Entre le vice-président et ancien député à l'Assemblée nationale dissoute et l'Alliance populaire progressiste, le divorce est consommé. Selon le numéro 2 du parti, depuis plus de six mois, il a des divergences profondes avec la ligne du parti par rapport à la gestion de la transition démocratique. Sa décision de quitter l'App, il affirme lavoir prise au terme de maintes discussions qui avaient été engagées sur la question, et qui nont pas donné de résultats concrets. L'homme politique na pas voulu en dire plus, précisant au passage, qu'il ne tient pas dans la phase actuelle, à entrer dans une polémique stérile.
Il faut le dire, la nouvelle a fait l'effet dune bombe dans le milieu politique où elle ne manquera certainement pas d'aiguiser les appétits des partis politiques en quête effrénée de militants. Du coup, ils seront nombreux à se bousculer devant sa porte, mais le résultat pourrait être décevant, car l'homme a sa vision de ce que doit-être la Mauritanie et ses convictions lui ont valu l'emprisonnement et le bannissement dans le mouroir de Oualata à la suite de la publication du manifeste des Flam en 1986.
Sorti vivant de ce bagne, contrairement à beaucoup d'autres de ses compagnons dinfortune tels Ten Youssouf Guèye, Djigo Tafsirou, Ibrahima Sarr na pas renoncé à son combat politique. Le processus démocratique initié en 1991 va l'amener à militer au sein de l'Ufd puis à l'Ufd/en et ensuite à Action pour le Changement dont il sera le secrétaire général.
En 2001, il est élu député en même temps que son compagnon de route, Messaoud Ould Boulkheïr à l'issue des élections municipales et législatives anticipées doctobre. La pugnacité dans les dénonciations récurrentes contre la gestion chaotique du pays, la corruption, le détournement des deniers publics, la violation des libertés individuelles et collectives, les arrestations arbitraires, les déportations de citoyens mauritaniens au Sénégal et au Mali pour lesquels ils exigent le retour et leur juste indemnisation, l'esclavage, la gestion unilatérale du processus démocratique, vont conduire le pouvoir à décider de la dissolution du parti. Ce sera la seconde dissolution d'un parti dopposition après celle de l'Ufd/en en 2000. Déterminé, les responsables politiques du parti dissous, tentent de créer une autre formation politique sous l'appellation de "Convergence pour le Changement". Le pouvoir refuse de le reconnaître. C'est alors qu'ils décident d'intégrer l'Alliance populaire progressiste de Mohamed Hafedh Ould Ismaël. La composante négro-africaine désertera peu à peu le parti.
La transition et les partis ont déçu
Même s'il ne l'a pas dit, vraisemblablement Ibrahima Sarr reproche à son parti une certaine dérive dans la gestion de la transition dont il se méfiait déjà au lendemain du putsch du 3 août 2005. Mais l'App n'est pas seul dans ce cas. Tous les autres partis sont logés à cette enseigne en ce sens qu'ils soutiennent toutes les actions du CMJD et n'ont rien en retour que des promesses, oubliant que de grands dossiers comme le passif humanitaire le retour des déportés sur lequel c'est encore limpasse, conditionnent l'assainissement de l'unité nationale. Il est vrai que malgré tout cela, personne ne peut défendre qu il n'y a pas eu de changement important durant ces neuf mois de transition.
C'est tout à l'honneur du CMJD d'avoir interdit que les membres du CMJD et du gouvernement de transition de faire de la politique durant la période et encore moins de se présenter à une élection ; créé une Commission Nationale Electorale Indépendante chargée de superviser le processus électoral ; arrêté la date de la tenue des différentes élections, entamé la réforme de la justice et opéré un vaste mouvement dans l'administration territoriale ; mais ces actions ne suffiront pas pour mettre le pays sur de bons rails. Les citoyens ont soif de démocratie et là ne s'arrêtent pas leur ambition. Le débat a besoin dêtre approfondi car chaque mauritanien se souie de son quotidien. Les partis politiques n'apportent aucune réponse à ce que doit-être la politique économique de demain pour résorber le chômage en général et à celui des jeunes en particulier, puisque la population mauritanienne est jeune.
C'est ce type de débat qui est absent dans cette période transitoire plus que tout autre chose. C'est pourquoi la démission de Ibrahima Sarr de l'App constitue un coup de semonce, car demain, la machine de la transition prend le risque de gripper.
Moussa Diop.
Il faut le dire, la nouvelle a fait l'effet dune bombe dans le milieu politique où elle ne manquera certainement pas d'aiguiser les appétits des partis politiques en quête effrénée de militants. Du coup, ils seront nombreux à se bousculer devant sa porte, mais le résultat pourrait être décevant, car l'homme a sa vision de ce que doit-être la Mauritanie et ses convictions lui ont valu l'emprisonnement et le bannissement dans le mouroir de Oualata à la suite de la publication du manifeste des Flam en 1986.
Sorti vivant de ce bagne, contrairement à beaucoup d'autres de ses compagnons dinfortune tels Ten Youssouf Guèye, Djigo Tafsirou, Ibrahima Sarr na pas renoncé à son combat politique. Le processus démocratique initié en 1991 va l'amener à militer au sein de l'Ufd puis à l'Ufd/en et ensuite à Action pour le Changement dont il sera le secrétaire général.
En 2001, il est élu député en même temps que son compagnon de route, Messaoud Ould Boulkheïr à l'issue des élections municipales et législatives anticipées doctobre. La pugnacité dans les dénonciations récurrentes contre la gestion chaotique du pays, la corruption, le détournement des deniers publics, la violation des libertés individuelles et collectives, les arrestations arbitraires, les déportations de citoyens mauritaniens au Sénégal et au Mali pour lesquels ils exigent le retour et leur juste indemnisation, l'esclavage, la gestion unilatérale du processus démocratique, vont conduire le pouvoir à décider de la dissolution du parti. Ce sera la seconde dissolution d'un parti dopposition après celle de l'Ufd/en en 2000. Déterminé, les responsables politiques du parti dissous, tentent de créer une autre formation politique sous l'appellation de "Convergence pour le Changement". Le pouvoir refuse de le reconnaître. C'est alors qu'ils décident d'intégrer l'Alliance populaire progressiste de Mohamed Hafedh Ould Ismaël. La composante négro-africaine désertera peu à peu le parti.
La transition et les partis ont déçu
Même s'il ne l'a pas dit, vraisemblablement Ibrahima Sarr reproche à son parti une certaine dérive dans la gestion de la transition dont il se méfiait déjà au lendemain du putsch du 3 août 2005. Mais l'App n'est pas seul dans ce cas. Tous les autres partis sont logés à cette enseigne en ce sens qu'ils soutiennent toutes les actions du CMJD et n'ont rien en retour que des promesses, oubliant que de grands dossiers comme le passif humanitaire le retour des déportés sur lequel c'est encore limpasse, conditionnent l'assainissement de l'unité nationale. Il est vrai que malgré tout cela, personne ne peut défendre qu il n'y a pas eu de changement important durant ces neuf mois de transition.
C'est tout à l'honneur du CMJD d'avoir interdit que les membres du CMJD et du gouvernement de transition de faire de la politique durant la période et encore moins de se présenter à une élection ; créé une Commission Nationale Electorale Indépendante chargée de superviser le processus électoral ; arrêté la date de la tenue des différentes élections, entamé la réforme de la justice et opéré un vaste mouvement dans l'administration territoriale ; mais ces actions ne suffiront pas pour mettre le pays sur de bons rails. Les citoyens ont soif de démocratie et là ne s'arrêtent pas leur ambition. Le débat a besoin dêtre approfondi car chaque mauritanien se souie de son quotidien. Les partis politiques n'apportent aucune réponse à ce que doit-être la politique économique de demain pour résorber le chômage en général et à celui des jeunes en particulier, puisque la population mauritanienne est jeune.
C'est ce type de débat qui est absent dans cette période transitoire plus que tout autre chose. C'est pourquoi la démission de Ibrahima Sarr de l'App constitue un coup de semonce, car demain, la machine de la transition prend le risque de gripper.
Moussa Diop.