Nous connaissons maintenant la composition de la chambre basse de notre parlement. Tout laisse à croire que nous devons nous préparer à un aller-simple vers l’avant 3 août ! « Les indépendants du CMJD » font, à eux seuls, une majorité. Simple, mais déterminante. Les forces transfuges du régime déchu ne manqueront pas, le moment venu, de s’allier avec ces indépendants-dépendants. Les « partillons » qui rament tout autour, s’y arrimeront aussi. Et les Rescapés reprendront les commandes du navire.
Alors, ne nous demandez pas sur quelle côte nous allons nous amarrer ! Contrairement à ce que certains naïfs de la classe politique, de la société civile et de la presse pensent de l’ensemble des résultats des consultations du 19 novembre et du 3 décembre, nous demeurons convaincus que les dès sont pipés d’avance. Du moins, pour cette Mauritanie qui aspire à une nouvelle ère.
Les militaires ont fait comme s’ils voulaient nous ramener à la case départ. Ils ont ressorti de leurs treillis la carte des indépendants. Les acteurs politiques, bernés par les paroles mielleuses, prononcées par-ci et par-là, ont cru au subterfuge et ont accepté de marcher. Aujourd’hui, on est en face d’un grand dilemme. Non seulement on risque de nous retrouver avec un pays difficilement gouvernable, mais aussi, on doit s’attendre à voir, à la limite, un président imposé, s’imposer.
Les « tactiques » adoptées lors de ce double scrutin ont montré leur efficacité. Et les militaires sont partout dans le monde, la première élite qui sait qu’une stratégie qui fait ses preuves est faite pour être améliorée, affinée et renforcée. Les réformes sociales, politiques, économiques que les Mauritaniens attendent sont aujourd’hui dans les calendes opportunistes. Elles sont prises en otage entre une oligarchie militaire bien assise, un clan politique (les indépendants) suiviste et une classe politique aveugle ou du moins borgne. On a beau nous remplir l’ouie par les vertus de la neutralité et de la transparence, mais les faits sont là palpables. Les indépendants sont-ils tombés du ciel ?
Il n’y a pas à tourner autour du pot : « le mal est déjà fait ! ». Même s’il faut reconnaître que l’administration a été, à des exceptions près, irréprochable dans les aspects techniques de l’organisation du scrutin, la neutralité de l’Etat et du CMJD a beaucoup laissé à désirer. Nous l’avons dit bien avant les élections. Ces dernières ne nous ont pas démenti : Tintane, Tamcheckett, Guerou, Kiffa, Aleg, Chegar, Bora (Mâle)… saignent encore des méfaits de l’ingérence affichée des symboles militaires et civils du pouvoir.
La Mauritanie a encore du chemin à faire pour sortir de l’auberge. Que les optimistes naïfs se détrompent ! Demain, nous aurons un président élu certes, mais comment ? Il sera certainement un président de la République mal élu, imposé par l’argent, les pressions tribales, les promesses aléatoires et la volonté du Prince.
Une fois ce président indépendant –et dépendant jusqu’à son subconscient- installé, c’est la « guérilla » parlementaire qui commencera. Au mieux, ce sera le scénario du Niger, au pire, celui du Congo Brazzaville.
Au lieu de se tourner vers l’avenir, la Mauritanie risque d’être freinée par des querelles de clocher qui ne serviront que les pontes de l’ancien système, militaires soient-elles ou civiles. Ceux qui comptent sur un sursaut d’orgueil patriotique de la classe politique « éclairée » se trompent encore une fois.
La CFCD, plongée déjà dans ses contradictions internes ne fera pas le poids face aux manœuvres des féodalités tribalo-politico-militaires. Les leaders de cette coalition ne tomberont jamais d’accord sur une candidature unique. Ahmed Ould Daddah ne prêtera pas la présidence à Messaoud Ould Boulkheïr, qui rend bien la politesse à Moustapha Ould Abeiderrahmane. Ould Horma, Ch’Bih, Ould Moloud, Ould Mansour, et qui savons nous encore, se croient, chacun, le mieux placé pour entrer au Palais. Chacun reste persuadé que les autres lui doivent soutien, fidélité et obéissance.
Ainsi donc, la cause est entendue. Elle est même bien entendue. Il ne faut pas se faire d’illusion : le futur président sera celui que les militaires et les mauvais choix dits stratégiques de la CFCD choisiront. Et celui-ci, s’il n’est pas connu aujourd’hui, le sera très prochainement.
Amar Ould Béjà
via cridem
Alors, ne nous demandez pas sur quelle côte nous allons nous amarrer ! Contrairement à ce que certains naïfs de la classe politique, de la société civile et de la presse pensent de l’ensemble des résultats des consultations du 19 novembre et du 3 décembre, nous demeurons convaincus que les dès sont pipés d’avance. Du moins, pour cette Mauritanie qui aspire à une nouvelle ère.
Les militaires ont fait comme s’ils voulaient nous ramener à la case départ. Ils ont ressorti de leurs treillis la carte des indépendants. Les acteurs politiques, bernés par les paroles mielleuses, prononcées par-ci et par-là, ont cru au subterfuge et ont accepté de marcher. Aujourd’hui, on est en face d’un grand dilemme. Non seulement on risque de nous retrouver avec un pays difficilement gouvernable, mais aussi, on doit s’attendre à voir, à la limite, un président imposé, s’imposer.
Les « tactiques » adoptées lors de ce double scrutin ont montré leur efficacité. Et les militaires sont partout dans le monde, la première élite qui sait qu’une stratégie qui fait ses preuves est faite pour être améliorée, affinée et renforcée. Les réformes sociales, politiques, économiques que les Mauritaniens attendent sont aujourd’hui dans les calendes opportunistes. Elles sont prises en otage entre une oligarchie militaire bien assise, un clan politique (les indépendants) suiviste et une classe politique aveugle ou du moins borgne. On a beau nous remplir l’ouie par les vertus de la neutralité et de la transparence, mais les faits sont là palpables. Les indépendants sont-ils tombés du ciel ?
Il n’y a pas à tourner autour du pot : « le mal est déjà fait ! ». Même s’il faut reconnaître que l’administration a été, à des exceptions près, irréprochable dans les aspects techniques de l’organisation du scrutin, la neutralité de l’Etat et du CMJD a beaucoup laissé à désirer. Nous l’avons dit bien avant les élections. Ces dernières ne nous ont pas démenti : Tintane, Tamcheckett, Guerou, Kiffa, Aleg, Chegar, Bora (Mâle)… saignent encore des méfaits de l’ingérence affichée des symboles militaires et civils du pouvoir.
La Mauritanie a encore du chemin à faire pour sortir de l’auberge. Que les optimistes naïfs se détrompent ! Demain, nous aurons un président élu certes, mais comment ? Il sera certainement un président de la République mal élu, imposé par l’argent, les pressions tribales, les promesses aléatoires et la volonté du Prince.
Une fois ce président indépendant –et dépendant jusqu’à son subconscient- installé, c’est la « guérilla » parlementaire qui commencera. Au mieux, ce sera le scénario du Niger, au pire, celui du Congo Brazzaville.
Au lieu de se tourner vers l’avenir, la Mauritanie risque d’être freinée par des querelles de clocher qui ne serviront que les pontes de l’ancien système, militaires soient-elles ou civiles. Ceux qui comptent sur un sursaut d’orgueil patriotique de la classe politique « éclairée » se trompent encore une fois.
La CFCD, plongée déjà dans ses contradictions internes ne fera pas le poids face aux manœuvres des féodalités tribalo-politico-militaires. Les leaders de cette coalition ne tomberont jamais d’accord sur une candidature unique. Ahmed Ould Daddah ne prêtera pas la présidence à Messaoud Ould Boulkheïr, qui rend bien la politesse à Moustapha Ould Abeiderrahmane. Ould Horma, Ch’Bih, Ould Moloud, Ould Mansour, et qui savons nous encore, se croient, chacun, le mieux placé pour entrer au Palais. Chacun reste persuadé que les autres lui doivent soutien, fidélité et obéissance.
Ainsi donc, la cause est entendue. Elle est même bien entendue. Il ne faut pas se faire d’illusion : le futur président sera celui que les militaires et les mauvais choix dits stratégiques de la CFCD choisiront. Et celui-ci, s’il n’est pas connu aujourd’hui, le sera très prochainement.
Amar Ould Béjà
via cridem