La police en Mauritanie a recourt à la torture pour faire «avouer» des crimes durant leur détention provisoire. Les femmes et les enfants ne sont pas épargnés, comme le prouvent des témoignages recueillis sur place.
En Mauritanie, la délégation d’Amnesty a interrogé une soixantaine de détenus, y compris des femmes et des enfants incarcérés dans trois prisons de la capitale Nouakchott. «Des prisonniers inculpés de 'terrorisme' et de délits de droit commun nous ont raconté les tortures. Beaucoup ont été jugés dans le cadre de procédures totalement inéquitables et certains ont été soumis à des disparitions forcées», a déclaré Alex Neve, qui faisait partie de la délégation.
Onze enfants ont affirmé à la délégation d’Amnesty International avoir été torturés dans des commissariats de police, notamment à la Brigade des Jeunes, un commissariat situé dans la capitale mauritanienne qui est spécifiquement chargé de s’occuper de jeunes délinquants. Un garçon de seize ans a raconté: «Ils m’ont fait m’accroupir. Ils ont attaché une de mes mains à mon pied avec des menottes et ont fait la même chose avec mon autre main et mon autre pied. Ils ont commencé à me frapper sur la tête avec leurs bâtons. J’ai perdu trois fois connaissance».
Si ce recours à la torture a surtout lieu durant la garde à vue, Amnesty International a également relevé des cas préoccupants de torture dans les prisons, y compris celui d’un homme décédé après avoir été torturé à la prison de Dar Naïm en décembre 2012. Deux prisonniers détenus dans cette prison ont expliqué à l’organisation comment ils avaient été torturés: «Pendant trois jours, ils nous ont gardés dans des cellules de punition qui étaient si petites qu’on ne pouvait même pas étendre nos bras ou nos jambes. Il y avait des puces partout. Chaque nuit après minuit, on nous emmenait dehors dans un champ. On nous a fait manger du sable. Ils nous ont frappés avec des câbles électriques après nous avoir frictionnés le dos avec du sel. Ils nous ont brûlés avec des couteaux chauffés.»
Les pires cas de torture sont relevés dans les cas liés au terrorisme. «Des individus sont arrêtés, on les empêche de parler à leur avocat et on les torture pour les obliger à 'avouer' un crime ; puis ils sont jugés dans le cadre de procès expéditifs où leurs aveux sont utilisés comme preuve principale. Comment peut-on qualifier cela de justice?», a déclaré Alex Neve.
Lorsque les détenus ont «avoué» un crime, ils n’ont pas le droit de lire leur déclaration avant de la signer. Les «aveux» sont souvent utilisés comme la principale – et très souvent la seule – preuve pendant le procès. Un prisonnier a témoigné: «Ce n’était pas un procès. Ils ont simplement lu ce que j’avais signé après avoir été torturé. Ils m’ont demandé si c’était vrai. J’ai dit que non et que j’avais été torturé. Ils ont fait comme si je n’avais rien dit. Ils ont dit que c’est une déclaration de la police, et que c’est ce qu’ils utiliseront. Et j’ai été condamné à trois ans de prison.»
Au cours de leur mission en Mauritanie, les délégués d’Amnesty International ont également soulevé la question du sort de 14 individus «disparus». Plus de deux ans après leur disparition forcée, les autorités continuent de refuser de divulguer le lieu où ils sont retenus et de leur donner accès à leurs proches ou à un avocat. Les enfants de ces disparus sont eux-mêmes directement affectés par cette situation. Ils ne peuvent pas s’inscrire dans des écoles publiques et n’ont pas accès à des soins médicaux parce que leurs pères n’ont pas été correctement enregistrés dans le recensement actuel.
«Les violations des droits humains, y compris de recours à la torture, qui est profondément ancré en Mauritanie, doivent cesser. Les autorités doivent mettre en œuvre les recommandations récemment formulées par le Comité contre la torture des Nations unies», a conclu Alex Neve.
Source: Amnesty International
En Mauritanie, la délégation d’Amnesty a interrogé une soixantaine de détenus, y compris des femmes et des enfants incarcérés dans trois prisons de la capitale Nouakchott. «Des prisonniers inculpés de 'terrorisme' et de délits de droit commun nous ont raconté les tortures. Beaucoup ont été jugés dans le cadre de procédures totalement inéquitables et certains ont été soumis à des disparitions forcées», a déclaré Alex Neve, qui faisait partie de la délégation.
Onze enfants ont affirmé à la délégation d’Amnesty International avoir été torturés dans des commissariats de police, notamment à la Brigade des Jeunes, un commissariat situé dans la capitale mauritanienne qui est spécifiquement chargé de s’occuper de jeunes délinquants. Un garçon de seize ans a raconté: «Ils m’ont fait m’accroupir. Ils ont attaché une de mes mains à mon pied avec des menottes et ont fait la même chose avec mon autre main et mon autre pied. Ils ont commencé à me frapper sur la tête avec leurs bâtons. J’ai perdu trois fois connaissance».
Si ce recours à la torture a surtout lieu durant la garde à vue, Amnesty International a également relevé des cas préoccupants de torture dans les prisons, y compris celui d’un homme décédé après avoir été torturé à la prison de Dar Naïm en décembre 2012. Deux prisonniers détenus dans cette prison ont expliqué à l’organisation comment ils avaient été torturés: «Pendant trois jours, ils nous ont gardés dans des cellules de punition qui étaient si petites qu’on ne pouvait même pas étendre nos bras ou nos jambes. Il y avait des puces partout. Chaque nuit après minuit, on nous emmenait dehors dans un champ. On nous a fait manger du sable. Ils nous ont frappés avec des câbles électriques après nous avoir frictionnés le dos avec du sel. Ils nous ont brûlés avec des couteaux chauffés.»
Les pires cas de torture sont relevés dans les cas liés au terrorisme. «Des individus sont arrêtés, on les empêche de parler à leur avocat et on les torture pour les obliger à 'avouer' un crime ; puis ils sont jugés dans le cadre de procès expéditifs où leurs aveux sont utilisés comme preuve principale. Comment peut-on qualifier cela de justice?», a déclaré Alex Neve.
Les «aveux» sont utilisés lors de procès iniques
Lorsque les détenus ont «avoué» un crime, ils n’ont pas le droit de lire leur déclaration avant de la signer. Les «aveux» sont souvent utilisés comme la principale – et très souvent la seule – preuve pendant le procès. Un prisonnier a témoigné: «Ce n’était pas un procès. Ils ont simplement lu ce que j’avais signé après avoir été torturé. Ils m’ont demandé si c’était vrai. J’ai dit que non et que j’avais été torturé. Ils ont fait comme si je n’avais rien dit. Ils ont dit que c’est une déclaration de la police, et que c’est ce qu’ils utiliseront. Et j’ai été condamné à trois ans de prison.»
Au cours de leur mission en Mauritanie, les délégués d’Amnesty International ont également soulevé la question du sort de 14 individus «disparus». Plus de deux ans après leur disparition forcée, les autorités continuent de refuser de divulguer le lieu où ils sont retenus et de leur donner accès à leurs proches ou à un avocat. Les enfants de ces disparus sont eux-mêmes directement affectés par cette situation. Ils ne peuvent pas s’inscrire dans des écoles publiques et n’ont pas accès à des soins médicaux parce que leurs pères n’ont pas été correctement enregistrés dans le recensement actuel.
«Les violations des droits humains, y compris de recours à la torture, qui est profondément ancré en Mauritanie, doivent cesser. Les autorités doivent mettre en œuvre les recommandations récemment formulées par le Comité contre la torture des Nations unies», a conclu Alex Neve.
Source: Amnesty International