Accueil des réfugiés: Juncker exhorte les Etats membres à se mobiliser

Le président de la Commission européenne a présenté ce mercredi les détails du plan européen prévoyant l’accueil de 160 000 réfugiés ces deux prochaines années. Il appelle les Etats membres à accepter la mise en place d’un « mécanisme permanent » de quotas contraignants, un principe qui rencontre une forte opposition, notamment dans l’est de l’Europe.

La question migratoire était au centre du premier discours de l’Union de Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen à Strasbourg. Le président de la Commission européenne a réaffirmé sa volonté de mettre en place un plan au niveau européen prévoyant l’accueil, dans les deux ans qui viennent, de 160 000 réfugiés. Il a également de nouveau plaidé pour la mise en place de quotas contraignants, pour permettre une répartition de ces personnes entre les vingt-huit pays membres de l’Union européenne.

« Ce n'est pas le moment d'avoir peur »

« L'heure est à une action audacieuse, déterminée et concertée de l’Union européenne, de ses institutions et de tous ses États membres. C'est tout d'abord une question d’humanité et de dignité humaine. Pour l’Europe, c'est aussi une question de justice au regard de l'Histoire », a-t-il lancé devant les eurodéputés. « Depuis le début de l’année, près de 500 000 personnes ont gagné l'Europe », a-t-il souligné, mais « ce n’est pas le moment d’avoir peur ».

A quelques jours de la rencontre des ministres européens de l’Intérieur sur la question des politiques migratoires, qui doit se tenir le 14 septembre prochain à Bruxelles, Jean-Claude Juncker les a exhortés à « se mettre d’accord » sur le principe d’une « relocalisation d’urgence de 160 000 réfugiés » se trouvant actuellement en Grèce, en Italie et en Hongrie, sur la base de quotas contraignants.

Juncker en faveur d'un « mécanisme de relocalisation permanent »

Une mesure d’urgence, en attendant une refonte plus profonde du système européen de l’asile que le président de la Commission européenne a appelé de ses vœux. Jean-Claude Juncker plaide pour la mise en place d’un « mécanisme de relocalisation permanent » et une « harmonisation plus poussée des politiques d’asile ». Il demande également un « renforcement des efforts conjoints de protection des frontières extérieures », notamment via Frontex.

La chancelière Allemande, Angela Merkel, dont le pays s’apprête à recevoir 800 000 demandes d’asile en 2015, a salué « un pas en avant », mais souligné que « nous avons besoin en Europe d'un accord contraignant sur une répartition contraignante des réfugiés selon des critères équitables entre Etats membres ».

Angela Merkel, qui a précisé que les migrants économiques n'étaient pas les bienvenus en Allemagne, a également plaidé pour une refonte de la politique migratoire européenne et sur la nécessité de « réfléchir à la manière dont nous allons faire face aux réfugiés qui viennent chez nous ». Pour la chancelière allemande, « si l'Europe échoue en matière de réfugiés, nous mettrons à mal un des éléments fondateurs de l'Europe, à savoir le lien étroit avec les droits fondamentaux qui ont fondé l'Europe dès les origines ».

Source: RFI