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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Tentative de 87 : Sévère verdict


Tentative de 87 : Sévère verdict
J’ai lu avec beaucoup d’attention l’interview de l’ex-commandant Sidi Ould Lekhdeyem parue au Calame et publiée le 4 juillet 2013 sur Cridem. Mon propos ici n’est pas de confirmer, d’infirmer ou de porter un jugement de valeur sur les passages (l’essentiel du texte) qui concernent le Général Ndiaga Dieng : je ne le connais tout simplement pas.

Par contre, je puis apporter, moi aussi, mon témoignage, ayant présidé la première commission d’enquête au niveau de la Garde Nationale en 1987 et dont étaient membres les Lieutenants Camara Mamadou (aujourd’hui à la retraite ) et Khattar Ould Mohamed M’Barek (actuellement Chef d’Eta-Major Adjoint de la Garde Nationale).

Si comme l’affirme Sidi Ould Lekhdeyem, les enquêtes à la gendarmerie «se déroulaient selon les règles de l’art et respectaient toutes les règles édictées par les lois et règlements en la matière », ce ne fut malheureusement pas le cas partout.

A la Garde Nationale, la commission que je présidais, n’ayant pas voulu utiliser des méthodes peu orthodoxes au cours des interrogatoires, a été remplacée par une autre dont les membres n’avaient pas les mêmes scrupules. La torture a bien été utilisée à la Garde Nationale en 1987 contre les éléments accusés de participation à une tentative de coup d’Etat.

Ce ne sera pas la dernière fois qu’elle le fut dans ce Corps. En 1990, la torture a été utilisée contre des officiers (Sogho Alassane, Dembélé, Daouda Niang, Camara Mamadou …) pour leur soutirer des aveux. La torture était à l’époque une pratique généralisée. C’est un fait.

Ce qui est reproché au régime dans le traitement de cette affaire de 87, c’est surtout la sévérité du verdict. La condamnation à mort était inutile, inhumaine et sans commune mesure avec les faits reprochés. Le terme même de « tentative » est à mon avis impropre et inapproprié pour qualifier une intention qui n’a pas eu de début d’exécution.

Des « tentatives » qui ont précédé celle de 87 n’ont pas abouti à des condamnations ; d’autres lui ayant succédées et où il y a eu mort d’hommes - et lesquels ! - ne se sont pas soldées par des peines capitales. Croyez que je me réjouis pour les auteurs de ces tentatives.

J’attire ici simplement l’attention sur le traitement inégal que le régime de l’époque a fait de ces affaires. Et je comprends ceux de mes compatriotes qui soulignent que la sévérité d’un côté et la clémence de l’autre sont mues par un fort penchant raciste.

Enfin, l’argument de « politisation de l’armée », et des forces Armées en général, comme explication aux évènements qui s’y sont déroulés est un peu court. Et affirmer que ce sont les trois courants idéologiques (Nasséristes, Baathistes et Flamistes), qui s’agitaient à l’époque, « qui ont conduit, par à-coups et vengeances, à ce qui s’est produit dans l’armée » est tout simplement faux.

C’est la propagande des régimes d’exception qui veut imposer cela. Quelqu’un peut-il me dire auquel de ces courants politiques appartient Maaouya Ould Sid Ahmed Taya ? Peut-on ranger Né Ould Abdel Malek dans la case « Flamiste » ? Pensez-vous qu’en rangeant Ould Minnih dans celle de « Bathiste » cela peut lui coller ?

Et Brahim Ould Aly N’Diaye dans la case « Nassériste », ça peut tenir ? Et Ould Boïlil ? Et Ould Mohamed Saleh ? Où peut-on les ranger ? Aidez-moi ! Pourtant ce sont-là les vrais responsables qui étaient en place au moment des faits :

Ahmed Ould Minnih patron de l’armée en 87 et 91 ; Né Ould Abdel Malik à la Gendarmerie ; Brahim Aly N’Diaye à la Garde ; et les deux derniers (Boilil et Mohamed Saleh) commandant les régions militaires où il y a eu le plus de morts parmi les victimes de 90-91.

Je vais conclure par une chose : tous les chefs des Forces Armées et de Sécurité sont politisés peu ou prou depuis 1978 : de Moustapha Ould Mohamed Salek jusqu’à Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est le contexte qui le veut !

Ahmed Jiddou Aly
Source;cridem
Samedi 6 Juillet 2013 - 00:19
Samedi 6 Juillet 2013 - 00:21
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1.Posté par BASSEL NGAIDE le 07/07/2013 03:13
IL FAUT SE METTRE A PARLER : C’EST CELA QUI NOUS LIBERERA

Je soutenais dans l'interview accordée à KASSATAYA (en juin dernier) qu'un muet qui recouvre la parole est difficile à ramener à la case départ. Et que les Mauritaniens sont en plein dans cette phase « de prise de parole ». La démultiplication des acteurs sociaux, la profondeur et la véracité des revendications de justice et de droit mis ensemble expliquent, en partie, cette « énergie rhétorique ».
L'interview du commandant et la réplique ci-dessus entre dans le domaine de la documentation (version de l'autre bord) de l'histoire non encore écrite du projet de coup d'état de 1987.
L'essentiel est de retenir, à ce stade, que les gens ouvrent enfin la bouche, et c'est bien. La charge sur la conscience est toujours lourde à porter. Donc parlez encore et dites plus en détails comment cela s'est passé durant toutes ces tristes noires années qui ont prolongé le deuil jusqu’au-delà du début des années 1990. Dites-nous ce que vous avez entendu, dit, vu, exécuté, refusé, tu par stupéfaction et horreur, tu par complicité et connivence, tu par simple ignorance réelle des enjeux, dites-nous les degrés de votre non implication, dites-nous aussi comment les autres ont résisté dans la douleurs le verdict, dites-nous aussi comment les informations ont été véhiculées pour faire apparaître les uns comme les autres des exécutants de la basse besogne, dites comment la manipulation a voulu que quelques noirs soient considérés comme des traitres, dites-nous aussi la gangrène de l’armée mauritanienne et les subsistances réelles de cette gangrène mortelle, dites-nous donc une partie de ce que vous savez avant de partir, vous avez l’Obligation de témoigner pour nous édifier davantage sur ces horreurs nationales, dites-nous et nous verrons ce que nous devons en faire avec cette histoire, comment l’écrire ? Comment la lire ? Comment l’insérer dans l’histoire nationale ? Comment transmettre cette histoire et surtout quelles leçons en tirer ? Et là, vos consciences seront plus tranquilles et sereines en attendant le verdict social qui tombera au bon moment.

Bon WE

Abdarahmane NGAIDE (BASSEL)

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