“Je demande pardon pour tous...”
Le Premier ministre Guillaume Soro de qui les Ivoiriens attendent beaucoup, vient de revêtir résolument le manteau d’homme d’Etat. Premier acte : le pardon. Dans son discours d’hier, Guillaume Soro tourne la page de la rébellion et invite les Ivoiriens de tous bords à « changer de cap », après cinq années de déchirure « sans résultat ».
Acte mémorable, témoignage de maturité, expression d’humilité….
S’il fallait une preuve de ce que le Premier ministre Guillaume Soro a « conscience des défis qui l’attendent », comme il l’a dit lors de sa prise de fonction le mercredi 4 Avril dernier, cette preuve vient d’être faite à travers son discours programme d’hier 13 avril.
« La guerre a fait beaucoup de mal à notre pays.
Nous en sommes tous responsables à des degrés divers.
De secrétaire général des Forces nouvelles, je suis aujourd’hui le Premier ministre de tous les Ivoiriens.
En cette qualité et au nom de l’institution que j’incarne, je demande pardon pour tous et au nom de tous », indique-t-il.
« Nous avons malheureusement dû faire la guerre.
Cependant, il faut convenir que quels que soient ses raisons et ses fondements, la guerre est à proscrire », rappelle Guillaume Soro.
« Pendant cinq ans, nous l’avons fait sans résultat.
Nous nous sommes mesurés, injuriés, battus, tués, sans résultat.
Changeons de cap ! », poursuit-il dans une adresse qui transpire tout l’espoir qu’il place dans les accords de Ouagadougou du 4 mars dernier.
« C’est au nom de la paix, que les belligérants d’hier sont devenus des partenaires aujourd’hui », argumente le Premier ministre.
Faisant un clin d’œil aux victimes de tous bords, du sud comme du nord, il estime que « tous, nous devons avoir un souvenir ému et une pensée pieuse pour les nombreuses victimes de notre affrontement fratricide ».
Chaque Ivoirien doit « apprendre à pardonner », car c’est « le prix que la réconciliation est possible ».
Un prix que lui-même Guillaume Soro s’est engagé à payer en engageant, avec le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, le dialogue direct de Ouagadougou de février à mars dernier.
Ouf ! Cette confession publique et solennelle de l’ancien séminariste, aujourd’hui Premier ministre, attendu par plus d’un Ivoirien, depuis le déclenchement de la rébellion le 18 septembre 2002.
Cette absence d’amende honorable alimentait surtout les attaques au vitriol des partisans du chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
A ces derniers, le patron de l’ex-rébellion tend désormais la main.
« Je vous invite tous à arrêter les invectives, les rigidités et autre radicalisme comme si nous avions gagné la guerre.
L’esprit de Ouagadougou est de nous sortir de la logique de l’affrontement, de l’adversité permanente et de nous inscrire dans le partenariat pour la paix », recommande-t-il.
A l’opposition politique, Guillaume Soro a la même invite.
Il l’exhorte à abandonner la présomption de majorité qu’elle revendique au détriment du pouvoir Gbagbo.
« La paix ne peut se réaliser contre un camp, fut-il minoritaire.
Retenons que c’est bien les minorités qui font l’histoire, comme le souligne le philosophe », indique-t-il.
Dans le cadre de ce vaste chantier de réconciliation qu’il engage, Guillaume Soro, qui rappelle qu’il n’est pas candidat aux élections prochaines, demande aux hommes politiques de « sortir du fétichisme des dates ».
« S’il importe de respecter les échéances prévues par l’accord de Ouagadougou (10 mois pour aller à des élections), nous ne devons jamais perdre de vue la recherche constante du consensus.
En voulant aller à marche forcée là où les cœurs ne sont pas, nous risquons de nous heurter à des résistances qui constitueront une source supplémentaire de blocage », argumente le chef du nouveau gouvernement.
Pour autant, Guillaume Soro, pour qui « l’espoir est là », se donne d’ores et déjà, une obligation de résultat.
A commencer par la bonne gouvernance, qu’il entend bien imposer à sa nouvelle équipe formée le 7 avril dernier.
« J’y veillerai personnellement », assure-t-il.
Bon début, pourrait-on dire !
source: 24 heures.com
Benoît HILI
Le Premier ministre Guillaume Soro de qui les Ivoiriens attendent beaucoup, vient de revêtir résolument le manteau d’homme d’Etat. Premier acte : le pardon. Dans son discours d’hier, Guillaume Soro tourne la page de la rébellion et invite les Ivoiriens de tous bords à « changer de cap », après cinq années de déchirure « sans résultat ».
Acte mémorable, témoignage de maturité, expression d’humilité….
S’il fallait une preuve de ce que le Premier ministre Guillaume Soro a « conscience des défis qui l’attendent », comme il l’a dit lors de sa prise de fonction le mercredi 4 Avril dernier, cette preuve vient d’être faite à travers son discours programme d’hier 13 avril.
« La guerre a fait beaucoup de mal à notre pays.
Nous en sommes tous responsables à des degrés divers.
De secrétaire général des Forces nouvelles, je suis aujourd’hui le Premier ministre de tous les Ivoiriens.
En cette qualité et au nom de l’institution que j’incarne, je demande pardon pour tous et au nom de tous », indique-t-il.
« Nous avons malheureusement dû faire la guerre.
Cependant, il faut convenir que quels que soient ses raisons et ses fondements, la guerre est à proscrire », rappelle Guillaume Soro.
« Pendant cinq ans, nous l’avons fait sans résultat.
Nous nous sommes mesurés, injuriés, battus, tués, sans résultat.
Changeons de cap ! », poursuit-il dans une adresse qui transpire tout l’espoir qu’il place dans les accords de Ouagadougou du 4 mars dernier.
« C’est au nom de la paix, que les belligérants d’hier sont devenus des partenaires aujourd’hui », argumente le Premier ministre.
Faisant un clin d’œil aux victimes de tous bords, du sud comme du nord, il estime que « tous, nous devons avoir un souvenir ému et une pensée pieuse pour les nombreuses victimes de notre affrontement fratricide ».
Chaque Ivoirien doit « apprendre à pardonner », car c’est « le prix que la réconciliation est possible ».
Un prix que lui-même Guillaume Soro s’est engagé à payer en engageant, avec le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, le dialogue direct de Ouagadougou de février à mars dernier.
Ouf ! Cette confession publique et solennelle de l’ancien séminariste, aujourd’hui Premier ministre, attendu par plus d’un Ivoirien, depuis le déclenchement de la rébellion le 18 septembre 2002.
Cette absence d’amende honorable alimentait surtout les attaques au vitriol des partisans du chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
A ces derniers, le patron de l’ex-rébellion tend désormais la main.
« Je vous invite tous à arrêter les invectives, les rigidités et autre radicalisme comme si nous avions gagné la guerre.
L’esprit de Ouagadougou est de nous sortir de la logique de l’affrontement, de l’adversité permanente et de nous inscrire dans le partenariat pour la paix », recommande-t-il.
A l’opposition politique, Guillaume Soro a la même invite.
Il l’exhorte à abandonner la présomption de majorité qu’elle revendique au détriment du pouvoir Gbagbo.
« La paix ne peut se réaliser contre un camp, fut-il minoritaire.
Retenons que c’est bien les minorités qui font l’histoire, comme le souligne le philosophe », indique-t-il.
Dans le cadre de ce vaste chantier de réconciliation qu’il engage, Guillaume Soro, qui rappelle qu’il n’est pas candidat aux élections prochaines, demande aux hommes politiques de « sortir du fétichisme des dates ».
« S’il importe de respecter les échéances prévues par l’accord de Ouagadougou (10 mois pour aller à des élections), nous ne devons jamais perdre de vue la recherche constante du consensus.
En voulant aller à marche forcée là où les cœurs ne sont pas, nous risquons de nous heurter à des résistances qui constitueront une source supplémentaire de blocage », argumente le chef du nouveau gouvernement.
Pour autant, Guillaume Soro, pour qui « l’espoir est là », se donne d’ores et déjà, une obligation de résultat.
A commencer par la bonne gouvernance, qu’il entend bien imposer à sa nouvelle équipe formée le 7 avril dernier.
« J’y veillerai personnellement », assure-t-il.
Bon début, pourrait-on dire !
source: 24 heures.com
Benoît HILI