"Quand la mémoire s´en va chercher du bois mort, elle raméne le fagot qui lui plait" disait le poéte Birago Diop. Ces derniers temps on a vu certains snippers se reconvertir en "historiens" du mouvement noir, quelle prétention! mais comme disait André Thérive " un homme prétentieux est plus dangereux qu´un illetré".
On ne le dira jamais assez, on peut violer l´histoire mais on ne pourra jamais lui donner un enfant légitime. Et comme disaient les rédacteurs de la LONGUE MARCHE DES FLAM, l’histoire écrite de la lutte des Forces de libération africaines de Mauritanie (F.L.A.M.) vient de commencer, 20 ans de lutte opiniâtre contre un système à fondement raciste. 20 ans de résistance acharnée au cours de laquelle la marche de notre organisation fut longue et pénible ; Chaque étape franchie et chaque acte posé le furent comme dans une course d’ obstacles. On franchissait le premier, un autre était déjà là, plus haut, Et un autre derrière, encore plus difficile. La mémoire de notre peuple retiendra que nous n’avons pas démérité dans cette longue lutte vers la liberté.
Le champ politique mauritanien ne cesse de dérouter certains observateurs, car il n'entre dans aucune grille d'analyse classique. La Mauritanie est un pays particulier avec des réactions particulières, des variables spécifiques, où tout se lit et se ramène à la question raciale qui mine profondément le champ politique et si on ne voulait pas que tout change en Mauritanie les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets.
Suivez les forums politiques, la presse mauritanienne et lisez les échanges entre mauritaniens et vous verrez bien que le problème de la cohabitation, hier sujet tabou pour certains, n´était pas ou n´est pas une simple invention ou "production littéraire" des "nationalistes étroits" négro-africains ou des "extrémistes" comme aiment le chantonner certains mauvais esprits. Le seul tort des FLAM aujourd´hui est d´avoir eu raison tôt avant tout le monde. Quel homme politique mauritanien qui ne parle plus aujourd´hui de "l´unité nationale" (entendez le problème de la cohabitation) , des réfugiés (entendez les déportés), du passif humanitaire( entendez l´épuration ethnique au sein de l´armée et dans la vallée), de l´esclavage?. Des thèmes que les FLAM avaient toujours pris en charge et mis devant la scène nationale et internationale au moment où d´autres les considéraient comme "secondaires" ou "tabous".
En Mauritanie, il règne depuis toujours un profond malaise entre les deux communautés arabo-berbère et négro- africaine; malaise qui a été accentué depuis les événements traumatisants de 1986 à 1990; événements pendant lesquels les Négro-mauritaniens avaient été torturés emprisonnés, licenciés, violés, volés, violentés, déportés massivement avant d'être froidement assassinés ( plus de 500 militaires et des milliers de civils ). Ces événements restent encore présents dans les mémoires et marqueront à jamais l´histoire de notre pays.
Certains vaillants penseurs du statu-quo parlent aujourd´hui de réconciliation avec l´ardeur des nouveaux reconvertis mais pour eux la réconciliation se réduit à l´oubli et au pardon, c´est tout, un point et tournons la page. En bons marchands (d´illusions) ils veulent vider l´abcès comme on vide les stocks.
La récente rencontre de New York entre le président de la République et le président des FLAM vient comme une douche écossaise, voire comme un coup de bambou pour les contempteurs du mouvement de la libération nationle.
Pour les partisans de l´oubli parler des blessures de la communauté négro-africaine c´est un risque et danger à la fois à offrir un tremplin aux rancoeurs et frustrations contenues de cette communauté blessée, qui ne manqueraient pas de s'exprimer. Comment soigner une profonde blessure sans créver l´abcès? Comment parler de réconciliation sans les principales victimes? Comment résoudre un problème sans ceux qui l´ont posé les premiers? On est en droit de se demander si certains de nos compatriotes souhaitent l´unitarisme ou l´unité ? réconciliation des coeurs ou réconduction en choeur du système?
Triste comédie que de jouer avec l´avenir de toute une nation et de tout un peuple avec des sentences et des considérations particulières et particularistes. Les Mauritaniens doivent avoir le courage d´affronter la réalité pour se surpasser et outrepasser l´impasse : Déraciner les racines du mal, à savoir les racines du mal.
La lutte continue !
Mawndou Ba le déporté.
mawndu_gaale@yahoo.fr
On ne le dira jamais assez, on peut violer l´histoire mais on ne pourra jamais lui donner un enfant légitime. Et comme disaient les rédacteurs de la LONGUE MARCHE DES FLAM, l’histoire écrite de la lutte des Forces de libération africaines de Mauritanie (F.L.A.M.) vient de commencer, 20 ans de lutte opiniâtre contre un système à fondement raciste. 20 ans de résistance acharnée au cours de laquelle la marche de notre organisation fut longue et pénible ; Chaque étape franchie et chaque acte posé le furent comme dans une course d’ obstacles. On franchissait le premier, un autre était déjà là, plus haut, Et un autre derrière, encore plus difficile. La mémoire de notre peuple retiendra que nous n’avons pas démérité dans cette longue lutte vers la liberté.
Le champ politique mauritanien ne cesse de dérouter certains observateurs, car il n'entre dans aucune grille d'analyse classique. La Mauritanie est un pays particulier avec des réactions particulières, des variables spécifiques, où tout se lit et se ramène à la question raciale qui mine profondément le champ politique et si on ne voulait pas que tout change en Mauritanie les mêmes causes ne produisent pas toujours les mêmes effets.
Suivez les forums politiques, la presse mauritanienne et lisez les échanges entre mauritaniens et vous verrez bien que le problème de la cohabitation, hier sujet tabou pour certains, n´était pas ou n´est pas une simple invention ou "production littéraire" des "nationalistes étroits" négro-africains ou des "extrémistes" comme aiment le chantonner certains mauvais esprits. Le seul tort des FLAM aujourd´hui est d´avoir eu raison tôt avant tout le monde. Quel homme politique mauritanien qui ne parle plus aujourd´hui de "l´unité nationale" (entendez le problème de la cohabitation) , des réfugiés (entendez les déportés), du passif humanitaire( entendez l´épuration ethnique au sein de l´armée et dans la vallée), de l´esclavage?. Des thèmes que les FLAM avaient toujours pris en charge et mis devant la scène nationale et internationale au moment où d´autres les considéraient comme "secondaires" ou "tabous".
En Mauritanie, il règne depuis toujours un profond malaise entre les deux communautés arabo-berbère et négro- africaine; malaise qui a été accentué depuis les événements traumatisants de 1986 à 1990; événements pendant lesquels les Négro-mauritaniens avaient été torturés emprisonnés, licenciés, violés, volés, violentés, déportés massivement avant d'être froidement assassinés ( plus de 500 militaires et des milliers de civils ). Ces événements restent encore présents dans les mémoires et marqueront à jamais l´histoire de notre pays.
Certains vaillants penseurs du statu-quo parlent aujourd´hui de réconciliation avec l´ardeur des nouveaux reconvertis mais pour eux la réconciliation se réduit à l´oubli et au pardon, c´est tout, un point et tournons la page. En bons marchands (d´illusions) ils veulent vider l´abcès comme on vide les stocks.
La récente rencontre de New York entre le président de la République et le président des FLAM vient comme une douche écossaise, voire comme un coup de bambou pour les contempteurs du mouvement de la libération nationle.
Pour les partisans de l´oubli parler des blessures de la communauté négro-africaine c´est un risque et danger à la fois à offrir un tremplin aux rancoeurs et frustrations contenues de cette communauté blessée, qui ne manqueraient pas de s'exprimer. Comment soigner une profonde blessure sans créver l´abcès? Comment parler de réconciliation sans les principales victimes? Comment résoudre un problème sans ceux qui l´ont posé les premiers? On est en droit de se demander si certains de nos compatriotes souhaitent l´unitarisme ou l´unité ? réconciliation des coeurs ou réconduction en choeur du système?
Triste comédie que de jouer avec l´avenir de toute une nation et de tout un peuple avec des sentences et des considérations particulières et particularistes. Les Mauritaniens doivent avoir le courage d´affronter la réalité pour se surpasser et outrepasser l´impasse : Déraciner les racines du mal, à savoir les racines du mal.
La lutte continue !
Mawndou Ba le déporté.
mawndu_gaale@yahoo.fr