La journée mondiale de la presse a été célébrée ce 3 mai 2012. Ce fut l’occasion de rappeler la place prépondérante qu’occupe la presse dans le développement économique et dans la conquête de la démocratie.
Les hommes de presse jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des Etats englués dans des crises de gouvernance. La transparence que peut offrir la presse aide les citoyens à prendre la mesure des progrès réalisés ou des rendez-vous manqués. Ce but ne peut être atteint sans la liberté de la presse et le pluralisme des médias.
En Mauritanie, la presse audiovisuelle est restée -jusqu’à une date récente- la chasse-gardée des pouvoirs publics. La libéralisation des ondes engagée à la fin de l’année 2011 n’a, hélas, que confirmé davantage que les médias restent un enjeu de pouvoir et de survie pour un certain type de régimes. Est-il besoin de rappeler que le destin des libertés publiques reste intimement lié à celui de la presse ? Là où la situation de l’une se dégrade, l’autre en ressent les contrecoups et inversement.
Heureusement que les net-citoyens, les blogueurs notamment, apportent une certaine fraicheur dans ce combat. Leur rôle dans ce qu’ii est convenu d’appeler « les printemps arabes » fut, de l’avis unanime, décisif.
Cependant, les statistiques publiées par RSF font froid dans le dos : un journaliste tué tous les cinq jours depuis le premier janvier 2012. Soit 21 journalistes, 6 net-citoyens et citoyens-journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier. Un lourd tribut pour que les citoyens soient informés.
En Mauritanie, d’après le Syndicat des Journalistes Mauritaniens, douze journalistes ont été victimes d’agression depuis le début de l’année. Et encore : les intimidations, les injures, les menaces, la calomnie et les invectives n’ont pas été recensés. La transparence n’a pas que des amis. Et les prédateurs se recrutent hélas aussi en dehors des forces au pouvoir. Tiraillés entre les pressions ici et là et pris sous les tirs nourris des camps qui s’affrontent, les hommes de presse devraient pourtant avoir de bonnes raisons de s’inquiéter si les critiques venaient à cesser : ce serait le signe que quelque chose ne tourne vraiment plus rond. Quand un média ne se fait pas porteur de la parole d’un camp, quel qu’il soit, il en devient l’ennemi, la cible privilégiée, le bouc-émissaire. C’est aussi, hélas, un fardeau à porter. Et le prix de l’indépendance.
Abdoulaye Diagana
Source: Kassataya
Les hommes de presse jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des Etats englués dans des crises de gouvernance. La transparence que peut offrir la presse aide les citoyens à prendre la mesure des progrès réalisés ou des rendez-vous manqués. Ce but ne peut être atteint sans la liberté de la presse et le pluralisme des médias.
En Mauritanie, la presse audiovisuelle est restée -jusqu’à une date récente- la chasse-gardée des pouvoirs publics. La libéralisation des ondes engagée à la fin de l’année 2011 n’a, hélas, que confirmé davantage que les médias restent un enjeu de pouvoir et de survie pour un certain type de régimes. Est-il besoin de rappeler que le destin des libertés publiques reste intimement lié à celui de la presse ? Là où la situation de l’une se dégrade, l’autre en ressent les contrecoups et inversement.
Heureusement que les net-citoyens, les blogueurs notamment, apportent une certaine fraicheur dans ce combat. Leur rôle dans ce qu’ii est convenu d’appeler « les printemps arabes » fut, de l’avis unanime, décisif.
Cependant, les statistiques publiées par RSF font froid dans le dos : un journaliste tué tous les cinq jours depuis le premier janvier 2012. Soit 21 journalistes, 6 net-citoyens et citoyens-journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier. Un lourd tribut pour que les citoyens soient informés.
En Mauritanie, d’après le Syndicat des Journalistes Mauritaniens, douze journalistes ont été victimes d’agression depuis le début de l’année. Et encore : les intimidations, les injures, les menaces, la calomnie et les invectives n’ont pas été recensés. La transparence n’a pas que des amis. Et les prédateurs se recrutent hélas aussi en dehors des forces au pouvoir. Tiraillés entre les pressions ici et là et pris sous les tirs nourris des camps qui s’affrontent, les hommes de presse devraient pourtant avoir de bonnes raisons de s’inquiéter si les critiques venaient à cesser : ce serait le signe que quelque chose ne tourne vraiment plus rond. Quand un média ne se fait pas porteur de la parole d’un camp, quel qu’il soit, il en devient l’ennemi, la cible privilégiée, le bouc-émissaire. C’est aussi, hélas, un fardeau à porter. Et le prix de l’indépendance.
Abdoulaye Diagana
Source: Kassataya