ALERTE URGENTE MAURITANIE
Depuis quelques jours, à Nouakchott, des émissaires mystérieux - mais de plus en plus sûrs d’eux - parcourent les salons du sérail et les sièges des partis, de préférence tard le soir, porteurs d’un message et de propositions dont la teneur constitue une menace sérieuse contre la stabilité du pays ; dépourvus de coordination apparente, ils disent agir d’eux-mêmes mais semblent bénéficier de la connivence d’au maximum deux officiers du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) auxquels s’accroche le résidu d’une coterie parmi les serviteurs organiques de toute autorité, fût-elle d’une nuit.
I/ Montage
Voici la synthèse des divers apartés:
1. La classe politique, par consensus, demande au CMJD de prolonger la transition d’un an supplémentaire, afin de permettre au pays de régler les questions urgentes et de préparer les élections présidentielles, dans un climat d’apaisement.
2. Le Parlement se réunit en Congrès et vote le projet.
3. Ahmed Ould Daddah, Secrétaire Général du Rassemblement des Forces Démocratiques, crédité de 16 députés, devient Premier Ministre d’un Gouvernement d’Union Nationale
4. Ely Ould Mohamed Vall demeure chef de l’Etat mais le CMJD se dépouille de ses prérogatives de législation ;
5. A l’approche du scrutin présidentiel, il démissionne et se présente, en candidat unique avec l’aval et le soutien préalable des deux principales coalitions nées du vote législatif de novembre 2006. La clause qui le cite, par son nom, demeurerait confidentielle, jusqu’au dernier moment.
Le principal argument tient au souci de prévenir la discorde et même une éventuelle « somalisation » ; depuis des semaines, ces approches alarmistes ont proliféré dans la presse, comme pour conditionner l’opinion à une demande de consensus. Dans cette rhétorique de la catastrophe, l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale servait de justificatif à l’impératif d’unité. Subitement, il n’était plus normal de voir des factions s’affronter, intriguer, s’accuser du pire, tous modes d’expression dont vit une véritable démocratie.
II/ Auteurs et cibles
Pour faire aboutir leur démarche, les promoteurs ont demandé audience, le 17 janvier 2007, au Président du CMJD, afin d’obtenir, de lui, qu’il convoque deux journées de concertations large ; au terme des assises cousues de fil blanc, la volonté populaire avalisera le marchandage entre élites complaisantes. Aux alentours de l’endroit des délibérations de la mini-conférence nationale et dans les grandes villes, des manifestations « spontanées » réclameront la solution providentielle. Elles se poursuivraient jusqu’à l’installation de la chambre haute, d’ici la fin du mois. Ensuite, le Parlement se réunit, adopte et acclame l’opération.
Dessous, suit la liste des éléments chargés de conduire ce lobbying aussi subtil qu’opaque :
- Abdel Bakhy Ahmed Bouha, ex Directeur du Crédit à la Banque Mauritanienne pour le Commerce International (BMCI) ; depuis peu, il s’échine, en vain, à décrocher l’agrément de création d’un établissement financier ; .
- Maître Hamdi Ould Mahjoub Ould Sweyih, ancien Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats proche de feu Hamdi Ould Mouknass le fondateur de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP) allié à Ould Taya ; .
- Maître Izhagh Ould Ahmed Miské, Président de la Chambre des Notaires de Mauritanie ;
- Maître Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidiya, Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, « élu » sous Ould Taya puis convaincu de malversations par ses pairs ; il remboursera le monta litigieux et l’affaire connaîtra son épilogue ;
- Mohamed Vall Ould Oumeïre, Directeur de publication du journal La Tribune (édition bilingue Arabe et Français) ;
- Mohamed El Hassen Ould Lebbat, ancien ministre, particulièrement zélé du temps de la dictature ;
- Sidi Ould Ahmed Deya, ancien ministre, ex opposant, rallié au Colonel Ould Taya.
A l’exception de Ishagh Ould Ahmed Miské et de Mohamed Vall Ould Oumeïre, tous les autres protagonistes, jusqu’au putsch du 3 août 2005, continuèrent de jouer un rôle, d’une culpabilité inégale, dans la légitimation et la reproduction des abus du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya.
Le noyau du groupe s’active en concertation étroite avec le Colonel Ould Cheikh El Alem1, chef d’état-major adjoint de l’Armée, membre du CMJD, tortionnaire, mainte fois cité par des victimes, dans divers rapports sur les purges ethniques au sein du Commandement et de la troupe, entre 1990 et 1991. Ould Cheikh El Alem, aux politiciens qui l’ont approché, assure mener son entreprise sous couvert du Colonel Ely Ould Mohame Vall. De même, le puissant Mohamed Ould Bouamatou, Président de la Confédération Nationale des Employeurs de Mauritanie (CNEM, patronat) s’emploierait, lui aussi en sous-main, à encourager la dynamique.
Néanmoins, près vérification, certains indices mènent aux proches d’un dirigeant de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD), en connivence avec quelques membres du CMJD et des cercles d’agents d’influence qui s’alarment du vide où les plonge la fin, même relative, du régime d’exception.
Curieusement, lors de la réunion de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD), tenue le 17 janvier à Nouakchott, certains intervenants connaissaient l’existence de la manœuvre mais évitèrent de l’aborder. Alors qu’ils s’apprêtaient à une conférence de presse réitérant l’urgence de s’en tenir au calendrier originel de la transition, ils se résolurent, pour une raison mystérieuse, à différer l’exercice.
Les initiateurs, engagés dans une course contre la montre, tentent, maintenant de garantir le ralliement des autres chefs de partis, notamment Messaoud Ould Boulkheïr (Alliance Populaire Progressiste, APP) et de Saleh Ould Hanenna (HATEM), tous les deux absents de Nouakchott. Il sera proposé, au premier, la Présidence de l’Assemblée Nationale. Mohamed Ould Maouloud (Union des Forces du Progrès UFP) et Mohamed Lemine Chbih Ould Cheikh Melaïnine (Front Populaire Mauritanien FPM), Cheikh Ould Horma (TEMAM) n’ont pas encore été soumis à l’offre. Les formations dites « négro-africaines » et les associations de défense des droits humains comptent peu dans le système d’hégémonie. Leur « consultation » surviendrait après coup.
Or, le 18 janvier 2006, l’APP se démarquera de l’hypothèse, par la voix de son Vice-Président le député Elkahlil Ould Tayeb, interrogé sur la chaîne de télévision qatarie Aljazeera. La veille, son pair Moussa Bocar Ba de l’UFP dénoncait, de façon explicite, la tentative de prolongation et exigeait la neutralité du CMJD. Les deux formations participent à la CFCD.
Les autres présidentiables déclarés - Ahmed Ould Daddah, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Zeïne Ould Zeïdane, Dahane Ould Ahme Mahmoud, Mohamed Ould Cheikhna – gardent une silence lourd s’incertitudes. Malgré la gravité de l’enjeu, leurs partisans, pourtant prompts à la publicité et aux indignations, se cantonnent dans le mutisme.
Jusqu’au matin du 19 janvier, les préparatifs des marches motorisées de soutien s’intensifient depuis la ville d’Aïoun, impliquant un groupe de femmes autour de Madame Ramle Mint Hbib, avec le concours discret du Directeur de la Sûreté de l’Etat (police politique), le Commissaire Mohamed Mahmoud Abdallahi Ould Taleb Abeidi, alias Ould Adde. Il en faut davantage pour remplir les rues.
Toutefois, une fois pressenties dans la soirée eu 18 janvier, certaines chancelleries accrédités à Nouakchott ne dissimulaient leur réticences.
Finalement, le lendemain dans l'après-midi la CFCD s'accorde à refuser l'atteinte au processus en cours et rejette la moindre manipulation de ses étapes
III/ Conséquences
Il va sans dire que la formule va à l’encontre des engagements solennels de la Mauritanie sur la foi de quoi les tombeurs du Colonel Sid’Ahmed Taya ont pu s’épargner un bras de fer avec le monde. La velléité de retarder le retour à des institutions normales ne se dénouerait que par une crise violente, d’une part au sein de la junte, de l’autre dans les rangs de l’armée. La population, désabusée, subirait, comme de coutume.
Il est à craindre que la perspective prometteuse de découvrir d’importants gisements de pétrole sur terre ne soit le motif intime de cet avatar.
D’ailleurs, la période de la transition aura servi d’exutoire et de bouclier à la frénésie prédatrice d’un gouvernement singulièrement incompétent et d’un Conseil Militaire réduit au bon vouloir de quelques personnes. Les deux institutions étaient excusées, par anticipation, parce qu’elles allaient rendre le pouvoirs aux élus du peuple. Or, aujourd’hui, l’entourage des arbitres prenant désormais goût aux lieux de décision, il s’ingénie à reculer, voire annuler l’option du départ. Après avoir expérimenté les propos outranciers du Colonel Ely Ould Mohamed Vall quant il démentait sa partialité avérée en faveur de notables, niait les évidences du racisme et de l’esclavage, relativisait les crimes économiques, défendait son prédécesseur Ould Taya, les mauritaniens n’auraient sans doute l’inconscience de lui confier leur destin, un matin de plus, a fortiori la Présidence de la République durant 5 longues années.
IV/ Avertissement
De surcroît, le Président du CMJD méditerait, avec profit, le sort tragique du Nigérien Baré Maïnassara et de l’Ivoirien Robert Gueï, deux officiers libérateurs qui trichèrent puis en périrent, hachés au 12/7, dans l’indifférence universelle.
Aussi, il importe de préciser les termes de l’alerte : le calcul exposé dessus ne peut passer dans la paix. En plus de son caractère très tardif, il provoquerait, à court terme, des troubles d’envergure; les salafistes s’en mêleraient vite et ce territoire vaste s’embraserait dans le tribalisme et l’ethnisme les plus primitifs ; même si l’ensemble de la classe politique accordait sa caution à l’arrangement en cours, l’unanimité n’atténuerait la nature et l’imminence du péril.
En République Islamique de Mauritanie, la transition s’achève en mars 2007 ; le Colonel Ely Ould Mohamed Vall et aucun autre membre du CMJD ou du gouvernement ne se porteront candidats à l’élection présidentielle ni n’en soutiendront. C’est cela le contrat passé avec nos compatriotes et les partenaires extérieurs. Ce minimum violé, personne ne reprocherait aux hommes d’honneur de se lever, implacables, pour imposer, par TOUS les moyens, le respect de la parole donnée. Ici bas, l’ont meurt et tue pour bien moins…
La Mauritanie n’est pas au bord de l’éclatement à l’inverse de ce que s’efforcent de faire accroire les apprentis pompiers aux doigts de feu. La Mauritanie a besoin, rapidement, de fermer la parenthèse militaire.
SOURCE /
Conscience et Résistance
Le 20 janvier 2007
Depuis quelques jours, à Nouakchott, des émissaires mystérieux - mais de plus en plus sûrs d’eux - parcourent les salons du sérail et les sièges des partis, de préférence tard le soir, porteurs d’un message et de propositions dont la teneur constitue une menace sérieuse contre la stabilité du pays ; dépourvus de coordination apparente, ils disent agir d’eux-mêmes mais semblent bénéficier de la connivence d’au maximum deux officiers du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) auxquels s’accroche le résidu d’une coterie parmi les serviteurs organiques de toute autorité, fût-elle d’une nuit.
I/ Montage
Voici la synthèse des divers apartés:
1. La classe politique, par consensus, demande au CMJD de prolonger la transition d’un an supplémentaire, afin de permettre au pays de régler les questions urgentes et de préparer les élections présidentielles, dans un climat d’apaisement.
2. Le Parlement se réunit en Congrès et vote le projet.
3. Ahmed Ould Daddah, Secrétaire Général du Rassemblement des Forces Démocratiques, crédité de 16 députés, devient Premier Ministre d’un Gouvernement d’Union Nationale
4. Ely Ould Mohamed Vall demeure chef de l’Etat mais le CMJD se dépouille de ses prérogatives de législation ;
5. A l’approche du scrutin présidentiel, il démissionne et se présente, en candidat unique avec l’aval et le soutien préalable des deux principales coalitions nées du vote législatif de novembre 2006. La clause qui le cite, par son nom, demeurerait confidentielle, jusqu’au dernier moment.
Le principal argument tient au souci de prévenir la discorde et même une éventuelle « somalisation » ; depuis des semaines, ces approches alarmistes ont proliféré dans la presse, comme pour conditionner l’opinion à une demande de consensus. Dans cette rhétorique de la catastrophe, l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale servait de justificatif à l’impératif d’unité. Subitement, il n’était plus normal de voir des factions s’affronter, intriguer, s’accuser du pire, tous modes d’expression dont vit une véritable démocratie.
II/ Auteurs et cibles
Pour faire aboutir leur démarche, les promoteurs ont demandé audience, le 17 janvier 2007, au Président du CMJD, afin d’obtenir, de lui, qu’il convoque deux journées de concertations large ; au terme des assises cousues de fil blanc, la volonté populaire avalisera le marchandage entre élites complaisantes. Aux alentours de l’endroit des délibérations de la mini-conférence nationale et dans les grandes villes, des manifestations « spontanées » réclameront la solution providentielle. Elles se poursuivraient jusqu’à l’installation de la chambre haute, d’ici la fin du mois. Ensuite, le Parlement se réunit, adopte et acclame l’opération.
Dessous, suit la liste des éléments chargés de conduire ce lobbying aussi subtil qu’opaque :
- Abdel Bakhy Ahmed Bouha, ex Directeur du Crédit à la Banque Mauritanienne pour le Commerce International (BMCI) ; depuis peu, il s’échine, en vain, à décrocher l’agrément de création d’un établissement financier ; .
- Maître Hamdi Ould Mahjoub Ould Sweyih, ancien Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats proche de feu Hamdi Ould Mouknass le fondateur de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP) allié à Ould Taya ; .
- Maître Izhagh Ould Ahmed Miské, Président de la Chambre des Notaires de Mauritanie ;
- Maître Ahmed Ould Youssouf Ould Cheikh Sidiya, Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats, « élu » sous Ould Taya puis convaincu de malversations par ses pairs ; il remboursera le monta litigieux et l’affaire connaîtra son épilogue ;
- Mohamed Vall Ould Oumeïre, Directeur de publication du journal La Tribune (édition bilingue Arabe et Français) ;
- Mohamed El Hassen Ould Lebbat, ancien ministre, particulièrement zélé du temps de la dictature ;
- Sidi Ould Ahmed Deya, ancien ministre, ex opposant, rallié au Colonel Ould Taya.
A l’exception de Ishagh Ould Ahmed Miské et de Mohamed Vall Ould Oumeïre, tous les autres protagonistes, jusqu’au putsch du 3 août 2005, continuèrent de jouer un rôle, d’une culpabilité inégale, dans la légitimation et la reproduction des abus du Colonel Ould Sid’Ahmed Taya.
Le noyau du groupe s’active en concertation étroite avec le Colonel Ould Cheikh El Alem1, chef d’état-major adjoint de l’Armée, membre du CMJD, tortionnaire, mainte fois cité par des victimes, dans divers rapports sur les purges ethniques au sein du Commandement et de la troupe, entre 1990 et 1991. Ould Cheikh El Alem, aux politiciens qui l’ont approché, assure mener son entreprise sous couvert du Colonel Ely Ould Mohame Vall. De même, le puissant Mohamed Ould Bouamatou, Président de la Confédération Nationale des Employeurs de Mauritanie (CNEM, patronat) s’emploierait, lui aussi en sous-main, à encourager la dynamique.
Néanmoins, près vérification, certains indices mènent aux proches d’un dirigeant de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD), en connivence avec quelques membres du CMJD et des cercles d’agents d’influence qui s’alarment du vide où les plonge la fin, même relative, du régime d’exception.
Curieusement, lors de la réunion de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD), tenue le 17 janvier à Nouakchott, certains intervenants connaissaient l’existence de la manœuvre mais évitèrent de l’aborder. Alors qu’ils s’apprêtaient à une conférence de presse réitérant l’urgence de s’en tenir au calendrier originel de la transition, ils se résolurent, pour une raison mystérieuse, à différer l’exercice.
Les initiateurs, engagés dans une course contre la montre, tentent, maintenant de garantir le ralliement des autres chefs de partis, notamment Messaoud Ould Boulkheïr (Alliance Populaire Progressiste, APP) et de Saleh Ould Hanenna (HATEM), tous les deux absents de Nouakchott. Il sera proposé, au premier, la Présidence de l’Assemblée Nationale. Mohamed Ould Maouloud (Union des Forces du Progrès UFP) et Mohamed Lemine Chbih Ould Cheikh Melaïnine (Front Populaire Mauritanien FPM), Cheikh Ould Horma (TEMAM) n’ont pas encore été soumis à l’offre. Les formations dites « négro-africaines » et les associations de défense des droits humains comptent peu dans le système d’hégémonie. Leur « consultation » surviendrait après coup.
Or, le 18 janvier 2006, l’APP se démarquera de l’hypothèse, par la voix de son Vice-Président le député Elkahlil Ould Tayeb, interrogé sur la chaîne de télévision qatarie Aljazeera. La veille, son pair Moussa Bocar Ba de l’UFP dénoncait, de façon explicite, la tentative de prolongation et exigeait la neutralité du CMJD. Les deux formations participent à la CFCD.
Les autres présidentiables déclarés - Ahmed Ould Daddah, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Zeïne Ould Zeïdane, Dahane Ould Ahme Mahmoud, Mohamed Ould Cheikhna – gardent une silence lourd s’incertitudes. Malgré la gravité de l’enjeu, leurs partisans, pourtant prompts à la publicité et aux indignations, se cantonnent dans le mutisme.
Jusqu’au matin du 19 janvier, les préparatifs des marches motorisées de soutien s’intensifient depuis la ville d’Aïoun, impliquant un groupe de femmes autour de Madame Ramle Mint Hbib, avec le concours discret du Directeur de la Sûreté de l’Etat (police politique), le Commissaire Mohamed Mahmoud Abdallahi Ould Taleb Abeidi, alias Ould Adde. Il en faut davantage pour remplir les rues.
Toutefois, une fois pressenties dans la soirée eu 18 janvier, certaines chancelleries accrédités à Nouakchott ne dissimulaient leur réticences.
Finalement, le lendemain dans l'après-midi la CFCD s'accorde à refuser l'atteinte au processus en cours et rejette la moindre manipulation de ses étapes
III/ Conséquences
Il va sans dire que la formule va à l’encontre des engagements solennels de la Mauritanie sur la foi de quoi les tombeurs du Colonel Sid’Ahmed Taya ont pu s’épargner un bras de fer avec le monde. La velléité de retarder le retour à des institutions normales ne se dénouerait que par une crise violente, d’une part au sein de la junte, de l’autre dans les rangs de l’armée. La population, désabusée, subirait, comme de coutume.
Il est à craindre que la perspective prometteuse de découvrir d’importants gisements de pétrole sur terre ne soit le motif intime de cet avatar.
D’ailleurs, la période de la transition aura servi d’exutoire et de bouclier à la frénésie prédatrice d’un gouvernement singulièrement incompétent et d’un Conseil Militaire réduit au bon vouloir de quelques personnes. Les deux institutions étaient excusées, par anticipation, parce qu’elles allaient rendre le pouvoirs aux élus du peuple. Or, aujourd’hui, l’entourage des arbitres prenant désormais goût aux lieux de décision, il s’ingénie à reculer, voire annuler l’option du départ. Après avoir expérimenté les propos outranciers du Colonel Ely Ould Mohamed Vall quant il démentait sa partialité avérée en faveur de notables, niait les évidences du racisme et de l’esclavage, relativisait les crimes économiques, défendait son prédécesseur Ould Taya, les mauritaniens n’auraient sans doute l’inconscience de lui confier leur destin, un matin de plus, a fortiori la Présidence de la République durant 5 longues années.
IV/ Avertissement
De surcroît, le Président du CMJD méditerait, avec profit, le sort tragique du Nigérien Baré Maïnassara et de l’Ivoirien Robert Gueï, deux officiers libérateurs qui trichèrent puis en périrent, hachés au 12/7, dans l’indifférence universelle.
Aussi, il importe de préciser les termes de l’alerte : le calcul exposé dessus ne peut passer dans la paix. En plus de son caractère très tardif, il provoquerait, à court terme, des troubles d’envergure; les salafistes s’en mêleraient vite et ce territoire vaste s’embraserait dans le tribalisme et l’ethnisme les plus primitifs ; même si l’ensemble de la classe politique accordait sa caution à l’arrangement en cours, l’unanimité n’atténuerait la nature et l’imminence du péril.
En République Islamique de Mauritanie, la transition s’achève en mars 2007 ; le Colonel Ely Ould Mohamed Vall et aucun autre membre du CMJD ou du gouvernement ne se porteront candidats à l’élection présidentielle ni n’en soutiendront. C’est cela le contrat passé avec nos compatriotes et les partenaires extérieurs. Ce minimum violé, personne ne reprocherait aux hommes d’honneur de se lever, implacables, pour imposer, par TOUS les moyens, le respect de la parole donnée. Ici bas, l’ont meurt et tue pour bien moins…
La Mauritanie n’est pas au bord de l’éclatement à l’inverse de ce que s’efforcent de faire accroire les apprentis pompiers aux doigts de feu. La Mauritanie a besoin, rapidement, de fermer la parenthèse militaire.
SOURCE /
Conscience et Résistance
Le 20 janvier 2007