- Le dimanche 3 décembre se déroule le 2ème tour des élections législatives en Mauritanie dans les circonscriptions où le 1er tour de ces élections n'a pas permis de trancher le 19 novembre dernier.
66 listes concurrentes sont en compétition au niveau de 33 circonscriptions électorales. Sur ces listes, 34 sont indépendantes et 32 sont présentées par des partis politiques.
Parmi les circonscriptions qui attendent ce deuxième tour, six se trouvent dans la wilaya du Hodh Charghi (Amourj, Bassiknou, Djiguenni, Néma, Oulata et Timbédra); quatre au Hodh El Gharbi (Aioun, Tintane, Kobenny et Tamchakett); trois en Assaba (Kiffa, Guerou et Barkéol); quatre également au Gorgol (Kaédi, Maghama, M'Bout et Monguel); cinq au Brakna (Aleg, Bababé, Boghé, Maghtalahjar et M'Bagne); trois au Trarza (Rosso, Mederdra et Ouad Naga); deux au Tagant (Tidjikja et Moudjéria); deux en Adrar (Atar et Chinguitti); une au Guidimagha (Ould Yengé); deux au Tiris Zemmour (Zoueirate et F'Dérick) et enfin une en Inchiri (Akjoujt).
Les mauritaniens accompliront leur devoir civique au cours de ce tour dans 1.481 bureaux de vote répartis entre les 33 circonscriptions ci-haut citées. La campagne électorale des listes candidates pour le second tour a pris la forme de contacts directs pour la formation de coalitions et d'ententes ainsi que pour prendre les autres mesures visant à rassembler le maximum d'électeurs le jour du scrutin.
Ce 2ème tour intervient au moment où tous sont satisfaits des conditions de la transparence du scrutin et de la neutralité de l'Administration ainsi que de la crédibilité des résultats, qu'il s'agisse des acteurs politiques eux-mêmes, des observateurs nationaux ou des missions d'observation étrangères, arabe, africaine, islamique, européenne, américaine, ou de la francophonie qui ont surveillé le déroulement du scrutin sur l'ensemble du territoire national le 19 novembre écoulé.
Les électeurs comptent déjà, à l'issue de ce second tour et sur la base des résultats du premier, dessiner les contours de leur prochaine assemblée nationale (95 sièges) où les indépendants auront une présence nette à côté de certains partis politiques de l'opposition avant le 3 août ou de la majorité gouvernante d'alors.
Certains vont jusqu'à prétendre que les indépendants, dont le regroupement a annoncé jeudi dernier, pouvoir engranger quelque 40 sièges à l'Assemblée Nationale, formeront un parti politique qui ne manquera pas d'attirer les mécontents de toutes les autres formations notamment les dérivées de l'ancien parti au pouvoir ainsi que les autres inconditionnels de l'émigration au sein des mouvements clandestins au temps du monolithisme et de la privation des libertés et les agents de ce que le Chef de l'Etat a, dans son intervention qui a mis fin à la polémique sur les indépendants, appelé, les fervents de "l'approche facile": c'est à dire les invétérés du tribalisme, du régionalisme, du clanisme et de l'ethnisme etc.
Au sein de l'élite politique, il y en a qui pensent que la probabilité que les indépendants forment un parti relève d'un phénomène passager. D'ailleurs, les derniers développements de la situation politique notamment après la secousse de ces derniers mois et les fissurations au sein des formations politiques qui l'ont accompagnée devaient conduire nécessairement à cette situation.
La navigation des hommes politiques entre ceux-ci et ceux-là, habitude de héritée de l'ancien régime, en est résultée comme en est une conséquence la chute de certaines figures de proue de ce même système. En revanche d'autres, symboles de ce passé se sont remorqué avec de nouvelles affiches à des formations politiques si ce n'est des indépendants pour tenter leur chance.
Peut être que le pluralisme de la nouvelle assemblée leur interdira de figurer parmi la nouvelle élite mais le risque de voir consacrer le pire notamment certains ingrédients du passé vomi, demeure.
D'autres par contre estiment, contrairement aux affirmations des uns et des autres, que la présence des indépendants, autant d'ailleurs que celle des partis politiques eux-mêmes, n'est autre qu'un moyen derrière lequel se protègent ceux qui ont des antécédents avec la justice ou autre et qui exploitent certains amateurs de portefeuilles, attachés à l'argent, à l'influence et à l'autorité.
Ces mêmes analystes pensent toutefois, que la démocratie repose sur la théorie des étapes et ne peut, de ce fait, être édifiée tout de suite sur des bases exemplaires dans un contexte comme celui de la Mauritanie où règne encore les mentalités les plus rétrogrades.
Dans une telle atmosphère de craintes, justifiées ou non, qui préjugent avec plus ou moins d'assurance de ce qui va se dérouler, l'opinion publique mauritanienne mais aussi internationale, ceux qui ont suivi de près la période de la transition en particulier, s'accordent avec une bonne part d'objectivité, sur le fait que cette étape a constitué un bond qualitatif en avant dans la situation politique en Mauritanie.
Et ce que les mauritaniens, en général, mais aussi dans les cercles restreints, ne cachent pas, c'est la forte probabilité de voir refluer, pendant le second tour, l'espoir qui a gagné certains partis politiques au 1er tour et celui de certaines listes qui se sont abrité derrière des paravents de partis de seconde catégorie.
Quoiqu'il en soit, le succès de la démocratie réside dans l'acceptation de l'autre et la complémentarité des idées avec lui ainsi que la capacité de transformer les divergences en accord voire en consensus qui place les intérêts suprêmes de la Nation au dessus de toute considération. La patrie n'est-elle pas une, quelque soit la diversité des mauritaniens?