Dakar, Sénégal (PANA) - Depuis le 31 janvier dernier, le Comité national sénégalais en charge de la gestion des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées "a décidé de ne plus renouveler les cartes ou récépissés des réfugiés mauritaniens" , a révélé mercredi, le secrétaire général du Collectif des réfugiés mauritaniens au Sénégal, Ibrahima Mangara.
Au cours d'un point de presse tenu à Dakar, M. Mangara, pour qui cette "mesure maladroite" est "incompatible avec la Convention de Genève sur la reconnaissance et l'identification des réfugiés", a appelé la communauté internationale à mettre fin aux difficiles conditions de vie de ses camarades sur le territoire sénégalais.
Tout en demandant aux autorités sénégalaises de reprendre le renouvellement du récépissé de 1989 et de permettre ainsi aux réfugiés n'ayant pas de numéro dans les registres du Haut Comissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'avoir accès au service du ministère de l'Intérieur afin de le certifier, M. Mangara les a exhortées à décentraliser le renouvellement des cartes dans les différentes sous-préfectures où sont localisés les réfugiés.
Il a indiqué que son collectif, qui est membre de l'Union des associations des réfugiés mauritaniens au Sénégal, soupçonne Dakar "de vouloir, de connivence avec Nouakchott, nier l'existence des réfugiés mauritaniens, apportant ainsi un soutien de fait aux propos racistes et inexacts du président Ely Ould Mohamed Vall qui taxait les réfugiés d'aventuriers" .
M. Mangara a enfin dénoncé "le refus" du HCR de trouver une solution durable aux problèmes des réfugiés mauritaniens, et le traitement "sélectif" que l'organisme onusien réserverait à ces derniers.
En 1989, la Mauritanie avait profité du conflit sénégalo-mauritanien pour expulser quelque 100.000 négro-mauritaniens, dont environ 70.000 au Sénégal et quelque 20.000 au Mali.