Star internationale du show-business, homme d'affaires avisé qui a choisi d'investir dans son pays, le chanteur sénégalais Youssou Ndour, 52 ans, a désormais décidé de se lancer dans la présidentielle du mois prochain au risque de bouleverser la donne politique au Sénégal.
"Je suis candidat", a déclaré lundi soir Ndour à Dakar, arguant d'"un devoir patriotique suprême" et expliquant répondre à des sollicitations de nombreux Sénégalais pour l'échéance du 26 février, date du premier tour de l'élection.
"C'est vrai, je n'ai pas fait d'études supérieures, mais la présidence est une fonction et non un métier. (...) A l'école du monde, j'ai appris" et "le voyage instruit autant que les livres", a précisé celui qu'on surnomme "l'enfant de la Médina", quartier populaire dakarois où il est né en octobre 1959, dans une famille modeste.
Son annonce a mis fin à des années de rumeurs - qu'il avait régulièrement démenties - sur ses intentions de briguer les suffrages des Sénégalais. Mardi à Dakar, les réactions étaient mitigées.
"C'est absurde", estime un analyste influent sous couvert d'anonymat. "Les Sénégalais n'éliront jamais un chanteur comme président. Quel que soit le score qu'il aura, il sera extrêmement loin des ténors" de la politique, "ce serait très mauvais pour son image", ajoute-t-il.
Pour Baba Diop, journaliste réputé, "il est bien possible" de voir Youssou Ndour élu président si sa candidature est retenue et "s'il s'entoure de compétences qui le conseillent" pour "cette élection la plus ouverte" de l'histoire du Sénégal depuis son indépendance, en 1960.
Une vingtaine de présidentiables se sont déjà déclarés, mais c'est le Conseil constitutionnel qui décidera fin janvier de la validité des candidatures.
"Youssou Ndour, qui a déjà une renommée, peut attirer chez les jeunes une sympathie. Le profil de président qu'il veut rendre, c'est plus un président manager qu'un président sorti de l'université ou un président politique", note M. Diop.
Car s'il n'a pas fait de grandes études, Youssou Ndour, père et grand-père, est un "self-made-man": parti de rien, il s'est fait un nom, un statut social et a fondé de nombreuses sociétés.
Devenu un des artistes sénégalais les plus connus au monde, auteur de plus de 20 albums, il a chanté avec des célébrités et est engagé, entres autres combats, contre le paludisme et la faim, en ayant réussi à préserver relativement bien sa vie privée.
Il a aussi créé au Sénégal un studio, des sociétés de production, de micro-crédit, anime une fondation caritative, est patron de presse.
En 2010, il fonde un mouvement citoyen baptisé "Fekke ma ci bollé" ("Je suis là, donc, j'en fais partie" en langue nationale wolof), dont l'intention initiale était de soutenir publiquement, pour la première fois, un candidat à la présidentielle. Un pas de plus dans son opposition à l'actuel chef de l'Etat Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, dont il conteste comme beaucoup d'autres la candidature à un troisième mandat en février.
"Je voudrais faire du Sénégal un pays qui se fait tout seul par la main et la force de ses enfants. Ma vie est faite de 10% d'inspiration et 90% de transpiration. Voilà pourquoi j'ai les moyens de mettre le Sénégal au travail", a-t-il affirmé lundi, lançant: "Je veux et je souhaite un Sénégal debout et fier comme le lion rouge (...). Avec vous pour gagner dès le premier tour."
"Il y a des surprises. Aux Etats-Unis, avant que (Barack) Obama ne soit élu, tout le monde disait que ce n'était pas possible", dit Baba Diop.
Selon lui, tout dépendra de la campagne de Youssou Ndour: "Est-ce qu'il sera effectivement candidat? est-ce que les jeux d'alliance ne vont pas se poser avant le dépôt des candidatures? Attendons de voir".
Source: AFP
"Je suis candidat", a déclaré lundi soir Ndour à Dakar, arguant d'"un devoir patriotique suprême" et expliquant répondre à des sollicitations de nombreux Sénégalais pour l'échéance du 26 février, date du premier tour de l'élection.
"C'est vrai, je n'ai pas fait d'études supérieures, mais la présidence est une fonction et non un métier. (...) A l'école du monde, j'ai appris" et "le voyage instruit autant que les livres", a précisé celui qu'on surnomme "l'enfant de la Médina", quartier populaire dakarois où il est né en octobre 1959, dans une famille modeste.
Son annonce a mis fin à des années de rumeurs - qu'il avait régulièrement démenties - sur ses intentions de briguer les suffrages des Sénégalais. Mardi à Dakar, les réactions étaient mitigées.
"C'est absurde", estime un analyste influent sous couvert d'anonymat. "Les Sénégalais n'éliront jamais un chanteur comme président. Quel que soit le score qu'il aura, il sera extrêmement loin des ténors" de la politique, "ce serait très mauvais pour son image", ajoute-t-il.
Pour Baba Diop, journaliste réputé, "il est bien possible" de voir Youssou Ndour élu président si sa candidature est retenue et "s'il s'entoure de compétences qui le conseillent" pour "cette élection la plus ouverte" de l'histoire du Sénégal depuis son indépendance, en 1960.
Une vingtaine de présidentiables se sont déjà déclarés, mais c'est le Conseil constitutionnel qui décidera fin janvier de la validité des candidatures.
"Youssou Ndour, qui a déjà une renommée, peut attirer chez les jeunes une sympathie. Le profil de président qu'il veut rendre, c'est plus un président manager qu'un président sorti de l'université ou un président politique", note M. Diop.
Car s'il n'a pas fait de grandes études, Youssou Ndour, père et grand-père, est un "self-made-man": parti de rien, il s'est fait un nom, un statut social et a fondé de nombreuses sociétés.
Devenu un des artistes sénégalais les plus connus au monde, auteur de plus de 20 albums, il a chanté avec des célébrités et est engagé, entres autres combats, contre le paludisme et la faim, en ayant réussi à préserver relativement bien sa vie privée.
Il a aussi créé au Sénégal un studio, des sociétés de production, de micro-crédit, anime une fondation caritative, est patron de presse.
En 2010, il fonde un mouvement citoyen baptisé "Fekke ma ci bollé" ("Je suis là, donc, j'en fais partie" en langue nationale wolof), dont l'intention initiale était de soutenir publiquement, pour la première fois, un candidat à la présidentielle. Un pas de plus dans son opposition à l'actuel chef de l'Etat Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, dont il conteste comme beaucoup d'autres la candidature à un troisième mandat en février.
"Je voudrais faire du Sénégal un pays qui se fait tout seul par la main et la force de ses enfants. Ma vie est faite de 10% d'inspiration et 90% de transpiration. Voilà pourquoi j'ai les moyens de mettre le Sénégal au travail", a-t-il affirmé lundi, lançant: "Je veux et je souhaite un Sénégal debout et fier comme le lion rouge (...). Avec vous pour gagner dès le premier tour."
"Il y a des surprises. Aux Etats-Unis, avant que (Barack) Obama ne soit élu, tout le monde disait que ce n'était pas possible", dit Baba Diop.
Selon lui, tout dépendra de la campagne de Youssou Ndour: "Est-ce qu'il sera effectivement candidat? est-ce que les jeux d'alliance ne vont pas se poser avant le dépôt des candidatures? Attendons de voir".
Source: AFP