et du sucre pour donner une boisson qui peut remplace le lait ou le bissap.
Cheikh Sidya
Source:: afrqiuele360
Le thé est préparé et consommé en famille, entre amis, presque en permanence durant toute la journée et à chaque occasion (baptêmes, mariages et diverses autres formes de regroupements).
La préparation du thé prend la forme d’un rituel d’accueil et de détente qui peut créer les conditions d’une entente dans le cadre des négociations les plus compliquées parfois.
Si cette infusion viendrait du Maroc, il faut dire que la formule donne un résultat beaucoup concentré chez les Mauritaniens du fait de la préparation. En effet, chez les Mauritaniens, pour arriver à la consommation proprement dite, on passe par quelques étapes.
Le thé est d’abord rincé à l’eau chaude. Il est ensuite mis dans une théière avec une quantité d'eau soigneusement dosée et bouilli pendant un instant. Ensuite, le préparateur, appelé «théificateur», verse et reverse la boisson dans plusieurs verts créant ainsi de la mousse dans chacun des verres. La boisson est ainsi réchauffée puis sucrée et aromatisé avec la menthe avant d’être servie à chaud dans des petits verres qui gardent l’indispensable mousse sans laquelle certains préfèrent bouder le verre.
En outre, le rituel est accompli en trois rounds (trois normaux) d’une durée de 30 à 45 minutes et parfois beaucoup plus. Parfois le thé est servi accompagné d’arachides ou de biscuits.
3 rounds et plusieurs fois par jour
Dans la quasi-totalité des demeures mauritaniennes, en partant des quartiers huppés de Tevragh-Zeina, la vitrine de Nouakchott, jusqu’aux coins les plus reculés des zones périurbaines, cette boisson est servie 3 à 4 fois la journée. En fait, il s’agit là d’une fréquence minimale, car parfois, le thé coule de manière continue du matin à l’heure du coucher.
Le service du thé est également assuré en permanence dans toutes les administrations publiques et privées. Tant pis pour la productivité. Certains vendeurs ambulants proposent le thé dans divers endroits tout au long de la journée. Même au cours du voyage, dans les camions ou autocars, les Mauritaniens ne se passent pas du thé. Les apprentis préparent le thé avec des mini-réchaud à gaz et le servent aux voyageurs sans même avoir besoin de s’arrêter.
C’est dire que le thé est plus qu’une composante culturelle mauritanienne. Une réalité illustrée par cette anecdote relative à l’histoire d’un bébé auquel sa mère aurait pris l’habitude de faire goûter à la fameuse tisane. Sevré un jour, le nouveau-né se retrouva en manque, avec de terribles migraines et des cris de douleur. La mère imprudente fit le tour du village pour comprendre les raisons du mal. Elle tombe finalement sur un vieux connaisseur, dont le diagnostic formel révèle que le nourrisson est en manque de thé. Une petite goutte dans la bouche permit de chasser la tourmente.
Bien que difficile, à vérifier dans la réalité, cette anecdote illustre symboliquement le lien presque «fusionnel» entre le citoyen mauritanien et le thé.
Il faut noter que «cette espèce de tisane est introduite dans le nord de la Mauritanie par des commerçants issus de la tribu des Aoulad Bousbaa et des Teknas au tout début du 20e siècle», explique cadre d’une grande entreprise publique à la retraite, fin connaisseur de l’histoire du pays.
Boissons fraiches
Outre l’indétrônable thé, plusieurs autres boissons fraiches sont consommées quotidiennement, surtout durant les périodes de chaleurs qui ne constituent pas d’exception en Mauritanie.
Parmi ces boissons figurent en bonne place un mélange de lait, caillé ou frais, de l’eau et du sucre appelé «Zrigh» (chez les maures), «Toufam» (chez les peulhs), etc. C’est certainement la boisson la plus ancienne dans le pays, les Mauritaniens étant traditionnellement des éleveurs. Il est préparé avec une formule plus concentrée chez les populations de la vallée du fleuve Sénégal. Il est servi aux hôtes comme rafraichissement et permet aux populations de se désaltérer durant les périodes de fortes chaleurs. La fréquence des préparations dépend de la chaleur et de la disponibilité du lait.
Au rang des boissons traditionnelles figure également le «bissap», appellation d’origine sénégalaise (wolof), une coction à base de fleurs d'hibiscus rouges séchées appelé "oseille de Guinée". Les fleurs de cet hibiscus de couleur rouge pourpe, une fois séchée et plongée dans l'eau donne cette infusion. Ce produit est généralement importé du Mali et du Sénégal. Cette boisson remplace souvent le lait comme rafraichissant et est beaucoup servie lors des ruptures du jeûne durant le mois de Ramadan. Le bissap est connu pour ses vertus thérapeutiques. Il permet de réguler la pression artérielle et réduit les risques d’accidents cardio-vasculaires, selon une étude récente de l’université de Tufts de Boston. Il a aussi, pour certains, des vertus aphrodisiaques. Il est consommé frais, mais parfois il est servi chaud pour soigner les rhumes.
Enfin, le «Bouy», une boisson préparée à partir de la poudre de «pain de singe», fruit du baobab, l’un des plus célèbres arbres d’Afrique sahélo-soudanaise. La poudre est mélangée avec de l’eau et du sucre pour donner une boisson qui peut remplace le lait ou le bissap.
Cheikh Sidya
Source:: afrqiuele360