A peine les éléments dissidents des FLAM ont commencé à se manifester, les condamnations et les attaques fusent. Il est important de comprendre que de telles attitudes ne participent pas de la culture politique et que l’essence de la politique n’est pas la fusion. Il importe aussi de ne jamais oublier que la vie elle-même est faite de divisions, de ruptures et de déchirures. Ce n’est pas en niant la réalité d’un fait dans son objectivité par des invectives que nous ferons avancer notre lutte. La fraternité politique exige le respect du passé commun que nous avons vécu et traversé ensemble. On ne renie pas impunément ses camarades en projetant des fantasmes de trahison et de collaboration sans fondement. La frustration n’exclut pas le respect et la désapprobation, le sens de la mesure. Quand des militants responsables et consciencieux dont la contribution et la participation au combat politique autant que leurs camarades sont incontestables, et ce, en ayant risqué leur vie, prennent une décision aussi importante, la réponse adéquate n’est pas de les vilipender. Il faut s’interdire de les blesser dans leur amour-propre, leur honneur et leur fierté et se rappeler que la politique relève du volontarisme. Un militant d’un mouvement de résistance doit refuser de prononcer des propos qui, au fond se résument à des insultes et à des injures pour humilier.
Une autre attitude est possible, celle de la compréhension, de la tolérance et du respect des différences ; ce qui s’appelle du civisme démocratique ou tout simplement, respect de l’autre.
Un militant de conscience ayant participé à la lutte oppositionnelle par ses convictions et qui les évalue à l’aune de la situation politique nouvelle n’est pas un renégat. Il n’y a pas de honte à se remettre en cause encore moins à procéder à une démarcation qui peut être constructive d’autant que les dissidents ne sont pas démissionnaires de leur mouvement. La mise en œuvre de la pratique politique ne peut se contenter de l’attitude de rejet à chaque fois que des contradictions éclatent et des divergences se manifestent. La vie d’une organisation est faite de ruptures, de reniements, de deuils, de départs, mais il faut savoir raison gardée pour ne pas insulter l’avenir et provoquer des crispations inutiles et inefficaces.
Si au sortir du récent congrès des FLAM, la bombe à retardement a fini par exploser, il faut plutôt explorer encore les voies du dialogue, le sens de la responsabilité, le respect de la différence et la déférence à l’égard de l’expérience partagée. Pour diverger, il faut avoir partagé des idées, un projet de société, un idéal commun : ce qui demeure le socle commun entre les dissidents et leurs camarades. Le sentimentalisme fusionnel et le perspectivisme consensuel n’ont pas droit de cité en politique. Il importe de prendre acte d’une __expression divergente, d’une revendication différente et d’une réclamation nuancée. Le volontarisme appelle la reconnaissance de points de vue autres dans la mesure où ils vont dans le sens d’une estimation qui se veut stratégique. Le procès d’intention et l’exclusion comme réponses à des positions qui ne sont pas déviantes ne sont pas des méthodes appropriées à un mouvement qui lutte contre un adversaire qui reste maître du jeu.
La crispation passionnelle et autoritaire peut être dépassée pour s’ouvrir à l’altérité, vecteur de l’accumulation des forces. La fermeté peut se conjuguer avec l’esprit de la confrontation contradictoire des idées. Aux uns et aux autres, l’impératif de la sauvegarde de l’idéal commun s’impose. Il convient de faire preuve de lucidité et de clairvoyance pour ne pas oublier que notre adversaire, c’est le système cynique et raciste qui est toujours en place.
Notre enjeu n’est pas la parenthèse ouverte par Ely et ses compagnons et nous devons éviter qu’elle nous soit fatale. Aux uns et aux autres, le devoir et la responsabilité doivent vous guider pour ne jamais oublier la mémoire des martyrs. Aux uns et aux autres, le sacerdoce de la mission politique de libération doit être le credo pour la reconquête de la dignité d’un peuple humilié. Aux uns et aux autres, le chemin de l’espérance doit réveiller les désespérés d’un lendemain meilleur qui ne pointe pas des éclaircies à son horizon. Le cours de l’Histoire ne doit pas être occulté par un moment de l’histoire aussi crucial soit-il. Aux et aux autres, le parcours du sacrifice et le sens de la générosité constituent votre sève nourricière. Pour l’intérêt de la lutte, la dissidence et la matrice sont destinées à retrouver une convergence renforcée.
Hamdou Rabbi Sy
Une autre attitude est possible, celle de la compréhension, de la tolérance et du respect des différences ; ce qui s’appelle du civisme démocratique ou tout simplement, respect de l’autre.
Un militant de conscience ayant participé à la lutte oppositionnelle par ses convictions et qui les évalue à l’aune de la situation politique nouvelle n’est pas un renégat. Il n’y a pas de honte à se remettre en cause encore moins à procéder à une démarcation qui peut être constructive d’autant que les dissidents ne sont pas démissionnaires de leur mouvement. La mise en œuvre de la pratique politique ne peut se contenter de l’attitude de rejet à chaque fois que des contradictions éclatent et des divergences se manifestent. La vie d’une organisation est faite de ruptures, de reniements, de deuils, de départs, mais il faut savoir raison gardée pour ne pas insulter l’avenir et provoquer des crispations inutiles et inefficaces.
Si au sortir du récent congrès des FLAM, la bombe à retardement a fini par exploser, il faut plutôt explorer encore les voies du dialogue, le sens de la responsabilité, le respect de la différence et la déférence à l’égard de l’expérience partagée. Pour diverger, il faut avoir partagé des idées, un projet de société, un idéal commun : ce qui demeure le socle commun entre les dissidents et leurs camarades. Le sentimentalisme fusionnel et le perspectivisme consensuel n’ont pas droit de cité en politique. Il importe de prendre acte d’une __expression divergente, d’une revendication différente et d’une réclamation nuancée. Le volontarisme appelle la reconnaissance de points de vue autres dans la mesure où ils vont dans le sens d’une estimation qui se veut stratégique. Le procès d’intention et l’exclusion comme réponses à des positions qui ne sont pas déviantes ne sont pas des méthodes appropriées à un mouvement qui lutte contre un adversaire qui reste maître du jeu.
La crispation passionnelle et autoritaire peut être dépassée pour s’ouvrir à l’altérité, vecteur de l’accumulation des forces. La fermeté peut se conjuguer avec l’esprit de la confrontation contradictoire des idées. Aux uns et aux autres, l’impératif de la sauvegarde de l’idéal commun s’impose. Il convient de faire preuve de lucidité et de clairvoyance pour ne pas oublier que notre adversaire, c’est le système cynique et raciste qui est toujours en place.
Notre enjeu n’est pas la parenthèse ouverte par Ely et ses compagnons et nous devons éviter qu’elle nous soit fatale. Aux uns et aux autres, le devoir et la responsabilité doivent vous guider pour ne jamais oublier la mémoire des martyrs. Aux uns et aux autres, le sacerdoce de la mission politique de libération doit être le credo pour la reconquête de la dignité d’un peuple humilié. Aux uns et aux autres, le chemin de l’espérance doit réveiller les désespérés d’un lendemain meilleur qui ne pointe pas des éclaircies à son horizon. Le cours de l’Histoire ne doit pas être occulté par un moment de l’histoire aussi crucial soit-il. Aux et aux autres, le parcours du sacrifice et le sens de la générosité constituent votre sève nourricière. Pour l’intérêt de la lutte, la dissidence et la matrice sont destinées à retrouver une convergence renforcée.
Hamdou Rabbi Sy