Pendant que l'opinion se sert de versions de plus en plus rocambolesques sur la fusillade de Tweila, des événements importants ne sont pas scrutés à la loupe de leur impact sur la crise politique qui sévit depuis le report des sénatoriales, puis des élections législatives, plongeant le pays dans une illégalité constitutionnelle.
D'autres verront dans la convalescence du Président une vacance de poste qui étête le sommet de l'Etat et ramène au pouvoir les généraux au lieu de mettre en branle les dispositions de la loi fondamentale intronisant le Président du Sénat.
Cependant, dans le tsunami de communiqués souhaitant un prompt rétablissement à Aziz, la Coordination de l'Opposition Démocratique (COD) s'est singularisée en suspendant ses activitités de contestation du régime jusqu'à nouvel ordre. La portée de cette attitude déjà contestée à posteriori par une aile en son sein dépasse la simple maxime qu'on ne tire pas sur une ambulance.
C'est plutôt la preuve par l'exemple que la logique "Aziz dégage!" n'est pas jusqu'au boutiste. En tous cas, la COD, pour survivre, n'est pas prête à se pendre ce slogan au cou. Le message qu'elle vient d'envoyer pourrait être résumé en "je ne t'aime pas du tout! Mais apprends à te faire aimer", un pile ou face subtil et raffiné, audible à qui veut bien étreindre son adversaire pour en faire un partenaire jusqu'au prochain arrêt de la République.
"Je ne t'aime pas du tout!"
Avec ce côté pile de son message subliminal, la COD pourra continuer à crier Aziz dégage! pour montrer qu'elle reste droite dans ses bottes, c'est fier dans une société aux relents guerriers et aux vertus chevaleresques où le recul est souvent interprété à tort comme une faiblesse ou une couardise. Mais la COD, en soulignant l'importance qu'elle accorde à la fonction de Président de la République, réaffirme tout bas sa reconnaissance des résultats de l'élection présidentielle.
Eh oui, quand la culture du dialogue est rompue, il faut avoir l'ouie fine, ce qui est dit une fois dans la douleur ne sera pas répété. Pire, on feignera de pas avoir prononcé les mots qui plaisent au camp adverse, il ne faut pas flouer la ligne de démarcation et les tranchées creusées par le cumul voulu des mésententes.
Voilà pourquoi il faut féliciter la COD et particulièrement le RFD qui a annulé une conférence de presse par solidarité avec la famille de Aziz. Et au moment où le pays était en alerte contre les djihadiste du Nord Mali, Tawassoul s'est vite blanchi pour détourner vers d'autres directions les regards l'accusant de flirt poussé avec l'islamisme radical. Voilà deux poids lourds de l'opposition qui viennent de tirer la balle qui fissure le mur de l'impasse politique pour venir se loger dans la conscience d'Aziz.
"...Mais apprends à te faire aimer"
Les partis de la majorité avec à leur tête l'Union Pour la République devraient abuser de leur devoir de réserve et laisser au Président les coudées franches pour se faire aimer ou, à défaut, retrouver l'humilité d'un homme qui a failli trépasser mais à qui Allah le tout puissant a donné une chance de se recycler non sans lui rappeler qui était le véritable maître de la terre et des cieux!
Et ceux qui voyant le scénario tant prisé de printemps arabe s'éloigner, ne doivent pas planifier des sorties de crise à la Daddis Camara (Guinée) ou sa version cramée ou caramélisée: Abdallahi Saleh (Yémen). Il y a d'autres variantes toutes aussi aléatoires, laissons le Raïs tirer ses propres leçons d'une blessure qui n'a pas fait descendre les mauritaniens dans la rue pour manifester leur compassion. Les pauvres ne se sont pas non plus senti abandonnés ou orphelins pendant la nuit de doute sur le sort de leur supposé protecteur.
Dès son rétablissement dans ses fonctions, souhaité par la majorité de l'élite mauritanienne-les masses populaires pansent leurs panses- qui veut faire l'économie d'une instabilité au sommet de l'Etat au moment où la guerre de l'Azawad se profile à nos frontières, le rescapé de Tweila devrait faire preuve de fermeté sur les cas de Lamine Mangane et Hacen Ould Brahim, des citoyens assassinés par des hommes en armes et matraques plus adroits que les tireurs de Tweila. Au delà, il faudrait qu'il soit véritablement le Président de tous les mauritaniens en se situant au dessus de la melée. Il doit surtout être juste.
Il se murmure aussi que c'est la chasse des pauvres commerçants ambulants faisant vivre des milliers de familles qui aurait déplu aux forces du bien. Halte à ces superstitions!
Ciré Kane
D'autres verront dans la convalescence du Président une vacance de poste qui étête le sommet de l'Etat et ramène au pouvoir les généraux au lieu de mettre en branle les dispositions de la loi fondamentale intronisant le Président du Sénat.
Cependant, dans le tsunami de communiqués souhaitant un prompt rétablissement à Aziz, la Coordination de l'Opposition Démocratique (COD) s'est singularisée en suspendant ses activitités de contestation du régime jusqu'à nouvel ordre. La portée de cette attitude déjà contestée à posteriori par une aile en son sein dépasse la simple maxime qu'on ne tire pas sur une ambulance.
C'est plutôt la preuve par l'exemple que la logique "Aziz dégage!" n'est pas jusqu'au boutiste. En tous cas, la COD, pour survivre, n'est pas prête à se pendre ce slogan au cou. Le message qu'elle vient d'envoyer pourrait être résumé en "je ne t'aime pas du tout! Mais apprends à te faire aimer", un pile ou face subtil et raffiné, audible à qui veut bien étreindre son adversaire pour en faire un partenaire jusqu'au prochain arrêt de la République.
"Je ne t'aime pas du tout!"
Avec ce côté pile de son message subliminal, la COD pourra continuer à crier Aziz dégage! pour montrer qu'elle reste droite dans ses bottes, c'est fier dans une société aux relents guerriers et aux vertus chevaleresques où le recul est souvent interprété à tort comme une faiblesse ou une couardise. Mais la COD, en soulignant l'importance qu'elle accorde à la fonction de Président de la République, réaffirme tout bas sa reconnaissance des résultats de l'élection présidentielle.
Eh oui, quand la culture du dialogue est rompue, il faut avoir l'ouie fine, ce qui est dit une fois dans la douleur ne sera pas répété. Pire, on feignera de pas avoir prononcé les mots qui plaisent au camp adverse, il ne faut pas flouer la ligne de démarcation et les tranchées creusées par le cumul voulu des mésententes.
Voilà pourquoi il faut féliciter la COD et particulièrement le RFD qui a annulé une conférence de presse par solidarité avec la famille de Aziz. Et au moment où le pays était en alerte contre les djihadiste du Nord Mali, Tawassoul s'est vite blanchi pour détourner vers d'autres directions les regards l'accusant de flirt poussé avec l'islamisme radical. Voilà deux poids lourds de l'opposition qui viennent de tirer la balle qui fissure le mur de l'impasse politique pour venir se loger dans la conscience d'Aziz.
"...Mais apprends à te faire aimer"
Les partis de la majorité avec à leur tête l'Union Pour la République devraient abuser de leur devoir de réserve et laisser au Président les coudées franches pour se faire aimer ou, à défaut, retrouver l'humilité d'un homme qui a failli trépasser mais à qui Allah le tout puissant a donné une chance de se recycler non sans lui rappeler qui était le véritable maître de la terre et des cieux!
Et ceux qui voyant le scénario tant prisé de printemps arabe s'éloigner, ne doivent pas planifier des sorties de crise à la Daddis Camara (Guinée) ou sa version cramée ou caramélisée: Abdallahi Saleh (Yémen). Il y a d'autres variantes toutes aussi aléatoires, laissons le Raïs tirer ses propres leçons d'une blessure qui n'a pas fait descendre les mauritaniens dans la rue pour manifester leur compassion. Les pauvres ne se sont pas non plus senti abandonnés ou orphelins pendant la nuit de doute sur le sort de leur supposé protecteur.
Dès son rétablissement dans ses fonctions, souhaité par la majorité de l'élite mauritanienne-les masses populaires pansent leurs panses- qui veut faire l'économie d'une instabilité au sommet de l'Etat au moment où la guerre de l'Azawad se profile à nos frontières, le rescapé de Tweila devrait faire preuve de fermeté sur les cas de Lamine Mangane et Hacen Ould Brahim, des citoyens assassinés par des hommes en armes et matraques plus adroits que les tireurs de Tweila. Au delà, il faudrait qu'il soit véritablement le Président de tous les mauritaniens en se situant au dessus de la melée. Il doit surtout être juste.
Il se murmure aussi que c'est la chasse des pauvres commerçants ambulants faisant vivre des milliers de familles qui aurait déplu aux forces du bien. Halte à ces superstitions!
Ciré Kane