En pleines négociations sur la date de la présidentielle, Macky Sall a précisé que ce projet de loi porterait sur les faits liés aux manifestations politiques survenues dans le pays entre 2021 et 2024.
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a annoncé lundi 26 février, au cœur d’une grave crise autour du report de la présidentielle, un projet de loi d’amnistie générale pour les faits liés aux troubles connus par son pays depuis 2021. « Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi en conseil des ministres d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 », a dit le président sénégalais en ouvrant des concertations pour tenter de trouver un accord sur la date de la présidentielle, à Diamniadio, près de Dakar.
« Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale », a-t-il dit. Il a affirmé son souhait d’organiser la présidentielle d’ici à juin-juillet, alors qu’un vaste front la réclame avant le 2 avril. « Ma volonté, et mon vœu le plus cher, est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais et ceci avant l’hivernage [la saison des pluies] prochain, et dans la paix », a-t-il dit. Il a ensuite réaffirmé son engagement à quitter la présidence à la date officielle d’expiration de son mandat, le 2 avril, en déclarant : « En convoquant ce dialogue, je n’ai qu’un seul souci : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions. »
M. Sall s’est donné deux jours, lundi et mardi, pour qu’émerge un « consensus » sur la date de la présidentielle. Toutefois, ces concertations, intitulées « dialogue national », se déroulent avec quelques centaines de responsables politiques, de chefs religieux et de représentants de la société civile, mais en l’absence de certains des protagonistes de la crise, à commencer par dix-sept des dix-neuf candidats retenus en janvier pour la présidentielle par le Conseil constitutionnel.
Des centaines d’opposants libérés depuis dix jours
Un certain nombre des concurrents de M. Sall se sont ainsi rendus lundi à la Cour constitutionnelle pour demander à ses membres de constater formellement le manquement du chef de l’Etat à son devoir d’organiser la présidentielle. L’un d’eux, Cheikh Tidiane Dieye, voit en ce « dialogue national » un « théâtre » que le chef de l’Etat « aurait pu organiser au Grand Théâtre » de Dakar.
Depuis 2021, des centaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies sous différents chefs. Parmi elles figurent des personnalités politiques de premier plan, dont l’opposant antisystème Ousmane Sonko, au cœur de l’agitation, et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle. Des centaines d’opposants ont déjà été libérés depuis dix jours.
Différents acteurs ont par ailleurs refusé une telle loi d’amnistie de crainte qu’elle n’efface les actes reprochés à des responsables gouvernementaux ou sécuritaires. Ils ont rejeté comme un piège l’idée que cette amnistie fasse partie des concertations pour tenter de trouver un accord sur la date de la présidentielle.
Le président, Macky Sall, a déclenché une onde de choc le 3 février en décrétant un report de l’élection de dernière minute. L’opposition a dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel ». Des manifestations réprimées ont fait quatre morts et donné lieu à des dizaines d’interpellations. Cependant, le Conseil constitutionnel a mis son veto au report. Il a constaté l’impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l’organiser « dans les meilleurs délais ».
Un large front politique et citoyen s’est formé pour réclamer que l’élection ait lieu avant le 2 avril. Le collectif citoyen Aar Sunu Election (« Préservons notre élection ») appelle à une journée « villes mortes » dans tout le pays et une grève générale mardi.
Ce front s’inquiète des conséquences d’une vacance de la présidence sans succession établie. Macky Sall lui-même a émis des doutes sur la faisabilité d’une élection avant son départ. D’autres l’accusent de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se présenteraient mal pour lui à la présidentielle, soit pour s’accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril. Ils redoutent que le « dialogue » ne serve à réexaminer les candidatures.
Le président, Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n’est pas candidat. Il a justifié le report de la présidentielle par sa crainte qu’un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux connus en 2021 et en 2023.
Source : Le Monde avec AFP
Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a annoncé lundi 26 février, au cœur d’une grave crise autour du report de la présidentielle, un projet de loi d’amnistie générale pour les faits liés aux troubles connus par son pays depuis 2021. « Dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi en conseil des ministres d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 », a dit le président sénégalais en ouvrant des concertations pour tenter de trouver un accord sur la date de la présidentielle, à Diamniadio, près de Dakar.
« Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale », a-t-il dit. Il a affirmé son souhait d’organiser la présidentielle d’ici à juin-juillet, alors qu’un vaste front la réclame avant le 2 avril. « Ma volonté, et mon vœu le plus cher, est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais et ceci avant l’hivernage [la saison des pluies] prochain, et dans la paix », a-t-il dit. Il a ensuite réaffirmé son engagement à quitter la présidence à la date officielle d’expiration de son mandat, le 2 avril, en déclarant : « En convoquant ce dialogue, je n’ai qu’un seul souci : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions. »
M. Sall s’est donné deux jours, lundi et mardi, pour qu’émerge un « consensus » sur la date de la présidentielle. Toutefois, ces concertations, intitulées « dialogue national », se déroulent avec quelques centaines de responsables politiques, de chefs religieux et de représentants de la société civile, mais en l’absence de certains des protagonistes de la crise, à commencer par dix-sept des dix-neuf candidats retenus en janvier pour la présidentielle par le Conseil constitutionnel.
Des centaines d’opposants libérés depuis dix jours
Un certain nombre des concurrents de M. Sall se sont ainsi rendus lundi à la Cour constitutionnelle pour demander à ses membres de constater formellement le manquement du chef de l’Etat à son devoir d’organiser la présidentielle. L’un d’eux, Cheikh Tidiane Dieye, voit en ce « dialogue national » un « théâtre » que le chef de l’Etat « aurait pu organiser au Grand Théâtre » de Dakar.
Depuis 2021, des centaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies sous différents chefs. Parmi elles figurent des personnalités politiques de premier plan, dont l’opposant antisystème Ousmane Sonko, au cœur de l’agitation, et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle. Des centaines d’opposants ont déjà été libérés depuis dix jours.
Différents acteurs ont par ailleurs refusé une telle loi d’amnistie de crainte qu’elle n’efface les actes reprochés à des responsables gouvernementaux ou sécuritaires. Ils ont rejeté comme un piège l’idée que cette amnistie fasse partie des concertations pour tenter de trouver un accord sur la date de la présidentielle.
Le président, Macky Sall, a déclenché une onde de choc le 3 février en décrétant un report de l’élection de dernière minute. L’opposition a dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel ». Des manifestations réprimées ont fait quatre morts et donné lieu à des dizaines d’interpellations. Cependant, le Conseil constitutionnel a mis son veto au report. Il a constaté l’impossibilité de maintenir la présidentielle le 25 février et demandé aux autorités de l’organiser « dans les meilleurs délais ».
Un large front politique et citoyen s’est formé pour réclamer que l’élection ait lieu avant le 2 avril. Le collectif citoyen Aar Sunu Election (« Préservons notre élection ») appelle à une journée « villes mortes » dans tout le pays et une grève générale mardi.
Ce front s’inquiète des conséquences d’une vacance de la présidence sans succession établie. Macky Sall lui-même a émis des doutes sur la faisabilité d’une élection avant son départ. D’autres l’accusent de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se présenteraient mal pour lui à la présidentielle, soit pour s’accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril. Ils redoutent que le « dialogue » ne serve à réexaminer les candidatures.
Le président, Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n’est pas candidat. Il a justifié le report de la présidentielle par sa crainte qu’un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence après ceux connus en 2021 et en 2023.
Source : Le Monde avec AFP