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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

AFFAIRE OULD LEKWAR ET CODÉTENUS : MENSONGE D’ ÉTAT… ?


AFFAIRE OULD LEKWAR ET CODÉTENUS : MENSONGE D’ ÉTAT… ?
L’arrestation du colonel Abderrahmane Ould Lekwar, son fil Mohamed Lemine, l’ex-ambassadeur Mohamed Ould Mohamed Ali, le Commandant Mohamed Ould Salem et le fondateur de Démocrates Sans Frontières, Ahmed Saleck Ould El Hadj Moctar a eu lieu le 19 juin dans les conditions que tout le monde connaît. Aussitôt, que cette affaire a éclaté, l’opinion publique, déjà curieuse, a été en plus maintenue en alerte par une pluie d’articles, parus dans une panoplie d’éditions et parfois avec des détails précis sur les réflexions « intimes » des personnes arrêtées et les détails de leurs plans.

Comment les procès verbaux ont-ils atterris dans ces éditions ? Pourquoi les journaux concernés n’ont pas hésité à en livrer le contenu à l’opinion, alors même qu’ils sont conscients d’enfreindre une loi du code de la presse ? Et l’autorité, pourquoi n’a-t-elle pas réagi en conséquence en interpellant les responsables de ces éditions. Le juge d’instruction lui-même est autorisé à enclencher une enquête dans ce sens. Il est vrai que lui et le procureur ont déclaré qu’ils allaient y procéder, mais sans aucune suite. Ainsi, l’enquête est aujourd’hui publique et le premier qui va en souffrir, ce sont les accusés car en plus des procès verbaux, ils auront peut-être l’opinion contre eux.

Pour la première fois, la presse mauritanienne est subitement garnie d’informations, au point de susciter des soupçons légitimes sur cette prolifération d’information et sa source.

Pourtant, malgré tout cet effort, l’opinion publique n’est toujours pas fixée concernant ce qu’on reproche à ce groupe. Avaient-ils l’intention de saboter le référendum constitutionnel ? Voulaient-ils réaliser un coup d’Etat ? Préparer le terrain pour le retour de Ould Taya avec l’aide d’un commando de mercenaires ? Nul ne sait vraiment.

On sait par contre que Ahmed O. Saleck a toujours été un passionné de l’écriture et que depuis plusieurs années, même lorsque Ould Taya était au pouvoir, il faisait publier ses articles dans la presse et avait une plume plutôt pointue. Il a continué dans le même sens dans le site de Démocrates sans Frontières où il ne faisait pas de cadeau au CMJD. Ces écrits pouvaient-ils gêner la transition ? Il semble que oui, car, à les lire, on a plus le même élan de soutien sans limites. Serait-il victime de cette position ?

L’expérience nous a habitué à la prudence face à des affaires dont la couverture médiatique est curieusement penchée du coté du pouvoir, fournissant à l’opinion des nouvelles ne prenant en compte que la version officielle.

Un an après la transition il aurait été mieux pour tous que cette affaire soit elle aussi traitée clairement afin qu’on ne laisse pas des brèches conduisant à des soupçons sur un possible règlement de comptes, ou un mensonge d’État.

Par ailleurs, comme l’ont soutenu avec insistance les avocats de la défense, rien ne peut expliquer matériellement les faits reprochés aux accusés, il n’y a pas d’armes, pas de planification étudiée, pas même de connexion entre les cinq accusés. Pourquoi donc, malgré toutes ces lacunes, on a préparé l’opinion à condamner, y compris même certains chefs de partis politiques, lesquels n’ont pas hésité de déclarer, devant la télévision, qu’il existe des personnes arrêtées qui tentaient de ramener le pouvoir déchu. Une déclaration grave lorsqu’on sait l’importance de la réserve que doit observer un parti politique, quand il est devant des faits qui peuvent se confirmer ou non.

Par ailleurs, lorsque l’on revient en arrière, on se souviendra que les mensonges d’Etat sont légion en Mauritanie, surtout lorsqu’il est question de complot contre le pouvoir. Rappelons nous les arrestations opérées par l’ancien pouvoir, lorsqu’il en voulait à un groupe. C’était le même scénario pour les accusés de complot contre la sûreté de l’Etat, au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel de 2003. Ould Haidalla, Cheikh O. Horma, Haba, Ely O. Sneiba, Breideleil, avaient planifié un coup d’Etat dont la preuve matérielle était le fameux « Grab » (le directeur actuel de la TVM peut en témoigner). Ils ont écopé de peines variables, selon l’humeur du chef de l’époque, avant d’être libérés. Il s’est avéré par la suite que les pauvres avaient seulement cru que le changement démocratique était une réalité et qu’ils pouvaient grâce à un jeu démocratique transparent, remporter les élections.

Pour toutes ces raisons, il est important que cette affaire soit traitée avec transparence, en respectant les droits des détenus et en leur reconnaissant le bénéfice de la présomption d’innocence en l’absence de preuve. S’il s’avère en effet qu’il y a absence de preuve, on se dirigerait directement vers un procès d’intention, ce qui est inadmissible dans un État de droit.

Depuis le changement du 03 août, les mauritaniens ont décidé de rompre avec les pratiques malsaines, d’enraciner une vraie et juste démocratie où tous les citoyens seront traités selon les lois de la république. Mais il semble que dès qu’une affaire se rapporte au sérail du pouvoir, elle sort du cadre légal pour n’obéir qu’à des humeurs.

Le pouvoir est un exercice dangereux une magie maléfique et irrésistible, même pour ceux qui en sont conscient.

Moulay Najim
Mardi 15 Août 2006 - 13:28
Mardi 15 Août 2006 - 13:31
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