Mon cher Maman,
S’il est vrai que cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus physiquement, il est aussi vrai que tu n’as jamais été absent de notre esprit tant fut intense le soutien que, constamment, tu apportas à la lutte des Justes pour le triomphe de notre cause. Soutien ne savait être plus désintéressé puisque l’ingratitude morale de nos comportements ne l’a en rien atténué. Saurait-il en être autrement d’ailleurs lorsqu’on sait que tu inscris ton action dans la ligne de la constance que tu t’imposes pour la défense des causes justes. Tu en as payé le prix fort. Tu continues à en payer le prix fort.
Combien d’hommes sous nos cieux, que l’on dit aisés, que l’on croit aisés, que l’on voit aisés se sont voilés la face devant les souffrances des gueux pour se réfugier dans la commode indifférence qui nourrit l’opportunisme. Que de déshérités, d’errants apatrides, de défenseurs des droits humains, d’origines diverses, mus par le même idéal de justice, ont bénéficié de ta générosité morale pour la conservation de leur simple dignité d’hommes libres.
Peut-être qu’il est maladroit de rappeler, de cette façon, ce que tu es pour nous tous qui avons croisé ton chemin un jour. Peut-être même qu’il se pourrait, à la limite, être insultant, pour un homme qui assume ses convictions, d’en être remercié. Je le concède et en éprouve de la gêne. Mais parfois, n’exorcise-t-on pas ses propres défaillances par ses maladresses ? Laisse-moi assumer ; et assumer aussi au nom de tous ceux qui, nombreux, pensent la même chose et s’y associent.
Maman, les barreaux de la prison seront autant de hampes d’étendards qui feront se dresser encore d’immenses légions d’hommes et de femmes que le courage réanimera pour apprendre que la liberté ne s’acquiert qu’au prix de sacrifices, pas toujours vains.
Trouve ici l’expression de toute notre sympathie, de toute notre solidarité. Nous y associons Oumarou Keïta, ton compagnon d’infortune, et demeurons aux côtés de vos familles et de vos innombrables amis pour que triomphe le droit et que très vite vous retrouviez votre place au sein de cette société que vous chérissez tant pour que la flamme d’espoir que vous avez allumée ne puisse jamais être étouffée.
Diop Moustapha, Paris
Note: Info source : Le Républicain (Niger) via cridem.org
S’il est vrai que cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus physiquement, il est aussi vrai que tu n’as jamais été absent de notre esprit tant fut intense le soutien que, constamment, tu apportas à la lutte des Justes pour le triomphe de notre cause. Soutien ne savait être plus désintéressé puisque l’ingratitude morale de nos comportements ne l’a en rien atténué. Saurait-il en être autrement d’ailleurs lorsqu’on sait que tu inscris ton action dans la ligne de la constance que tu t’imposes pour la défense des causes justes. Tu en as payé le prix fort. Tu continues à en payer le prix fort.
Combien d’hommes sous nos cieux, que l’on dit aisés, que l’on croit aisés, que l’on voit aisés se sont voilés la face devant les souffrances des gueux pour se réfugier dans la commode indifférence qui nourrit l’opportunisme. Que de déshérités, d’errants apatrides, de défenseurs des droits humains, d’origines diverses, mus par le même idéal de justice, ont bénéficié de ta générosité morale pour la conservation de leur simple dignité d’hommes libres.
Peut-être qu’il est maladroit de rappeler, de cette façon, ce que tu es pour nous tous qui avons croisé ton chemin un jour. Peut-être même qu’il se pourrait, à la limite, être insultant, pour un homme qui assume ses convictions, d’en être remercié. Je le concède et en éprouve de la gêne. Mais parfois, n’exorcise-t-on pas ses propres défaillances par ses maladresses ? Laisse-moi assumer ; et assumer aussi au nom de tous ceux qui, nombreux, pensent la même chose et s’y associent.
Maman, les barreaux de la prison seront autant de hampes d’étendards qui feront se dresser encore d’immenses légions d’hommes et de femmes que le courage réanimera pour apprendre que la liberté ne s’acquiert qu’au prix de sacrifices, pas toujours vains.
Trouve ici l’expression de toute notre sympathie, de toute notre solidarité. Nous y associons Oumarou Keïta, ton compagnon d’infortune, et demeurons aux côtés de vos familles et de vos innombrables amis pour que triomphe le droit et que très vite vous retrouviez votre place au sein de cette société que vous chérissez tant pour que la flamme d’espoir que vous avez allumée ne puisse jamais être étouffée.
Diop Moustapha, Paris
Note: Info source : Le Républicain (Niger) via cridem.org