Le 13 avril à Niamey, une manifestation a dénoncé la présence des soldats américains installés dans le nord du Niger. La marche intervenait quelques jours après le débarquement d’instructeurs russes.
Un millier : c’est le nombre de soldats américains présents au Niger, notamment dans une base de drones à Agadez. Plusieurs milliers : c’est le nombre de manifestants évalué, le samedi 13 avril, dans les artères de Niamey. L’objectif de la marche était de réclamer, sans délai, le départ desdits militaires américains. La démonstration de force populaire aurait été initiée par Synergie, un regroupement d’une dizaine d’associations favorables à la junte arrivée au pouvoir en juillet dernier.
Sous les slogans « À bas l’impérialisme américain », des représentants du régime militaire nigérien ne se sont pas fait prier pour appuyer le mouvement. À ce rassemblement étaient notamment présents le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le colonel Amadou Ibro, chef d’état-major particulier du général Abdourahamane Tiani, ou encore le colonel Mamane Sani Kiaou, chef d’état-major de l’armée de terre.
Les États-Unis poussés vers la sortie
Dès le 17 mars dernier, les autorités nigériennes de transition avaient dénoncé l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, qualifiant même la présence militaire américaine d’« illégale » et de viol de « toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ». L’accord jugé « injuste » aurait été « imposé unilatéralement » au Niger, par les États-Unis en 2012, via une « simple note verbale ».
En dépit d’une annonce « avec effet immédiat », les États-Unis affirmaient, la semaine suivante, n’avoir toujours reçu aucun ordre de départ. Et Washington d’espérer des discussions diplomatiques apaisées… Instrument prisé par les régimes de l’Alliance des États du Sahel (AES), le recours à la rue apparaît comme un clou ultime dans le cercueil de l’accord de coopération militaire avec les États-Unis.
Les Russes accueillis à bras ouverts
Le chronogramme des « fâcheries » a-t-il à voir avec déploiement des nouveaux partenariats de la junte au pouvoir ? Sur le plan économique, la Chine annonçait récemment son intention de verser une « avance » de 400 millions de dollars sur l’achat prochain de pétrole brut. Surtout, sur le terrain politico-militaire plus directement concerné par la marche du 13 avril, des instructeurs du ministère russe de la Défense et du matériel sont arrivés à Niamey, le 10 avril.
La télévision publique nigérienne a confirmé l’installation par Moscou d’un « système de défense antiaérien » capable « d’assurer le contrôle total de l’espace aérien » du Niger. Dans le même temps, l’agence de presse russe RIA Novosti a elle aussi abondamment commenté l’arrivée à Niamey des premiers contingents d’« instructeurs » russes, en réalité des mercenaires de l’ex-groupe Wagner, aujourd’hui intégrés à un afrykanski korpus contrôlé par les renseignements militaires de Vladimir Poutine.
Diffusant des images du chef de la junte, le média d’État a précisé que cette arrivée avait été possible grâce un entretien téléphonique « historique » entre Abdourahamane Tiani et le président russe, le 26 mars dernier. Ce Wagner nouvelle génération est déjà bien présent au Mali et au Burkina Faso, et poursuit son recrutement afin d’étoffer ses rangs au Sahel.
Damien Glez
Source : Jeune Afrique
Un millier : c’est le nombre de soldats américains présents au Niger, notamment dans une base de drones à Agadez. Plusieurs milliers : c’est le nombre de manifestants évalué, le samedi 13 avril, dans les artères de Niamey. L’objectif de la marche était de réclamer, sans délai, le départ desdits militaires américains. La démonstration de force populaire aurait été initiée par Synergie, un regroupement d’une dizaine d’associations favorables à la junte arrivée au pouvoir en juillet dernier.
Sous les slogans « À bas l’impérialisme américain », des représentants du régime militaire nigérien ne se sont pas fait prier pour appuyer le mouvement. À ce rassemblement étaient notamment présents le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le colonel Amadou Ibro, chef d’état-major particulier du général Abdourahamane Tiani, ou encore le colonel Mamane Sani Kiaou, chef d’état-major de l’armée de terre.
Les États-Unis poussés vers la sortie
Dès le 17 mars dernier, les autorités nigériennes de transition avaient dénoncé l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, qualifiant même la présence militaire américaine d’« illégale » et de viol de « toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ». L’accord jugé « injuste » aurait été « imposé unilatéralement » au Niger, par les États-Unis en 2012, via une « simple note verbale ».
En dépit d’une annonce « avec effet immédiat », les États-Unis affirmaient, la semaine suivante, n’avoir toujours reçu aucun ordre de départ. Et Washington d’espérer des discussions diplomatiques apaisées… Instrument prisé par les régimes de l’Alliance des États du Sahel (AES), le recours à la rue apparaît comme un clou ultime dans le cercueil de l’accord de coopération militaire avec les États-Unis.
Les Russes accueillis à bras ouverts
Le chronogramme des « fâcheries » a-t-il à voir avec déploiement des nouveaux partenariats de la junte au pouvoir ? Sur le plan économique, la Chine annonçait récemment son intention de verser une « avance » de 400 millions de dollars sur l’achat prochain de pétrole brut. Surtout, sur le terrain politico-militaire plus directement concerné par la marche du 13 avril, des instructeurs du ministère russe de la Défense et du matériel sont arrivés à Niamey, le 10 avril.
La télévision publique nigérienne a confirmé l’installation par Moscou d’un « système de défense antiaérien » capable « d’assurer le contrôle total de l’espace aérien » du Niger. Dans le même temps, l’agence de presse russe RIA Novosti a elle aussi abondamment commenté l’arrivée à Niamey des premiers contingents d’« instructeurs » russes, en réalité des mercenaires de l’ex-groupe Wagner, aujourd’hui intégrés à un afrykanski korpus contrôlé par les renseignements militaires de Vladimir Poutine.
Diffusant des images du chef de la junte, le média d’État a précisé que cette arrivée avait été possible grâce un entretien téléphonique « historique » entre Abdourahamane Tiani et le président russe, le 26 mars dernier. Ce Wagner nouvelle génération est déjà bien présent au Mali et au Burkina Faso, et poursuit son recrutement afin d’étoffer ses rangs au Sahel.
Damien Glez
Source : Jeune Afrique