Il s’agit du dernier enlèvement de masse en date dans le pays, où des hommes armés ciblent régulièrement des écoles, des lieux de culte et des autoroutes.
« Nous avons d’abord cru qu’il s’agissait de militaires et nous avons commencé à les saluer et à crier “Dieu soit avec vous” », se souvient Maryam Usman, 11 ans. Elle a ensuite compris, au premier coup de feu tiré en l’air, qu’il s’agissait en réalité de bandits. La jeune fille et les autres élèves de l’école de Kuriga, dans le nord-ouest du Nigeria, venaient à peine d’entrer dans leurs salles de classe, jeudi 7 mars aux alentours de 8 heures, lorsque des dizaines d’hommes armés sont entrés dans l’établissement, situé dans un village à 100 km de la ville de Kaduna.
Maryam Usman a réussi à fuir rapidement, ce qui n’a pas été le cas de tous ses camarades. Ce jour-là, plus de 280 élèves, sur les 1 000 enfants et jeunes adultes présents, ont été emmenés de force par le groupe de bandits. Il s’agit du dernier enlèvement de masse en date dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où les bandits, adeptes des enlèvements contre rançon, ciblent régulièrement les écoles, les lieux de culte ou les autoroutes.
L’école de Kuriga est divisée en deux, entre l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire, qui se partagent des blocs de bâtiments non clôturés, avec des salles de classe en mauvais état. Lors des détonations d’armes à feu, certains, dont Maryam Usman, se sont réfugiés à l’intérieur de maisons avoisinantes, mais les assaillants les ont poursuivis et traînés dehors à coups de pied et de fouet, d’après la jeune fille. « L’un des hommes a attrapé mon voile et a commencé à me traîner par terre. J’ai réussi à enlever mon voile et à m’enfuir », raconte-t-elle à l’Agence France-Presse (AFP), en sanglots, devant son domicile.
« Nous ne pouvions rien faire »
Mustapha Abubakar, 18 ans, fait partie des centaines de personnes capturées par les assaillants et emmenées dans la forêt. Mais le lycéen a réussi à s’échapper.
« Nous avons marché pendant des heures sous une chaleur torride jusqu’à ce que nous soyons tous épuisés et assoiffés », confie le jeune homme, encore traumatisé. Selon lui, les bandits ont kidnappé plus de filles que de garçons. A trois reprises, un avion de chasse les a survolés, mais à chaque fois leurs ravisseurs leur ont demandé de s’allonger sur le sol et d’enlever leurs chemises blanches d’écolier pour ne pas se faire remarquer. « J’ai encore des hallucinations la nuit. Je n’arrête pas d’entendre des bruits de motos à l’extérieur de ma maison, comme s’ils venaient m’enlever », s’inquiète Mustapha Abubakar.
Au moment de l’attaque, Jibril Ahmad, membre de la force de protection communautaire du village, dit s’être emparé de son fusil de chasse pour affronter les assaillants avec d’autres membres de cette force d’autodéfense. « L’un d’entre nous a été tué d’une balle dans la tête, tandis qu’un autre a été blessé à la jambe », explique-t-il. Plusieurs parents ont assisté, impuissants, à l’attaque de l’école, suppliant les agresseurs d’épargner leurs enfants. « Nous ne pouvions rien faire » et maintenant « nous ne savons pas ce que nos enfants endurent », se lamente Amina Abdullahi aux abords de la maison du chef du village. Ses deux enfants ont été enlevés.
« Ils ont fait sortir les enfants de l’école pour les emmener dans la brousse, comme des bergers avec leur bétail », témoigne le gardien de l’école, Abdullahi Musa, 76 ans, qui a lui-même été enlevé dans sa ferme à l’extérieur de Kuriga et libéré deux jours avant l’enlèvement de masse. Sani Hassan, un enseignant, prenait son petit déjeuner dans un restaurant situé près de l’école lors de l’attaque de son établissement. Il a vu au loin l’un de ses collègues être emmené avec « un grand nombre d’élèves » : « J’étais dans un état de sidération et j’ai regardé avec horreur. C’était surréaliste. »
Source : Le Monde avec AFP
« Nous avons d’abord cru qu’il s’agissait de militaires et nous avons commencé à les saluer et à crier “Dieu soit avec vous” », se souvient Maryam Usman, 11 ans. Elle a ensuite compris, au premier coup de feu tiré en l’air, qu’il s’agissait en réalité de bandits. La jeune fille et les autres élèves de l’école de Kuriga, dans le nord-ouest du Nigeria, venaient à peine d’entrer dans leurs salles de classe, jeudi 7 mars aux alentours de 8 heures, lorsque des dizaines d’hommes armés sont entrés dans l’établissement, situé dans un village à 100 km de la ville de Kaduna.
Maryam Usman a réussi à fuir rapidement, ce qui n’a pas été le cas de tous ses camarades. Ce jour-là, plus de 280 élèves, sur les 1 000 enfants et jeunes adultes présents, ont été emmenés de force par le groupe de bandits. Il s’agit du dernier enlèvement de masse en date dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où les bandits, adeptes des enlèvements contre rançon, ciblent régulièrement les écoles, les lieux de culte ou les autoroutes.
L’école de Kuriga est divisée en deux, entre l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire, qui se partagent des blocs de bâtiments non clôturés, avec des salles de classe en mauvais état. Lors des détonations d’armes à feu, certains, dont Maryam Usman, se sont réfugiés à l’intérieur de maisons avoisinantes, mais les assaillants les ont poursuivis et traînés dehors à coups de pied et de fouet, d’après la jeune fille. « L’un des hommes a attrapé mon voile et a commencé à me traîner par terre. J’ai réussi à enlever mon voile et à m’enfuir », raconte-t-elle à l’Agence France-Presse (AFP), en sanglots, devant son domicile.
« Nous ne pouvions rien faire »
Mustapha Abubakar, 18 ans, fait partie des centaines de personnes capturées par les assaillants et emmenées dans la forêt. Mais le lycéen a réussi à s’échapper.
« Nous avons marché pendant des heures sous une chaleur torride jusqu’à ce que nous soyons tous épuisés et assoiffés », confie le jeune homme, encore traumatisé. Selon lui, les bandits ont kidnappé plus de filles que de garçons. A trois reprises, un avion de chasse les a survolés, mais à chaque fois leurs ravisseurs leur ont demandé de s’allonger sur le sol et d’enlever leurs chemises blanches d’écolier pour ne pas se faire remarquer. « J’ai encore des hallucinations la nuit. Je n’arrête pas d’entendre des bruits de motos à l’extérieur de ma maison, comme s’ils venaient m’enlever », s’inquiète Mustapha Abubakar.
Au moment de l’attaque, Jibril Ahmad, membre de la force de protection communautaire du village, dit s’être emparé de son fusil de chasse pour affronter les assaillants avec d’autres membres de cette force d’autodéfense. « L’un d’entre nous a été tué d’une balle dans la tête, tandis qu’un autre a été blessé à la jambe », explique-t-il. Plusieurs parents ont assisté, impuissants, à l’attaque de l’école, suppliant les agresseurs d’épargner leurs enfants. « Nous ne pouvions rien faire » et maintenant « nous ne savons pas ce que nos enfants endurent », se lamente Amina Abdullahi aux abords de la maison du chef du village. Ses deux enfants ont été enlevés.
« Ils ont fait sortir les enfants de l’école pour les emmener dans la brousse, comme des bergers avec leur bétail », témoigne le gardien de l’école, Abdullahi Musa, 76 ans, qui a lui-même été enlevé dans sa ferme à l’extérieur de Kuriga et libéré deux jours avant l’enlèvement de masse. Sani Hassan, un enseignant, prenait son petit déjeuner dans un restaurant situé près de l’école lors de l’attaque de son établissement. Il a vu au loin l’un de ses collègues être emmené avec « un grand nombre d’élèves » : « J’étais dans un état de sidération et j’ai regardé avec horreur. C’était surréaliste. »
Source : Le Monde avec AFP