"Il (Abdoulaye Wade) s'est dédit trois fois en moins d'un mois. C'est beaucoup pour un gouvernement", relève Mody Niang, auteur de livres critiques sur M. Wade, après les reculades présidentielles sur les salaires, le commerce informel et l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (Asecna).
"L'Etat (sénégalais) est affaibli. Il reflète l'inconstance de Wade, son caractère imprévisible et ondoyant", estime M. Niang.
La mairie de Dakar a annoncé jeudi la suspension des opérations de désencombrement initiées la semaine dernière sur ordre du président Wade contre les "occupations anarchiques" dans la capitale.
Après deux jours de manifestations violentes, émaillées d'incendies d'édifices publics, la mesure de "déguerpissement" des trottoirs de la capitale a été suspendue jusqu'en fin décembre.
Le 5 novembre, le gouvernement avait déjà renoncé, devant un rejet unanime des syndicats, à un projet de baisse des salaires des fonctionnaires annoncé deux jours plus tôt par le président Wade.
Cette ponction salariale devait servir à financer un fonds de solidarité censé subventionner les prix des denrées de première nécessité, en nette augmentation ces dernières semaines.
Pour plusieurs observateurs, ces revirements répétés marquent une rupture avec l'Etat de grâce né de la réélection du président en février pour un nouveau mandat de cinq ans.
"La réflexion et la planification ont cédé la place à l'improvisation et l'informalisation de l'Etat", affirme Alioune Tine, secrétaire exécutif de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), ONG basée à Dakar.
"L'hyperprésidentialisation du régime de Wade a affaibli l'Etat sénégalais" qui prend des décisions sans les mûrir, assure-t-il.
La dernière "pirouette" présidentielle concerne la suspension jeudi soir de la décision de retrait du pays de l'Asecna, dont l'annonce avait provoqué un vif émoi le 15 novembre au sein de cette organisation.
Pour Moustapha Diakhaté, ancien conseiller à la présidence et "électron libre" du parti au pouvoir, "il y a une rupture entre Wade et les citoyens".
"Avec les querelles politiques autour de Macky (Sall), les gens (au pouvoir) n'ont pas le temps de consacrer leur énergie à la solution des problèmes essentiels", explique-t-il.
Macky Sall, président de l'Assemblée nationale, est au centre d'une lutte intestine au sein du parti au pouvoir, dont il a été déchu de son poste de numéro deux la semaine dernière. Il est aussi visé par une pétition de députés de la majorité réclamant qu'il renonce à ses responsabilités à l'Assemblée.
"Toutes ces mesures (sur les salaires, le commerce informel et l'Asecna) ont été mal préparées. C'est normal parce que ce sont pas les meilleurs qui sont au gouvernement", assure M. Diakhaté.
Amadou Sall, porte-parole du président Wade, rejette en bloc ces critiques en affirmant qu'"il n'y a pas eu de volte-face. Une position peut évoluer et c'est la meilleure méthode de gestion".
Sur le commerce informel, il y a eu "des couacs dans l'exécution" de la décision du chef de l'Etat, alors que pour l'Asecna, "c'est une décision mûrement réfléchie sur la base d'éléments probants", affirme-t-il, dénonçant par ailleurs une incompréhension sur la baisse "symbolique" des salaires des fonctionnaires.
Jeune Afrique
AFP
"L'Etat (sénégalais) est affaibli. Il reflète l'inconstance de Wade, son caractère imprévisible et ondoyant", estime M. Niang.
La mairie de Dakar a annoncé jeudi la suspension des opérations de désencombrement initiées la semaine dernière sur ordre du président Wade contre les "occupations anarchiques" dans la capitale.
Après deux jours de manifestations violentes, émaillées d'incendies d'édifices publics, la mesure de "déguerpissement" des trottoirs de la capitale a été suspendue jusqu'en fin décembre.
Le 5 novembre, le gouvernement avait déjà renoncé, devant un rejet unanime des syndicats, à un projet de baisse des salaires des fonctionnaires annoncé deux jours plus tôt par le président Wade.
Cette ponction salariale devait servir à financer un fonds de solidarité censé subventionner les prix des denrées de première nécessité, en nette augmentation ces dernières semaines.
Pour plusieurs observateurs, ces revirements répétés marquent une rupture avec l'Etat de grâce né de la réélection du président en février pour un nouveau mandat de cinq ans.
"La réflexion et la planification ont cédé la place à l'improvisation et l'informalisation de l'Etat", affirme Alioune Tine, secrétaire exécutif de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), ONG basée à Dakar.
"L'hyperprésidentialisation du régime de Wade a affaibli l'Etat sénégalais" qui prend des décisions sans les mûrir, assure-t-il.
La dernière "pirouette" présidentielle concerne la suspension jeudi soir de la décision de retrait du pays de l'Asecna, dont l'annonce avait provoqué un vif émoi le 15 novembre au sein de cette organisation.
Pour Moustapha Diakhaté, ancien conseiller à la présidence et "électron libre" du parti au pouvoir, "il y a une rupture entre Wade et les citoyens".
"Avec les querelles politiques autour de Macky (Sall), les gens (au pouvoir) n'ont pas le temps de consacrer leur énergie à la solution des problèmes essentiels", explique-t-il.
Macky Sall, président de l'Assemblée nationale, est au centre d'une lutte intestine au sein du parti au pouvoir, dont il a été déchu de son poste de numéro deux la semaine dernière. Il est aussi visé par une pétition de députés de la majorité réclamant qu'il renonce à ses responsabilités à l'Assemblée.
"Toutes ces mesures (sur les salaires, le commerce informel et l'Asecna) ont été mal préparées. C'est normal parce que ce sont pas les meilleurs qui sont au gouvernement", assure M. Diakhaté.
Amadou Sall, porte-parole du président Wade, rejette en bloc ces critiques en affirmant qu'"il n'y a pas eu de volte-face. Une position peut évoluer et c'est la meilleure méthode de gestion".
Sur le commerce informel, il y a eu "des couacs dans l'exécution" de la décision du chef de l'Etat, alors que pour l'Asecna, "c'est une décision mûrement réfléchie sur la base d'éléments probants", affirme-t-il, dénonçant par ailleurs une incompréhension sur la baisse "symbolique" des salaires des fonctionnaires.
Jeune Afrique
AFP