rendez-vous décisif pour le continent africain

A quelques jours de l`ouverture du 9ème sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) dans la capitale ghanéenne, Accra, consacré à la formation d’un gouvernement continental, la question qui vient à tous les esprits est de savoir si l`Afrique réussira à entrer par la grande porte dans l`histoire, après avoir évolué de l`Organisation de l`unité africaine (OUA) vers l`UA, le 9/9/99 sur les rives du Golfe de Syrte (centre de Libye).

Ce rendez-vous, qui constitue le premier jalon vers la construction des Etats unis d`Afrique, représente une échéance cruciale dans l’histoire du continent africain, tant les enjeux sont importants dans la conception du destin de ce continent.

Cette évolution de l`OUA vers l`UA, qui s’est effectuée sur l`initiative et la propulsion du guide Mouammar Kadhafi épaulé par ses pairs africains, a représenté une étape décisive dans la marche de cette organisation panafricaine vers l’unification de ses pays membres à travers la complémentarité et l’intégration.

Les efforts consentis jusqu’à présent pour parachever les institutions et structures de l’UA sont considérables et ont été couronnés, entre autres, par la création de différentes commissions spécialisées : le Conseil pour la paix et la sécurité (CPS) et le Parlement panafricain.

Ils ont permis de raffermir la volonté des dirigeants africains, en les dotant d’instruments d’action pour le règlement de questions relatives au continent et pour unifier leurs efforts et parler d’une seule voix.

Depuis cette évolution, de nombreux conflits et différends ont pu être réglés dans un cadre africain, notamment la conclusion de l’Accord de paix d’Abuja au Darfour le 5 mai 2006, l’Accord de paix de Tripoli du 8 février 2006 sur l’apaisement de la tension entre le Tchad et le Soudan.

Sans oublier les différentes réunions qui s’en sont suivies et ayant abouti à la mise en place d’un mécanisme de suivi de cet accord, ainsi que la réconciliation en Centrafrique réalisée le 2 février 2007 à Syrte entre le gouvernement de Bangui et les rebelles centraficains.

Parmi les actions menées par l`UA en matière de paix et de sécurité en Afrique, figurent aussi le déploiement des forces africaines de maintien de la paix en Somalie et l’Accord de réconciliation en Côte d’Ivoire signé à Ouagadougou au Burkina Faso, de même que le déploiement de forces africaine de maintien de la paix dans le Darfour, à l`ouest du Soudan.

Toutes ces réalisations, en plus de l`organisation les 28 et 29 avril derniers à Tripoli d`une conférence internationale sur la situation au Darfour et la réalisation de la paix dans la région, constituent des preuves de la volonté des Africains et de leur capacité à surmonter leurs difficultés et à régler leurs conflits, loin de toute intervention étrangère.

Comme le projet des Etats unis d`Afrique constitue l`ultime finalité de la mise en place de l`UA, la Libye, depuis la création de l`organisation, a entrepris de nombreuses initiatives pour la réalisation de cet objectif à travers plusieurs propositions.

On peut citer : la création, au niveau de l`Union africaine, de ministères pour les Affaires étrangères, la Défense, le Commerce extérieur, les Transports et Communications ; l`élimination des barrières douanières entre les pays membres de l`UA et l`unification des tarifications douanières ; l`unification des moyens de transport et de communication et le lancement d`un satellite du continent.

La question de la formation du gouvernement africain a été inscrite également à l’ordre du jour du 9ème sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) tenu les 2 et 3 juin à Syrte et ayant abouti à l`unanimité chez les 25 pays membres de ce regroupement régional sur la nécessité de la formation d’un gouvernement, avec quelques nuances près sur les moyens, le rythme et la manière d’y parvenir.

Alors que certains Etats ont suggéré la création, en premier lieu, de ministères de souveraineté comme les Affaires étrangères, la Défense et le Commerce extérieur, d’autres ont estimé qu’il était temps d’y aller une bonne fois pour toute avec la création d’un gouvernement avec ses différents ministères.

De l`avis des observateurs, cette tendance doit se refléter encore au niveau des positions des pays lors du sommet d`Accra, excepté l`Afrique du Sud et les pays d`Afrique australe qui ont des réticences d`aller vers les Etats unis d`Afrique, arguant que l`Union africaine n`arrive pas encore à surmonter ses difficultés financières et administratives.

Mais, ces arguments, qui ne portent pas sur le fond du projet, pourront être vite surmontés au cours du grand débat à Accra, pour ainsi donner lieu à un ralliement de ces pays aux positions de la majorité et leur adhésion à l’idée de la création d’un gouvernement au niveau de l’UA.

Source: Africatime.com